Ah, flûte, je pensais qu'on avait dépassé ce débat un peu arrière-gardiste.
Prenons par exemple un compositeur qui voudrait faire jouer ses partitions qui sonneraient exactement comme de la musique européenne du 18e siècle. Les auditeurs lui reprocheraient sans doute, et à raison, de copier Mozart, Pleyel ou Haynd, de manquer d'originalité, de personnalité, avec sa musique "à la manière de". On pourrait faire la même comparaison avec un peintre qui voudrait absolument travailler dans le style de Poussin ou Fragonard. D'ailleurs, plus personne n'écrit non plus aujourd'hui de musique comme Boulez ou Ligeti. Comme quoi, "contemporain" est bien vague. La poésie "classique" n'existe plus. Même toi, tu écris de la poésie "contemporaine", ne serait-ce que parce que tu es vivante. Mais bon, passons là-dessus, car je ne parlais pas de poésie en disant "classique" mais de la répartition des rimes dans le poème.
La répartition "classique" c'est à dire rimes embrassé, croisée ou plates. Cette répartition met la rime bien trop à l'honneur, tape-à-l'oeil, on ne voit plus qu'elle, et ça donne en fin de compte un aspect vieillot à l'ensemble. C'est comme ces appartements des années 90 dans lesquels les propriétaires ont fait coller des moulures en polystyrène. Mais là aussi, passons, car je ne voulais que tu prennes mal mon commentaire, bien au contraire. Enfin, le "reste", que tu appelles "poésie contemporaine", ne rime plus pour 99% des cas. C'est donc difficile de comparer, et encore plus de lui reprocher ses rimes en plastique.
Allez, ne nous disputons pas pour une énième fausse frontière sur les anciens et les nouveaux, d'autant que je fais moi aussi partie des derniers rimailleurs. L'important c'est l'art, n'est-ce pas ?