Aller au contenu

Photo

Deux nouvelles courtes sous forme de pièces de théatre


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 Victorugueux

Victorugueux

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 19 812 messages

Posté 19 octobre 2020 - 07:24

DEUX ESSAIS DE COURTES PIÈCES DE THÉÂTRE

 

 

PIÈCE NUNÉRO UN, UNE MISE EN PIECE DES PROPOS D’AUTEURS EN UN ACTE POETIQUE DURABLE

 

Trois personnages l’auteur que l’on entend en voix-off (-AU-) l’interprète qui est l’acteur de la pièce donc il devait être le seul en scène (-AR-), le metteur en scène (-MS-) qui perturbe le jeu de l’acteur et discute avec l’auteur, les notations sur la mise en scène sont énoncées par l’auteur. Entrée de l’artiste avec le metteur en scène qui tourne le dos et se comporte comme le premier public

 

 AR- Bonjour mesdames et messieurs le spectacle que vous allez voir ici même est joué par moi l’acteur et mis en scène par le metteur en scène ici présent il montre le metteur en scène…

 

AU-(Voix venant des coulisses) et le spectacle est de monsieur (nom de la voix) qui est fort heureux que vous vous intéressiez à son œuvre essentielle dans le répertoire…

 

MS- dis donc toi ! Tu n’aurais pas la grosse tête, si le spectacle marche c’est tout de même grâce à moi

 

AR- Fou rire de l’artiste ils sont graves ces deux-là et après tout, je m’en fous. Je suis là pour le spectacle et si je suis payé c’est le plus important, je me souviens, il y a six mois le metteur en scène n’était même pas capable d’aligner plus de dix lignes dans une tirade…Il a raison lorsque l’on vieillit, il vaut mieux prendre du champ, il paraîtrait d’après un type avec des principes un dénommé Peter que quand on arrive à son niveau d’incompétence il vaut mieux changer de métier. Nul à chier le bonhomme ! Grâce à lui…ça me fait rire parce que le spectacle c’est tout de même sur mon dos puis cette nullité d’auteur qui n’écrit que pour se faire plaisir pourquoi n’irait-il pas au bordel payer pour se faire jouer la comédie c’est d’un ridicule… Tiens ! Au fait le metteur en scène qu’est-ce qu’on joue ce soir ?

 

MS- Tu es sur scène et tu ne sais pas ce qu’on joue ce soir je crois que ça s’appelle deux hommes dans un théâtre mise en scène de (Nom du metteur en scène) et que nous sommes que des marionnettes pour un auteur à tendances tyranoscénique bref on est dans le merdier…

 

AU- Ayez confiance mes amis ! Je sais où je vais et je vous y mènerais sans encombre… N’ayez pas peur mes amis !

 

MS- est-ce que vous pourriez me donnez votre texte monsieur l’auteur ou du moins me décrire l’action

 

AU- Il y a trois personnages moi, toi et lui… Pardon ! Je veux dire que la pièce se compose de trois personnages qui se compose de l’auteur qui est donc moi, le metteur en scène qui est donc toi et d’un acteur qui est donc lui, l’auteur décrit la pièce que va mettre en scène le metteur en scène et dont l’acteur est le porte-parole de l’auteur, je dirais même plus son porte-voix…

 

AR-, mais il est fou cet auteur comment puis-je être moi et n’être qu’un fantôme de la pensée d’un autre après tout je dois pouvoir mettre ce que je ressens à travers tous les mots de l’auteur, il me semble de même que je me sens capable de mettre des choses inconnues de l’auteur comme de dévoiler au public ici présent, ses tendances manipulatrices et comment il a maille à partir dans l’affaire des pots de vins de…

 

MS- Chut imprudent c’est une affaire non encore jugée et les conseillers du ministère, ils m’ont dit sous le sceau du secret que cette affaire allait éclabousser pas mal de monde…

 

AU- Billevesées mes amis, ce ne sont là que racontars pour perdre quelques-uns un de mes amis que je connais depuis plus de trente ans et cette affaire ne concerne qu’un simple subalterne d’un sous cabinet d’un sous-secrétariat d’État ce que vous dites là n’est pas sérieux revenons à ma pièce...Je vous ai convoqué ce soir pour vous parler du canevas de cette pièce et quel est son esprit donc vous êtes deux avec un troisième personnage que j’appelle Théo qui intervient tout au long du déroulement de l’action pour envisager la suite de ce qui vient d’être dit dans les débuts de la pièce...Donc ! Au début le metteur en scène est dos au public et l’acteur est fort mécontent de son metteur en scène le climat est tendu et que va-t-il se passer…

