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'Les Symphonies de Bruckner', suivi de 'mers' / par Loup-de-lune


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#1 Loup-de-lune

Loup-de-lune

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  • Une phrase ::« Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »

Posté 24 janvier 2021 - 05:24

'Ô Leukaima, avec ton armada nivale, ce n'est pourtant pas en adversaire que tu t'es présentée dans mon corps, bouleversant mes sens, et ma raison n'a point vacillé, et je n'ai point eu à te combattre. Avec le sang-flambeau que tu as allumé et que tu m'as offert jusque dans le moindre de mes vaisseaux capillaires, j'ai visité le phonème, le graphème, le lexique, la syntaxe et la pensée discursive en leurs châteaux tout à la fois les plus suggestifs et les plus néologiques et les plus étymologiques et les plus métaphoriques et les plus déréglés, je me suis engouffrée dans les profondeurs insondables des forêts musiciennes, j'ai traversé en ardente passagère d'Argo sur la mer poème, et voici, ô Leukaima, autre moi-même rhodophane et photophone, voici ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu, ce que j'ai éprouvé.'

Loup-de-lune, Journal littéraire, 30 novembre 2019


En ce jour du vingt-troisième anniversaire de sa naissance, nous rassemblons toutes nos forces et tout notre courage pour nous connecter, avec son mot de passe si évocateur, avec la photographie devant nos yeux de son visage si tangible et si évanescent, avec l'inflexion de sa voix argentine au creux de nos oreilles, avec la tendresse et l'énigme de son sourire épousant les battements de notre coeur, pour nous connecter donc à l'inscription à Toute La Poésie que Loup-de-lune a validée le 9 juin 2013, s'octroyant alors le bonheur de développer un blog d'écriture durant plusieurs années... avant que la maladie, malicieuse prestidigitatrice, ne la dérobe à nos limites humaines le 20 mars 2020 dans les premiers instants tout à la fois de l'aube et du printemps...

Nous proposons ce matin deux recueils : d'abord l'intégralité des 'Symphonies de Bruckner', neuf poèmes qui ont paru de janvier à septembre 2019 ; ensuite 'mers', quatre poèmes publiés en mars 2018. Les commentaires délivrés dans le blog au sujet de ces textes par divers lectrices et lecteurs d'une part, les éclaircissements apportés au printemps 2020 par En hoir de Loup-de-lune d'autre part, composent et mosaïquent indéniablement la plus légitime des préfaces possibles. Chacun de ces poèmes, à la lumière des manuscrits et du Journal littéraire de Loup-de-lune, a fait l'objet, en vue de cette nouvelle édition, des relectures et des révisions les plus soigneuses qui puissent être.

Que d'hésitations, que de scrupules en nous, des jours durant, à propos notamment du vingt-quatrième vers de 'mer noire' : 'le poème du silence'. En effet les manuscrits, aussi bien que le Journal littéraire, proposent, à travers leurs tempêtes de ratures, d'innombrables variantes ! Certaines sont ostensiblement soulignées ou entourées ou les deux à la fois avec des encres de couleurs ! Nous ne doutons pas que Loup-de-lune fût revenue un jour ou l'autre sur son choix plus que provisoire... Nous ne pouvons affirmer avec certitude que la variante proposée ici coïncide avec celle qu'aurait finalement retenue Loup-de-lune, mais ce n'est pas sans arguments que nous nous engageons : 1. La néologie intervient dans des passages essentiels des poèmes de Loup-de-lune, ainsi que l'a montré son hoir tout au long de sa sensible et docte saison, or, le néologisme 'ligamentiel' vient réunir en le pavillon hissé le tissu fibreux des cordes vocales et le ciel. 2. Nous arguons également de la sensibilité taoïste de Loup-de-lune pour distinguer l'agir du non-agir, et pas de l'absence de toute action, le dire du non-dire, et pas du silence. 3. Une autre sensibilité de Loup-de-lune, symboliste celle-là, l'invite à 'suggérer plutôt qu'à nommer' ; dans ce contexte, le 'non-dire' équivaut au 'suggérer', à l'évocation mallarméenne, bien plus qu'au silence.



