3 réponses à ce sujet

[M.KISSINE]

À Baudelaire

Des crapauds imprévus et de froids limaçons
Paressent au coucher sous le ciel moribond.
Qui passerait ici sans la moindre inquiétude ?

L'horizon qui s'en va nous laisse dépourvus,
Sentant rôder la mort pour un dernier salut
Et rien ne nous distrait de cette platitude.

On aimerait revoir le geste émouvant d'Ève
En majesté, parmi l'immobile présent
Comme pour présenter l'unique sentiment
Qui vaut en cette vie, lorsque le jour s'achève.

Y aura-t-il après cette épreuve une trêve
Alors que la nature efface, dans la nuit,
Ce qui guide nos pas tout autant que l'ennui ?
Que le soleil est beau, quand tout frais il se lève...

(le premier et le dernier vers sont du "coucher de soleil romantique" de Charles Baudelaire)

M.KISSINE
Cailloux blancs ISBN 9782919390557

[M. de Saint-Michel]

Très beau...

[Jped]

À défaut d'Ève, Vénus peut-être en ce début de nuit... .


" Ce qui guide nos pas tout autant que l'ennui " : on retrouve chez vous des accents baudelairiens. Très convaincant.

[Cyraknow]

Très sympathique, ce sonnet rimbaldien inversé.

Toutefois, n'y a-t-il pas une erreur de prosodie? Sachant que le second tercet se finit sur une rime féminine, la rime A des quatrains devrait être masculine. Un sonnet inversé doit l'être complètement, son schéma demeurant cohérent.