 

AR- Théo ! Putain ! On m’aura tout fait et pourquoi pas Dieu se serait plus franc complètement mégalomane ce pauvre auteur non seulement il me prend pour une marionnette mais en plus il croit savoir ce que je vais dire, il faut dire que c’est l’auteur et donc je dois cracher texto ce qu’il a dans sa grande bonté daignée me laisser dire, je vais lui faire voir à ce bon Dieu que rien ne sera comme il l’a écris tout d’abord je fais grève et je me tais

 

MS- Je suis solidaire avec toi mon vieux, mais il faut bien qu’il se passe quelques choses sinon le public voudra qu’on le rembourse et je te propose un mode de protestation. … Nous allons manifester sur scène… A mort l’auteur ! Vivre le théâtre libre ! Vive moi et vive lui ! Aux chiottes l’auteur !

 

AU- calmez-vous les enfants j’avais prévu votre révolte et pratiquement vous avez besoin de moi pour poursuivre votre action je ne m’appelle plus Théo, mais je prends la fonction de chef de votre révolte je deviens le président du syndicat des acteurs libérés cela vous va-t-il ?

 

MS- En tant que délégué syndical camarade auteur la base est avec vous mais quel est donc le programme d’action pour ce soir je propose Bastille Nation aller-retour en 3 heures

 

AU- Très bien et comment réagit la base pour mieux savoir quelles seront les suites à donner à notre action

 

AR- Ça a beau changer et il a beau faire la révolution, il est toujours aussi manipulateur. La base elle s’en fout et elle voudrait enfin connaître ce putain de texte, de ce putain d’auteur. Parce que si nous n’avons rien à dire et alors si l’on rien à dire, c’est très dur pour un comédien comme moi qui me suis payé 20 ans de comédie pour entendre un auteur aussi débile raconter qu’il se prend pour Dieu ou pour Staline...Pourquoi pas pour moi ? Je suis plutôt intéressant moi, j’ai vingt ans de métier et je n’ai jamais parlé de moi sur scène. Est-ce que vous savez ce qu’est une tournée en province ? En1980 à Brives je m’en souviens des gaillardes de Brives ! Mais lui l’auteur, il n’a rien à faire de nos fins de soirées, de nos petites joies et de nos petites peines.L’auteur il nous crée parfaits avec des airs de jeunes premiers sortis du conservatoire et l’expérience d’un vieux de quarante-cinq ans. Malgré tout nous sommes obligés de nous couler dans les peaux des différents personnages que nous serons dans notre carrière

 

MS- Holà du calme manant ! Vous n’êtes pas aussi sensée reprendre à votre compte toutes les douleurs des comédiens… Vous devez être là et faire ce que l’auteur vous demande… Ouh ! Ouh ! Cher auteur quelle est donc la suite ? Pouvez-vous s’il vous plaît ? O grandissime et génial auteur !

 

AU- Pour la suite j’aimerai bien une belle histoire d’amour !

 

MS- Sans doute mais nous ne sommes que deux personnages et essentiellement de sexe masculin, je ne crois pas que cela soit possible, n’y a-t-il pas une troisième personne de sexe féminin qui soit prévue ?

 

AR- Non seulement il est fou l’auteur, mais en plus il est pervers sexuel, il faut vraiment se les farcir ces auteurs, si le metteur en scène vient plus près je lui fous mon poing dans la gueule

 

MS –Mais qu’il est beau lui ! Qu’il est beau !  Vous habitez chez vos parents, monsieur ?

 

AR- Vade-Retro ! Connard ! Il ne faut pas me faire chier ! Allez dire à l’auteur que l’acteur à par-dessus la tête de ses conneries… Une histoire d’amour et pourquoi pas faire une partie de dame tu prendrais les noirs et je prendrais les blancs je suis comme l’agneau qui vient de naître et je préfère les gaillardes à Brives que tes privautés de gaillard demande à l’auteur quelle est la suite ?

