Lucifer triompha de l’espérance humaine
Quand des herbes versèrent des larmes de sang
Sur les plages normandes foulées par la haine
Sous les yeux effarés de soldats impuissants.
Dans les ténèbres de ce théâtre de guerre
Se tût l’aquilon lors des tirs d’artillerie
N’étouffant plus les sanglots funèbres de pères
En larmes devant un vieux cliché de famille.
Sur l’estran apprécié des sables mouvants
S’en vint sans trop de hâte la Grande Faucheuse
Satisfaire les derniers vœux d’adolescents
Pressés de finir leur destinée douloureuse.
L’océan ne souffrant leur profonde détresse
Se troubla sous le coup de colère de Neptune
Ayant cédé à l’envie de noyer sa tristesse
Dans une forte houle écumant d’amertume.
Les dunes fumant la poudre de gros canons
Nourrirent sans trêve la rancœur des nuages
Formant un clair-obscur dès lors que l’horizon
Se noya dans les remous laiteux de naufrages.
C’est lors d’une telle pluie de mélancolie
Baignant le visage déjà sanguinolent
De défenseurs fauchés au printemps de leur vie
Que le firmament épancha ses sentiments.