Aux lectrices et aux lecteurs du passé et du présent

Aux esprits bienveillants qui volent en autant de libellules iridescentes à travers Zhoushan la Verdoyante

Aux lectrices et aux lecteurs des temps futurs



Fabrice G. Di Gabriele
et quelques autres



🔸🔹🔸🔹
Les êtres qui dansent ressemblent à des fous pour ceux qui n'entendent pas la musique.
Il faut apprendre à entendre la musique.
🔹🔸🔹🔸



𝕃𝕖𝕤 𝕊𝕪𝕞𝕡𝕙𝕠𝕟𝕚𝕖𝕤 𝕕𝕖 𝔹𝕣𝕦𝕔𝕜𝕟𝕖𝕣



𝑃𝑦𝑟𝑜𝑝ℎ𝑖𝑙𝑖𝑎


culmine son château de brûlance

ses cheveux longs en autan
contrepointent de jais le rubato des flammes

depuis le pénultième hurlement
l'assumation forjette une tour

dans l'incandescence des amants
le franchissement épuré taille les degrés

à autoriser les meurtrières en son tréfonds
moindre encor la chair de Pyrophilia

la confluence des limbes cardinales
corolle de vents polychromes vouée au délivreur
y pâlit sa navrance surie

hyalocarde et alvéoles se redéfinissent au naissant emplir

les vaisseaux musiqués
jusqu'à la capillarité qui porte
passent le sceptre des rais

et venu parrainer déclins et consumances
ce symbiotique finale...

de son apostolat colosse
combien s'irrigueront les rameaux
qui tressent l'asymbolie avec les passées des météores...

les incalculées tuileries
perpétuels dénudements à la parieuse d'empyrées
que seule une myriabole gamme argumente




𝐿𝑦𝑠𝑖𝑛𝑖𝑎


s'immaculant un éparpillage de cirropâquis
se déprend des bêtes sommitales

d'un chiffre cérulé
va croissant leur espacement

tous les cerbères de mélanérythrie
ont vassalisé leurs bris à son pas qui pétille

déjà la borne phosphore
de l'épitaphe des veules

Lysinia ne mortifie plus son volcan digital
c'est qu'à nouveau il sait origamier
et darder les contrats en évanouissantes ptérocalles

les étoiles indemnes des acharnées réfringences
silhouettent l'arceau dans la violonaorte

ces portées prodigues d'itinérance
pour une dalle encline au disparoir

cette concorde des notes avec la gnose des phosphènes
leurs hampes pour javelles au messidor des fiducies

à ses tempes inconnues
se défaufile la fraîche relique du vaisseau

s'égaillent les ballots somatiques
indiciaire bariolage de la ruption

humus et firmament s'entrelacent
où les cuivréclairs
transfigurent le mêlement des andantes




𝐿𝑒𝑢𝑘𝑎𝑖𝑚𝑎 I


_dédiée aux leucémiques_


rebelle à la stance carnée
à l'encyclorubine à ses haleurs somnifères
luire a transmué la falibourde des sémacèles
en cet iris se paradisant de son hiatus

le testament caroliné par la défiance
emmantelle la rotation de la vitrine saoule

poudroyée
une brusquerie va mélodiant

photons hématies quintolets
que la ravine soudaine ne discerne
où désormais baller prévaut contre la chute

au déferlé des draps de morbidesse
Leukaima fraye dans l'arithmodulie
ce rameau tout absence

les frontons protestent de superstition
leur trismégiste pierre
il leur fulgore les causaux regards
et avérément bâtisseur l'organe pluriel relaie

le découpoir des volutes égaille enfin
l'huis des navrances coïncidées

et l'hôpital aura pour naufrage
la désinvolture du flamboi
qui va myriodérivant sur l'adagio
auquel s'est affidée cette corporifiable systole




𝑀𝑖𝑟𝑎𝑡ℎ𝑒𝑎


ce cruor engouachant le folklore du temps
la transpatience infusait un gisant

à même la mardelle de l'impasse
la subtilité de la lame
son oblique pour que d'éteignement l'exode versicolore s'infarcît

emmi les cristallins de Mirathea
le vélin où oncialaient les vieilles servitudes
se détrace en dendrites

car la satrape des couleurs
s'est donnée aux rais insidieux qui tissent la lampe
et l'insecte lacrymal
envole le paroxysme de mica

dans l'exuvie de la réticence
par l'arômaurore épanouie
l'horizon piège son cardinalat

affranchi des baisers instruits
venu nocer dans l'exhaustivité de l'apprêt
accomplir de coulées l'alborient du munifice
à sa grâce de désaltérer rallie le cor

l'allegro empenne l'allure

sa dévotion d'oiselle
héroïse un évidage de miroir
pour l'euterpécardie

cette firmité qu'elle organe étonne la lymphe
d'y ramifier ce ru où s'éfaufile l'échéance