 

MS- mon bon auteur serez vous assez aimable pour me dire où nous sommes sensés allez et où se passe l’action

 

AU- Mes bons amis appelez-moi Albert Gaillard votre action est en hausse et votre lieu scénique est sensé se passer dans un théâtre où comme tous bons comédiens vous êtes censés interpréter les personne d’un acteur ringard qui ne sait plus son rôle et d’un metteur en scène miteux qui ne sait rien de l’espace scénique

 

AR- Divisez pour mieux régner, il nous les aura toutes faites, ses actions sont en hausse, mon action stagne… Que dois-je dire et dans quel État j’erre ? Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu !

 

MS- Eh ! Dis donc l’acteur ! Tu me fais de la crise mystique ! Pas bon ça ! C’est le début de la fin… Tu devrais sans doute savoir que ton contrat de comédien t’interdit d’avoir des états d’âme personnel…Ne serais-tu pas en train de faire une bonne déprime… Allez parle à ton bon metteur en scène, Ta petite dame te fait des misères, tes enfants n’apprennent pas leurs leçons… Allez raconte-moi tout à ton gentil metteur en scène

 

AR- cet auteur, c’est du néant je ne sais jamais à quoi me raccrocher puis pour qui se prend-il ce petit merdeux ? Encore un sorti de la cuisine à Jupiter comme l’aurait dit Coluche puis en plus il ne sait même pas son texte. Toi qui est l’intermédiaire demande-lui dans quelles circonstances sans doute éthyliques il nous a écrit ce texte à la con… Hé ho ! Monsieur l’auteur (silence et cris de l’acteur) dit donc metteur en scène de mes fesses pourriez-vous dire à notre auteur que son texte est vide et qu’il me fait douter de mes capacités d’improvisation allez déléguer chef à la délégation des acteurs allez donc voir votre auteur pour lui demander du texte l’improvisation c’est dur quand je ne sais pas ou je vais

 

MS- O divin auteur ! Pourriez-vous avec une extrême bonté de votre part me traduire les méandres de votre pensée par une petite description de l’action

AU- Je vous ai dit qu’il y a un conflit entre l’acteur et le metteur en scène mais vous ne voulez pas suivre ce que j’ai écris après tout je suis le seul maître de l’action que vous le vouliez ou non l’acteur et vous vous devez vous engueulez à fonds

 

AR- Il est fou cet auteur ! Lui il est sympa, mais il ne me dit pas ce que je fais dans cette galère. Après tout je me fous de ce que dit l’auteur je n’en ferais qu’à ma tête… Bon je vais pendre le journal et je vais le lire aucun auteur aussi habile soit il ne pourra écrire le journal…Tiens : Le prince Charles sera-t-il le futur roi d’Angleterre ? Passionnant comme question… Loana a-t-elle couchée avec le prince Charles ? Je ne crois pas puis d’abord c’est un rosbif qui n’aime que les fermières…L’Italie de Berlusconi est-elle libérale ou autoritaire ? Voilà une bonne question sur le Média duce, bref le monde tourne et ce putain d’auteur n’y peut rien après tout je n’ai rien à faire, je m’en vais (sortie de l’acteur seul reste en scène le metteur en scène)

 

MS- Une scène vide c’est le néant absolu que vais-je faire bon Dieu !

 

AU- Vous m’avez appelé mon gentil metteur en scène alors comme ça le populo se révolte vous auriez dû vous montrez plus sévère mon cher vous auriez dû faire preuve de plus de maturité dans votre autorité

 

MS- Si la base s’écroule c’est moi maintenant la base môssieur l’auteur en quelques mots l’acteur n’est plus là donc la pièce est jouée, mon cher auteur Acta Fabula Est !

 

Bruno Quinchez Paris le 28 janvier 2002 et mise sur sur le site le19 octobre 2020

 

 

DEUXIÈME PETITE PIÈCE COURTE.... CREATION

 

Situation : le patron du bar « Au rendez-vous des artistes » monsieur Bernard, et Jules parlent entre hommes, ils sont seuls et ils ne se sentent pas observés. C’est Jules qui engage la conversation…

 

– Bonjour patron ! Vous me servirez un verre de whisky sec…

 

Jules regarde autour de lui, il regarde les femmes assises et engage la conversation avec le patron du bar “Au rendez-vous des artistes”

 

– Patron ! Que pensez-vous sincèrement des femmes, nous sommes tous les deux des mâles et je pense que le genre féminin vous intéresse et vous concerne…

 

– Les femmes sont des chiennes qui ne demandent qu’à être soumises aux perversions les plus infâmes des hommes…

 

