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Des crapauds

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4 réponses à ce sujet

#1 M.KISSINE

M.KISSINE

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  • Une phrase ::De chaque chose il faut tirer le maximum de bonté. Proverbe gascon.

    http://www.lulu.com/spotlight/MKISSINE

Posté 15 juin 2021 - 07:31

Des crapauds
.

Sous son voile d'azur, la nature frileuse
Épargne la douceur de son corps triomphant
Qui ondule déjà sous le regard perçant
Du ciel qui éclaircit sa voûte lumineuse.
.

Venez, n'ayez pas peur, dit une voix joyeuse,
Il ne se trouve pas de mal ni de méchant
Dans l'univers entier. Que ce soit évident !
Mon esprit naît du vent, ma terre est argileuse.
.

Les instants imprévus vous soient comme des fleurs
Sous le pied de l'enfant qui court vers le bonheur
Mais non pas le silex, mais non pas une cage.
.

La nuit fait la journée, le soleil fait l'amour
Et le reste, c'est vous dont les pas sont si lourds,
C'est vous qui l'inventez, crapauds,
gens de passage.
.

©M.KISSINE – Sentiments – ISBN 9782919390489
.

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,

Des crapauds imprévus et de froids limaçons.
Charles Baudelaire, le coucher de soleil romantique.



#2 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 15 juin 2021 - 09:37

"Chez l'homme, c'est le papillon qui devient chenille." (Montherlant)

#3 Thomas McElwain

Thomas McElwain

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  • Une phrase ::Les poètes sont des arbres; les poésies sont les feuilles.

Posté 15 juin 2021 - 10:49

C'est rare, les sonnets des crapauds.



#4 Jped

Jped

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  • Une phrase ::Le voyage immobile après une vie de voyage

Posté 15 juin 2021 - 04:14



Ce poème optimiste - ' il ne se trouve pas de mal ni de méchant / dans l'univers " réhabilite-t'il les crapauds mal aimés ? "Le reste" est si immense, si imprévu, toujours à inventer !

"Et le reste, c'est vous dont les pas sont si lourds,
C'est vous qui l'inventez, crapauds, gens de passage"

En tout cas, ils inspirent deux des plus beaux vers du poème.

#5 Laurence HERAULT

Laurence HERAULT

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  • Une phrase ::Notre monde a besoin de plus de poésie
    Mais si l'on cherche bien, elle se niche partout.
    Il y a des fleurs sauvages au pied des grandes tours
    Et le chant des poètes embellit notre vie.

Posté 16 juin 2021 - 07:13

Quels beaux poèmes !  Le vôtre et celui de Charles Baudelaire...

 

 

J'en ajoute un troisième qui s'est imposé à moi à l'évocation de ce titre, qui m'accompagne depuis l'adolescence et que j'aime toujours autant. :-)

 

Les Crapauds

 

 

La nuit est limpide,
L’étang est sans ride,
Dans le ciel splendide
Luit le croissant d’or.
Orme, chêne ou tremble
Nul arbre ne tremble,
Au loin le bois semble
Un géant qui dort.
Chien ni loup ne quitte
Sa niche ou son gîte
Aucun bruit n’agite
La terre au repos.
Alors dans la vase
Ouvrant en extase
Leurs yeux de topaze
Chantent les crapauds.

Ils disent : « Nous sommes
Haïs par les hommes,
Nous troublons leur somme
De nos tristes chants.
Pour nous, point de fêtes,
Dieu seul sur nos têtes
Sait qu’il nous fit bêtes
Et non point méchants.
Notre peau terreuse
Se gonfle et se creuse,
D’une bave affreuse
Nos flancs sont lavés.
Et l’enfant qui passe
Loin de nous s’efface
Et pâle, nous chasse
À coups de pavés.

Des saisons entières,
Dans les fondrières,
Un trou sous les pierres
Est notre réduit.
Le serpent en boule
Près de nous s’y roule
Quand il pleut, en foule,
Nous sortons la nuit.
Et dans les salades
Faisant des gambades
Pesants camarades
Nous allons manger.
Manger sans grimace
Cloportes ou limaces
Ou vers qu’on ramasse
Dans le potager.

Nous aimons la mare
Qu’un reflet chamarre
Où dort à l’amarre
Un canot pourri.
Dans l’eau qu’elle souille,
Sa chaîne se rouille ;
La verte grenouille
Y cherche un abri.
Là, la source épanche
Son écume blanche ;
Un vieux saule penche
Au milieu des joncs.
Et les libellules
Aux ailes de tulle
Font crever des bulles
Au nez des goujons.

Quand la lune plaque
Comme un vernis-laque
Sur la calme flaque
Des marais blafards,
Alors, symbolique
Et mélancolique,
Notre lent cantique
Sort des nénuphars. »
Orme, chêne ou tremble
Nul arbre ne tremble,
Au loin le bois semble
Un géant qui dort.
La nuit est limpide,
L’étang est sans ride,
Sous le ciel splendide
Luit le croissant d’or.

 

 

Marc Legrand

(mis en musique par Victor Meusy)





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