Ennuyés par leur ronde, quelques pandor(e)s
Me voyant effeuiller la marguerite
Avec ma petit(e) fleur, ma favorite
Sous un chêne orphelin d’sa toison d’or
Décidèr(e)nt que leurs gueul(e)s de croquemorts
Méritaient un peu de patriotisme ;
Comprenez que sans loi ni catéchisme
Je suis d’ceux pour qui le lys déshonor(e)
Pourtant ils croyaient bon d’cacher nos jeux
Derrière un fanion d’la patrie française
Et pensaient que déclamer la Genèse
Calmerait nos aveux bien outrageux
Qu’une amourette avait, il est fâcheux
Besoin de vieillir dans la lèchefrite ;
Comprenez que je m’emportai si vite
Qu’le tricolore en fut tout religieux
Laissant là ma tendresse de coté
Je saisis les accroche-cœurs, peuchère
De ma belle, de ce lasso d’mégère
Je fic(e)lai les guignols sans un clavier
Et de toute ma grâc(e) de roturier
J’offris les condamnés à sa justice ;
Comprenez que sans un myosotisse
Les manants se satisfont d’éperviers
Trop content d’avoir touché le gros lot
Nous fîmes défiler notre trouvaille
Et les copains comm(e) pour nos épousailles
Nous suivir(e)nt, acclamèrent nos joyaux
Nous portèrent aux nues et tout là-haut
Cupidon ravis s’chargea des souvenirs ;
Comprenez que les anges qui soupirent
Font de la liberté le seul anneau.