– Sans aucun doute, vous avez vos raisons mon cher ! Je vous ferais remarquer que les femmes sont nos muses, voire les inspiratrices de tous nos désirs…

 

– Sans doute ! Peut-être avez-vous raison monsieur mais si une femme me demande ce n’est jamais sans un intérêt quelconque, tel que de pouvoir assouvir ses instincts et je ne connais peu de femmes libérées qui viennent me demander de partager leurs rêves pour une vie vraiment d’égale à égal…

 

– Sans doute ! Vous avez parfaitement raison ! N’auriez vous pas une petite tendance misogyne mon cher ? J’aime les femmes et vous, vous ne voyez peut-être en elles que l’objet de vos désirs, qu’ils soient sexuels ou celui qui est plus commun du besoin d’une confidente. Vous devriez voir une psychanalyste de mes amies et qui vous guérira sans aucun doute de votre misogynie extrême…

 

– Sans doute ! Vous avez aussi raison ! Est-elle jolie au moins et fait-elle cela d’une manière assez agréable ?

 

– Je ne puis vous dire si elle est désirable. Sans aucun doute vous avez encore vos raisons ! Je vois en elle, plus un soutien amical que l’objet d’un désir. Ne seriez vous pas érotomane mon cher ? La femme psychanalyste dont je vous parle est une personne âgée de soixante-dix ans. Elle a bien vécu sa ménopause et je pense qu’il ne saurait s’agir d’histoires de coucheries entre nous. Je pense que vous avez une mauvaise idée de vos rapports aux femmes…

 

– Sans doute ! Vous avez raison, mais je vous le dis pour moi les femmes sont des chiennes qui ne sont bonnes qu’à être prises et à être laissées…

 

– Sans doute ! Vous avez votre raison ! Mais pour tout vous dire, franchement votre vision de la femme idéale m’est totalement étrangère, n’avez-vous jamais été amoureux au moins une fois pour de bon dans votre vie ?

 

– Sans doute ! Je crois que vous avez raison, j’ai été amoureux dans ma jeunesse mais depuis toutes les femmes m’ont trahi pour un autre plus riche, plus jeune ou plus beau…

 

– Sans doute ! Ce sont vos raisons, n’avez-vous jamais eu confiance dans une femme, au moins une, qui ait trouvé grâce dans votre vie ?

 

– Sans doute ! Oui, vous avez raison ! Je me souviens d’une femme que j’aimais tendrement, mais elle avait le désavantage de ne pas être brillante à mes yeux. Je l’aimais mais au bout d’un certain temps, je m’en suis lassée…

 

– Sans doute, je ne doute pas que ce sont de bonnes raisons ! On ne peut avoir la femme parfaite qui soit totalement amoureuse de vous et qui ait un répondant…

 

– Sans doute que celles-ci sont mes raisons, mais moi je crois avoir une capacité de les satisfaire que je pense être au-dessus de la moyenne malgré la situation que j’occupe comme patron de ce bar... je n’ai pas toujours été un manuel et je possède un doctorat en philosophie donc je pense que je ne suis pas un idiot aussi je demande à une femme d’être aussi belle qu’intelligente…

 

– Sans doute, vous dites là votre raison mais vous demandez trop à une femme, vous dites qu’elles sont toutes des chiennes, mais on ne peut lier dans la nature d’une aussi frêle créature qu’est la femme, les capacités intellectuelles avec le désir que son corps vous inspire…

 

– Sans doute encore avez-vous raison ! Mais j’aime mieux une femme complète plutôt qu’un oiseau des îles avec tous ce que ses rêves de paradis sous-entendent

 

– Sans doute ! Une belle femme, un beau cul et un bon cœur, ce sont alors de bonnes raisons et vous avez alors parfaitement raison mais lorsqu’une intellectuelle est aussi une belle femme. Hé bien ! Pour celles-là mon cher ami, moi qui suis devant vous je les fuis et je vous dis que vous avez raison, Toutes les femmes sont des chiennes, mais j’aime ces chiennes, maintenant si vous me le permettez, j’ai quelques petites choses à faire et cela risque de me prendre une petite demi-heure.Vous direz à Jeanne, qui va certainement arriver, que je reviendrais dans une demi-heure à trois quarts d’heure. Allez saluts la compagnie ! Hasta la vista !