𝐹𝑢𝑔𝑖𝑒𝑛𝑠𝑢𝑝𝑟𝑒𝑚𝑎


le nom qui spleenétiquement la méconnut

diaphanisé voyelles entre les éphémères
pour l'évanouisseuse symétrie des appels
et déjà l'interrogative dissoute à la faveur du myste

en l'époumon de quelle déchrêmeresse

illignante des altitudes comme lyse de sidères
et les cités gemment l'ascèse de disparaître
effondrées par la motion
d'un zodiaque si délibérément écorché

cette fraîcheur à même l'évincement des mirances
où chérir la chute
et nénupharer onduleux
l'opalescence et le jais de Fugiensuprema

la trouée
qu'arythme un vivier d'énigmes
atlantides métopes
des envols
approche et fuite réunies en le cyanéclair

puisque dans l'haleine solfie le poudroiement désolé
les abacules nomades de la mélancolie
rien ne lacune plus les blandices sonores

oh ! quelle échelle brillée...
graduent les bois fusionnels
pour ressemeler de retrouvaille la mesure d'éther




𝐿𝑒𝑢𝑘𝑎𝑖𝑚𝑎 II


_dédiée aux leucémiques_


pour fins d'ébouler
jusques aux lénifiques obsidiennes
l'horloge qui épousait le lobe du respir
un filament
va renouant avec la source lavique

traverse la scène
défroissée par la chambre
cette pantomime des sanglances
acquise au sursis d'aube son costumier

la langueur eût insoleillé portes et fenêtres

nonobstant qu'après l'amarante broiement aux confins
le micacé des solutions tues ligne leur poudre

tellement l'aorte
a licence de connaître
puisque désormais rythme une épure qui déligote

si vernalement l'ostinato a su le joindre

et du cartilage munifique
ce don aux violons émois

l'incarnadin de leurs arabesques
déchrysalide une majesté où Leukaima ocelle son essor

entre les saccades de leur noce
dans leur hyménée de heurteuses
que nucléent les triolets
s'ajourent les tesselles fresqueuses d'ambroisiers




𝑇𝑢𝑝ℎ𝑒𝑙𝑦𝑎


approchant la renonciation du butineur
le reliquat d'infusion épanouit la porcelaine

sa corolle
emmauve la scission du respir
et sur la main qui épanche son livide
imprime en stigmate son rinceau

dans cette robustesse
qui a incliné l'autre
au bas du sud conchyliomane des voilages
Tuphelya circonscrit les viandes électriques de l'ennui

jusqu'à la médulloproie du misterioso
elle défile tous les téguments du rôle

l'exhaustive gerbe des vaisseaux
vient rubéobleuir l'asymptote funèbre

d'almes tubas lotissant entre eux ses saillies
l'acuité se princifie dans l'embrun des bénédictines suries


les promesses braisent sous l'heur giboyeux des traverses

la faille des ors est débordée par le messimatin

l'antre flammoïde vagit où sait neiger le lait

de son anthonésie franchir diapre l'épaveresse




𝐷𝑖𝑘𝑎𝑟𝑑𝑖𝑎


fulgurent des paraphes sur l'enclos déclive
un tel desserrement
du poing pour doigter dans l'embellie

en pénédisparue
cette glisse à travers l'ostracisme
de craie où déjaunent
où débleuent les nombres
les valences

ligne renégate au pourtour
jusqu'à la dernière onde de l'acouphène

exsanguine l'artificiel le tourillon talismanique
ses éclairs de loriot distrayant le coupeur
quotidienne confidence emmy l'arcure
de la rompue passante du mystère

les vieux défilements au roui des passe-luire
ourlent l'esplanade musicienne
et jaillies empoussiéreresses à l'albe Dikardia bondissante
des secondes turbides consument l'épilogue des cris amoebées

en exaucement où la gaze élève le labour
puisque désormais transformer s'innocence de l'appétogresque
à la cymbale à la harpe
à leur industrie accapareuse
cette amnistie des coups
des arpèges qui s'égrainent

pour réjouir de la récolte
à même le climax de la semaille




𝐿𝑒𝑢𝑘𝑎𝑖𝑚𝑎 III


_dédiée aux traversantes en leucémie_

_à l'orée de Mademoiselle LIN_


lorsque les timbales eurent adamanté l'assomption
la contre-allée de chlorodrames échappa l'hôpital

