Le dernier voyage
Que le vent vienne, que le tonnerre vienne !
Que l’aube, les crépuscules, la lune rousse
de ce jour funeste se souviennent !
Que le peuple des forêts l’apprenne :
il ne restera plus la nuit seul
à converser avec les chouettes
sous la voute céleste,
il ne parlera plus à la rivière
de son chant joyeux,
ni aux roses fripées
de leur parfum capiteux,
Il est parti un soir d’été,
quand s’épanouissent les passions ;
Il voulait s’enfuir à l’horizon
au-delà des champs de blé,
loin de la société des hommes,
loin de ses conflits, de ses envies,
sourde au chant de la terre,
ignorant le poème de la mer ;
Il est parti et je reste seule,
avec au fond de mon cœur
la musique de ses mots,
et la douceur de sa peau sur ma peau.