 

- Au revoir monsieur Jules ! Je lui dirais que vous allez revenir et vous pouvez compter sur moi, je n’y manquerais pas

 

Jules sort du bar et le patron reste seul avec ses clients...Jeanne arrive enfin, son but est de voir André dans le bar “Au rendez-vous des artistes”. André est sur un coup fumant, car il vient d’avoir l’idée suivante faire monter un spectacle de Jules et cette pièce sera parrainée par la banque "Money plus”…

 

– Jeanne Bonjours patron ! Quel temps pourri ! Je ne pensais pas qu’il ferait aussi froid en aussi peu de temps !

 

– Le patron. Hé oui ma petite dame ! À la télévision, ils ont dit que ça allait empirer la semaine prochaine. Le thermomètre est descendu à -10°c cette nuit et dans ma cave il fait 0°c mais qu’est-ce que je vous sers, un rhum ou un cognac ?

 

– Jeanne Pour moi, ce sera un petit verre de rhum avec une rondelle de citron !

 

Le patron est au bar, il sert Jeanne

 

– Tiens, il paraît d’après votre copain Vincent que Jules a fait une merveille avec sa dernière pièce, il serait joué déjà depuis une centaine de fois à la Richardière…

 

– Jeanne Ne m’en parler pas, il a toujours eu du succès avec ses pièces, mais j’attends André qui m’a demandé de négocier avec Jules les droits de cette pièce pour pouvoir la jouer sous le parrainage de sa boîte, je crains que Jules le renvoie à ses chers budgets

 

– Le patron : On dira ce que l’on veut d'André mais depuis qu’il est dans cette boîte de pub tout ce qu’il a touché est devenu de l’or en barre !

 

– Jeanne Justement, c’est cela le hic ! C’est que notre cher André vise trop haut ce coup ci ! Je dois justement le voir chez vous ce soir et je l’attends…

 

– Le patron il m’a dit qu’il passerait vers 8h ½ ce soir il ne va pas tarder justement je vois sa voiture !

 

André, après avoir garé sa voiture se débarrasse de son manteau et avisant Jeanne et le patron il déclare…

 

– André. Salut Jeanne ! Bonjour monsieur Bernard !

 

– Le patron : Bonjour monsieur André ! Qu’est-ce que je vous sers ?

 

– André. Une vodka sec ! Tu viens Jeanne ! J’ai quelques idées à te soumettre ! Patron vous me servirez dans la table du fond !

 

– Jeanne Quesaquo que cette idée ?

 

– André. Ton copain Jules ! Tu le connais bien il me semble ! Tu n’aurais pas une idée pour l’amorcer dans mon petit plan ?

 

– Jeanne Je sais qu’il aime les jolies filles, je sais que tu peux encore le flatter, ne soit pas trop flagorneur, il donne beaucoup dans l’artiste et le fric ne l’intéresse que dans la mesure où cela sert son sentiment de pouvoir. Bref tu ne l’achèteras pas par un parrainage d’une banque. Ce qui l’intéresserait vraiment, c’est d’être joué dans un grand théâtre. Je ne pense pas que toi, créatif de pub que tu es, tu ne l’intéresses pas, tu es vraiment tu es trop démarqué par ton côté fric.

 

– André. Tous les hommes ont leurs points faibles a que je sache, tu dis que notre homme n’est pas insensible aux femmes ! Je pense à une amie à moi qui lorsque je la vois me donne toujours envie de faire des tas de choses inavouables.Elle s’appelle Nathalie et si je lui mets dans les pattes, il broutera dans ses pattes assez rapidement, et en six mois mon budget est bouclé. Bien sûr, si nous avions les moyens de nos budgets, je lui fournirais bien ce fameux théâtre, mais mon ambition est plus simple

 

– Jeanne C’est un coup à essayer, mais il faudrait qu’il soit vraiment amoureux de ta Nathalie, elle est bien faite au moins ta Nathalie ?

 

– André. Ce n’est pas vraiment un canon, mais elle a de l’expérience ! Quand elle te fixe un mec dans les yeux, elle est sûre de l’avoir dans son lit assez rapidement !

 

– Jeanne Peut-être, mais est-ce qu’elle a du bagout ?

 

– André. Le sexe ma petite ! C’est cela qui remue le monde ! Je ne lui présenterais pas, elle attaquera directement ! Ton grand créateur est aussi humain je le pense ?

 

– Jeanne ! J’ai parfois des doutes ! Parfois il est très humain mais parfois c’est un extra Terrestre et il a souvent la grosse tête en ce qui concerne ses créations. Je me demande si ta Nathalie à part le cul est-elle capable de le prendre dans le sens de ce qu’il désire ?

