Comme un chien à la chaîne
qui se morfond dans sa prison,
habité de l'impatient désir
d'aller courir le monde, mais
amputé de ses deux roues,
ces cercles au dessin parfait
qui imitent le mouvement des astres,
géométrie des Dieux, et dont
sans doute une mauvaise fée l'a privé
à sa naissance,
cul-de-jatte pathétique,
cheval fougueux aux jambes brisées
qui ronge son frein en rêvant d'un ailleurs
interdit à jamais, d'une liberté flouée,
le vélo d'appart attend son maître,
son ami, son compagnon d'attelage
qui va l'enfourcher et le faire vivre,
e n f i n . . . .