Les amants
Alors qu une nouvelle année naissait sous le ciel de Paris,
Ils se sont fixés, ils se sont épiés,
Ils se sont séduits. Il était déjà minuit.
La voute céleste se para d une éphémère nuée d'étoiles
habillées dor, de pourpre ou bleutées, mais déjà mort-nées,
Son visage, vivant miroir de ce brasier, s'illumina pour lui,
sembla un instant s'évanouir dans l'obscurité et fuir,
il se battit pour la rejoindre, guidé par ses effluves épicées,
La foule les emportait, simples fétus, comme l'aube emporte une nuit d'été,
pleine de chahuts, de masques, de serments et de folies,
elle jeta les deux naufragés l'un contre l'autre.
Dans la multitude deux âmes choisirent la solitude,
son parfum singulier le conquit, le poussa à un voyage
étrange, au plus profond des pulsions de son âme,
il voulut gouter à ses lèvres framboise,
savourer son haleine comme un filtre d'amour,
lui dire - il ne savait quoi - qu elle serait l'unique, l'élue,
l'aube qu il vénérerait, la voute céleste qu'il voudrait découvrir,
l'océan infini dans lequel il se perdrait,
qu il bannirait d'un geste le temps pour que ne reste qu eux ,
La paume de sa main contre son coeur ,
ses doigts entre ses doigts,
son regard saphir noyé dans l univers de ses yeux,
liés l un à l'autre pour un instant à peine, déjà une éternité.

Les amants
Débuté par M de ste Collombe, sept. 26 2024 06:55
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