 

– André. Que demander à une femme sinon une belle histoire de cul !

 

– Jeanne Il Faut voir ! Et quand vient-elle cette Nathalie ?

 

– André. Elle est là-bas à la table qui se trouve à côté du comptoir Jeanne, je te présente Nathalie ! Nathalie, je te présente Jeanne !

 

 Nathalie est une jolie brune de 25 ans, avec des cheveux court et un regard qui plonge directement dans les yeux de ses interlocuteurs. Bref elle paraît fraîche de la spontanéité d’une fille qui a l’air naïve…

 

– Jeanne Bonjour mademoiselle ! Alors comme ça vous me paraissez assez jouvencelle pour faire l’affaire ! Mais qu’est-ce que vous ferez s’il vous veut tout entière et sans concession ?

 

– Nathalie Ma chère madame ! J’ai déjà rendu quelques petits services pour André et j’ai toujours tiré mon épingle du jeu ! Je ne crois pas au grand amour et je sais quand je dois me retirer de l’affaire !

 

– Jeanne Je dois vous dire que je pense que vous n’êtes qu’une pute mademoiselle !

 

– Nathalie Pas tout à fait ! Pour André, je ferais n’importe quoi !

 

– Jeanne Dit donc André ! Je ne savais pas que tu rendais les femmes amoureuses au point de leur faire accepter de faire des conneries, dans ton vrai fond, tu n’es qu’un maquereau !

 

– André. Un maquereau fait faire cela pour du fric. Moi ! J’ai des buts plus nobles !

 

– Jeanne On ne va pas discuter sur les mots, tu n’es qu’un maquereau, mais je crois bien que c’est le seul moyen de mettre notre bonhomme dans la poche !

 

– Jeanne Patron ! Quand est-ce qu’il vient notre homme illustre ?

 

– Le patron. Vers 21 h, il a ses habitudes et il m’a dit, il y a une bonne demi-heure qu’il reviendrait vers neuf heure, c’est toujours vers cette heure qu’il vient ! Il sera là dans une dizaine de minutes ! En attendant, qu’est-ce que je vous ressers à tous les trois ?

 

– André. Pour moi quelques choses de plus doux et une limonade pour les dames !

 

– Jeanne Pour moi, ce sera une bière et pour vous mademoiselle ?

 

– Nathalie Un Martini sec avec deux ou trois olives !

 

– Le patron. Ça marche !

 

André attablé au bar avec les deux femmes

 

– En attendant vous pouvez nous me mettre la télé ! Il y a un truc que je voudrais voir sur la 6 !

 

-Le patron. Comme vous voudrez !

 

La télévision est allumée, André parle de ses concurrents qui on eut moins de chance que lui, dans la campagne des gâteaux secs “Trumpette”.

Le temps passe et Jules arrive au bar “Au rendez-vous des artistes”…

 

– Jules Mille bonjours la compagnie et que le ciel si déplorable nous soit plus favorable durant ces temps de misère et de froidure ! Tiens ! Saluts Jeanne ! Comment vas-tu ! Présente-moi tes deux amis !

 

– Jeanne Je te présente André ! Un créatif de pub et Nathalie une de ses amies !

 

 Nathalie regarde Jules dans les yeux comme si elle avait le coup de foudre en voyant Jules,

 

– Jules Bonjour belle damoiselle ! Vous habitez peut-être encore chez vos parents ? Bête que je suis à votre âge vous devez voler de vos propres ailes ! Sans mentir, si votre ramage et semblable aux regards que vous me porte ! Vous devez être la muse qu’il me convient d’avoir !

 

– Nathalie Peut-être monsieur ! Monsieur comme s’il vous plaira !

 

– Jules Appelez-moi maître en toute modestie ! Mais si vous désirez savoir quels sont mes noms, prénoms et pedigree ? Demandez plutôt à madame qui est l’une de mes amies !

 

– Jeanne… Nathalie, je vous présente Jules Du chemin, un auteur de théâtre qui a actuellement plusieurs pièces à l’affiche ! Jules, je te présente Nathalie Bernard qui s’intéresse apparemment beaucoup à ton œuvre et au créateur de cette œuvre !

