1 Où courrais-je, ô pauvre moi ?
Vaincrais-je dans la fuite ?
Autour du monde je courrois,
Dès l’aube ou bien ensuite
Où la terre et le ciel en haut
Dans leur beauté, dans leur complot,
Le Seigneur là se trouve.
2 Ah, Seigneur patient, je dois
Venir devant Ton trône,
Un grand pécheur, bien que je sois
Jugé l’esprit sans prône !
Mon âme ne durerait pas
Si après ton jugement droit
Trouvait la tige sèche.
3 Tu fais toujours pitié pour ceux
Dont l’âme est éveillée,
Ils ont souvent vécu en jeu
Cette grâce envoyée,
Et que Tu les aimes toujours,
Jésus est le témoin en cours
De ses grandes souffrances.
4 Tu me réveilles seulement
Du rêve irrésistible,
Mon cœur brisé en peur devant
La mort est susceptible.
Regarde-moi et sauve-moi,
Emmanuel, du cruel roi
De l’enfer satanique.
5 La lampe de ma foi s’éteint,
Si tu ne donnes guère
Le feu, l’âme dans la nuit craint
Sans la parole chère
De toi, Jésus, pour mon soutien
Ainsi que ton Esprit enfin
Quand je te les implore.
6 Ouvre des aveugles les yeux
Au péché dans la brume!
Il n’y a pas sous l’orage houleux
D’autre abri de l’écume.
Ouvre les oreilles des sourds,
Guéris le malade en amour,
Sois fort à l’impuissance.
7 J’ai soif, tu es ma source d’eau,
J’ai faim, tu m’alimentes!
Quand je m’égare de nouveau,
Mon berger, tu m’augmentes!
Pour les branches tu es le tronc,
Pour le boiteux un fort bâton,
Pour la loi qui menace.
8 Soi le soleil dans la froideur
De mon cœur froid et raide,
Sois la lumière dans le cœur
Obscurci sans Ton aide!
Restaure l’esprit mort en moi,
Fortifie maintenant ma foi,
Prends soin de ma faiblesse!