tu crois sentir sous tes doigts le galbe d'un sein
lisse, doux, humide, comme le varech sur la plage,
qui glisse entre tes doigts, t'échappe presque
et que tu serres encore plus fort, désespérément,
encore et encore, matin après matin, soir après soir,
que tu presses contre ta peau,
que tu pétris dans d'amoureuses caresses,
corps contre corps sous le jet d'eau de la douche
ou mieux encore dans la chaleur émolliente d'un bain,
explorant avec elle les endroits les plus secrets,
usant et abusant d'elle jusqu'à la réduire à presque rien,
n'ayant plus ni volume ni forme
[ seul son parfum de femme, pénétrant, subtil ],
jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse comme un rêve
entre tes mains, belle défunte,
la savonnette