 

– Nathalie Monsieur je ne sais comment vous dire toute l’admiration que j’ai pour vous et votre dernière création “Les moulins de monsieur Blanc…»

 

– Jules Ah, vous l’avez appréciée ! Je pense surtout lorsque le jeune Wildenstein, qui tient le rôle principal fait sa longue tirade sur la raison d’État et qu’il explicite le but qu’il poursuit !  Si vous le voulez, je suis prêt à vous en dire plus dans une entrevue particulière dans un tête-à-tête où nous serions mieux capables de cerner le sens caché de cette pièce et les sous-entendus politiques contemporains qui se lisent avec une grille d’historien dont je vous dévoilerais tous les secrets !

 

– André. Si cela ne vous fait rien, je me rappelle que j’avais un rendez-vous important vers neuf heures et demie ! Sans vouloir vous importuner, je me sens peut-être de trop ! Allez ! Bises Nathalie ! Je te laisse car c’est une question de boulot importante ! Saluts Jeanne ! Bonsoir monsieur !

 

André paye son addition, il s’habille chaudement et il sort dans la rue

 

– Jeanne Alors mon vieux qu’est-ce que tu deviens ! Tu bosses trop ! Tu devrais prendre un peu de bon temps ! Pour toi, tout baigne !

 

– Jules Justement non ! Je m’ennuie ! Si j’avais quelqu’un qui puisse m’admirer et gonfler ma foi en moi-même ! Bref ! Une femme qui puisse simplement me dire : je t’aime, car tu es le plus beau de tous ! Alors tous mes succès auraient peut-être un autre sens que d’avoir plus d’impôts à payer et moins de solitude à partager !

 

– Nathalie Monsieur votre vie m’a l’air plutôt agréable et de quoi vous plaignez-vous ?

 

– Jules Connaissez-vous la solitude du coureur de fond ma petite ? C’est terrible ! Mais vous que faites-vous de votre vie qui m’a l’air si agréable d’après votre regard ! Regardez-vous tous les hommes de cette manière ? Je ne saurais dire l’effet que votre regard a sur moi !

 

– Nathalie Monsieur ! Je suis comme je suis, mon regard ne peut vous faire croire et imaginer tout ce qu’il n’y a pas entre nous !

 

– Jules Madame dès que je vous ai vue, j’ai su que vous étiez innocente du moins jeunette si je me permets de vous dire franchement ce que je ressens en vous voyant…

 

– Nathalie Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

 

– Jules Vous avez le regard effronté des jeunes enfants ! Mais votre regard me plaît, car je ne vous soupçonne pas d’intentions perverses voire intéressées

 

– Nathalie Hé ! Qui sait monsieur ? Me permettez-vous, j’ai besoin d’aller aux toilettes et j’ai un coup de téléphone à passer sur mon portable ! Patron où sont les toilettes et où puis-je parler tranquille…

 

– Le patron. Allez là-bas les toilettes sont là près des cabines ! Au moins là vous serez tranquille !

 

Nathalie est aux toilettes et elle parle sur son portable à André.

 

– Nathalie Saluts André ! Ça m’a l’air dans la poche ! Je te fais une grosse bise sucrée ! Je te quitte, car j’ai un besoin urgent qui ne peut attendre !

 

 Jeanne et Jules sont encore à leur table pendant que Nathalie est absente

 

– Jules C’est quoi cette nana ! Je ne sais pas si elle me joue la grande scène d’amour ou si elle se fout de ma gueule ? Tu peux m’en dire plus !

 

– Jeanne C’est la nana du turlupin André ! Elle a un beau cul n’est-ce pas ?

 

– Jules Peut-être ! J’aime bien son regard et elle y va franco, mais en ce qui concerne le reste, je me permets de te dire que je la trouve assez conne ! Elle me prend sans doute pour un con en retour des compliments que je lui ai faits !Avec elle rien n’est possible. Si je vivais avec cette petite, hé bien ça ne marchera jamais ! C’est le genre de nana à avoir des emmerdes, ma petite Jeanne !  Toi, tu n’es pas à prendre, mais je te préfère à une sainte Mitouche qui me joue la comédie de l’oie blanche ! Si elle continue, je crois bien que ça risque d’être rigolo jusqu’à un certain point !

 

Nathalie est de retour et elle revient à leur table

 

– Jules Alors mademoiselle vous avez parlé à votre maman qui vous a donné la permission de minuit ! Dépêchez-vous mademoiselle ! Sinon votre carrosse risque de se transformer en citrouille !