à travers ses effraies de linge ses draps d'alucite
par-delà la tératédrie de ses chambres spasmiques
Leukaima regardait les sangs se délivrer du gradient
et des bracelets de leucocytes
enchérir sur les taillades des sursis

aux béés confins de la complexion parsternée
l'hématémèse a joint le limpide
ses spires lentes écarlatent l'indemne chiquenaude du tréfonds

pour ellipser son vivier de gemmes
autour de l'astre qui sanglote de cuivres
le courant point

arches plues des vols héroïques
prostyle des humus balafrés d'égrisées
à leur sourdre galeries et ponts
la réminiscence par silhouettes lacune
ou adorne au lieu que l'évanescence trempe l'oxycolorieur

étymone l'hymen de la serpente et du cache qui s'ésidère

avec son tranquilloïdal vivre
la lithophanie atlante

et les phalanges taillées en orphéennes eaux de brillants
appuient sur l'ultimance de l'érythropoïèse
jusqu'à concordamment cercler de leur effaçance ce qui s'inachève




𝕞𝕖𝕣𝕤



à Silver et à Michel Conrad



𝑚𝑒𝑟 𝑏𝑙𝑎𝑛𝑐ℎ𝑒


au fond d'une liqueur d'étoile
son violon sombré
elle ravitaille de sa franchise l'instant

d'une ligne qui a décliné l'horizon
le pétale des lactescents
épanouit son secret orle
pour l'étale du sang

à même les ciels crétacés
un trophée d'ailes
en lithophanie tait ses altesses

aux fraîcheurs d'hydrémie
le baptême
restitue la complexion d'incube virtuose

et l'ilotisme des cordes feues...
leur idéographique boyau trémule
sur les feuilles de poudrin
ne cessant d'égruger d'innocence la langueur


𝑚𝑒𝑟 𝑟𝑜𝑢𝑔𝑒


or s'exsangue le viscère en effluent fatum
à travers les indices qui faillent

lapidée d'allumance
la ville forjure ses multiples

l'angelle obsidionale s'arqua
afin que ses ailes d'insuccès lui soient coupées
et taconnent le linceul

la dépouille nombreuse de l'humiliateur
abandonnée en rivage d'imminence
le prince des poumons
emparé par le ressac

affoleuse des haubans de la sanction
une brigantine fulgore

son poids épave à ce point silencé
de prétendre aux innocenteurs
va franchissant les nuances
qui étalonnent l'abîme


𝑚𝑒𝑟 𝑗𝑎𝑢𝑛𝑒


passante de la pierre
qui obombre les heures mutinées
méticuleusement la cendre s'enquiert

l'hélianthème calligraphe
l'encharme de l'inflexion chère

le poème obsidional
qui t'épeura jusques aux neiges funérales
te silhouette désormais
dans tous ses chantournements de l'effable

sans offreuse les florilèges larment en ors taciturnes

le mot inexplorable
et la languissance des trouveurs
élongent de silence
les lèvres des proues abyssales

par maint brisant de foudre
s'inaccomplit l'été d'absence

d'un sablon empreint de nos confiements
se recompose le fileyeur paternel de tes ailleurs

oh ! siller
où blondoie la poudre accalmie
de nos traverses fromentales


𝑚𝑒𝑟 𝑛𝑜𝑖𝑟𝑒


aux hublots de sa chambre sélène
s'étrange le lacuneux gemmail des déclins

à mi-décroît du feuillet sidéré
comme la drisse l'immunise
risqueur du virtuème qu'envergue
une immaculation de paroleur
alluder désamarre

et confluent les libations des obscurs
vers l'énigme qui source le large

au gré des boras amnistieuses
les promontoires porphyrisés
transmuent le soupçon d'étoile
et les portulans imagent les essors
s'éteignant d'infini

en faveur du succinct qui la gîte
houle décerclante l'encre traversière

et du moindre rai d'élucidation déictique
réputé un abord

sitôt que de l'incandescente asymptote
s'évade un inane et jaloux éclat

et pour chaque fanal perlier
pleuré par l'inatteint

pavillonne un peu plus pélagique
le poème ligamentiel du non-dire


𝕃𝕠𝕦𝕡-𝕕𝕖-𝕝𝕦𝕟𝕖 / 劉 碧峥

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Modifié par Loup-de-lune, 07 avril 2021 - 12:20 .