vers 1998, on avait bien rigolé avec le fameux article de houellebecq "jacques prévert est un con".
à l'époque, prévert représentait tout ce qu'il fallait détester en poésie :
des mots simples qui vont droit au cœur i.e. une poésie niaise, surannée , bonne à mettre au cabinet.
or, il y a quelque temps, j'ai redécouvert le recueil "paroles",
et à ma grande surprise je trouve ça très bien, même mieux que Queneau, par exemple.
la métrique de prévert est un mixte tout à fait épatant de classicisme et de vers libres.
les émotions ne sont pas surjouées, mais au contraire très fines, allant de la tendresse à l'indignation.
prévert à le sens de l'ellipse, de la suggestion imparable, et beaucoup de souffle.
bref : jacques prévert n'est pas un con.