 

– Nathalie Monsieur ! Sachez que je m’assume totalement depuis cinq ans ! Et que si vous me le permettez, je n’apprécie guère votre humour ! Sachez aussi que lorsque je vous dis totalement,Cela veut dire totalement, depuis la tête jusqu’aux pieds et que je me débrouille très bien dans cette chienne de vie ! J’ai encore de vastes projets dont vous ignorez tout !

 

– Jules Ah bien ! Et alors quels seraient vos projets pour ce soir ?

 

– Nathalie Eh bien mon cher monsieur ! Si vous m’emmeniez boire un dernier verre chez vous !

 

– Jules Voilà qui a le courage de vos opinions ! Mademoiselle quels sont les tarifs que vous pratiquer dans la vie que vous menez ?

 

– Nathalie Monsieur je pense qu’il y a erreur sur ce que je suis ! J’aimerais faire connaissance avec votre œuvre sans aucune autres arrières pensés que le plaisir de vous séduire pour un soir ! Je ne suis pas une putain comme vous me semblez vouloir me le dire !

 

– Jules Vous remontez dans mon estime ! Je vous poserais quelques questions : quels sont vos buts et quelle sera la fin de cette pièce que vous me jouer ?

 

– Nathalie, J’aimerais me glisser dans votre vie et tout savoir sur vous !

 

– Jules Après l’oie blanche, après la pute au grand cœur voilà Mata-Hari ! Je n’ai pas de secrets d’états à vous dévoiler mais si vous voulez passer quelques bons moments avec moi pourquoi pas ?

 

– Jeanne Et ta petite qu’est-ce que tu en fais Casanova ?

 

– Jules La pièce est jouée mademoiselle ! Quel est votre but ! J’ai une autre femme dans ma vie et j’aimerais savoir tout ce que vous nous manigancer ?

 

– Nathalie Pour être franche, je suis prête à coucher avec vous, avec moi en prime et ceci contre l’exclusivité de votre dernière pièce !

 

– Jules Pas de problème en ce qui concerne ma pièce cela peut se négocier mais qui serait le metteur en scène ?

 

– Nathalie Pour cela je ne vous le dirais qu’après une nuit avec vous

 

– Jules, Soit vous êtes amoureuse, soit vous êtes une folle !

 

– Nathalie, Angelo Torrigni ! Cela vous dit-il quelques choses ?

 

– Jules Non ! Je ne crois pas connaître ce metteur en scène !

 

– Nathalie C’est l’un des plus grands créateur de clip vidéo ! Votre pièce serait bien dans une publicité sponsorisée par la banque « Money plus »

 

– Jules Allez au diable ! Suppôt de l’enfer capitalisto-médiatique ! Je suis un créateur et pas une pute que l’on achète dans le but inavouable de faire du profit avec le génie que dame nature et mon expérience théâtrale m’ont donné ! Hors de ma vue catin de pub !

 

Nathalie sort du bar en injuriant le vieil égoïste qui ne s’intéresse qu’à lui-même, Nathalie est donc partie en insultant ce connard de type prétentieux qui se prend pour une réincarnation de Shakespeare,Maintenant, Jules est seul avec Jeanne et le patron du bar

 

– Jeanne Ce n’est pas la peine de te fâcher comme cela ! J’ai l’impression que cela vient d’André qui cherche un coup fumant pour sa prochaine campagne de pub !

 

– Jules Justement ! Je ne suis pas à vendre ! C’est ce qui fait la différence entre le créateur que je suis et ce créatif merdique qu’est ton ami André ! La seule chose que j’aime, c’est avoir le temps et les ressources nécessaires pour faire ce que j’aime et ce que je veux !

 

– Jeanne Je te reconnais bien là ! Mais si tu avais couché avec elle et si tu avais pris les sous de ce type, peut-être de même que tu aurais pris ton pied et que tu aurais fait ce que tu veux !

 

– Jules Je n’ai jamais pris mon pied avec une pute parce que justement elles y sont forcées et qu’elles ne le prennent pas souvent leur pied ! Je préfère encore mon petit bout de chou et ma liberté !

 

– Le patron. Il va être l’heure de fermer ! Madame et monsieur ! Je vous rappelle qu’il doit faire moins dix dehors, que les trottoirs sont gelés et que vous devez être prudents avec ce verglas ! Bonsoir, messieurs dames !

 

Bruno Quinchez, Paris le 28 avril 2000 et mis sur le site le 19 octobre 2020