Dans ma rue, les fleurs des tilleuls et celles des troènes dispersent leur fragrance. Viendras-tu , un jour, dans ma rue ? Les roses du portique qui mène à ma maison défleurissent déjà. Sonneras-tu, un jour, à ma porte ? L’homme vit d’espérance, plus que de pain et d’eau. La grande roue du Temps, sans cesse, nous emporte. Un jour, ma maison sera celle d’un autre et le nouveau propriétaire s’interrogera, alors, sur cet homme fantasque qui avait laissé grandir dans ce jardin étrange, toutes sortes d’arbres, dans le plus grand désordre, – tandis que l’on fera un très grand feu de joie des poèmes inédits que l’on retrouvera. Pourtant, au même instant, un passant passera dans la rue, et sera, comme moi, ému par la fragrance de ces fleurs des troènes, de celles des tilleuls.
27/6/21
"La bryone dioïque" (27/6/21). Tous droits réservés.