D’abord et loin s’en faut
Sherlock Holmes n’est pas beau
Mais en l’examinant de plus près
En déduis-je après
Qu’il n’y a rien de plus moche
Que de ne plus le savoir proche
Sherlock Holmes n’a pas trop le sou
Il n’y a rien à deux qu’il ne loue
Sans le docteur Watson
Qui lorsqu’il lui crie comme personne
« D’aller avec vous ? bien sûr que je suis chiche ! »
Il pense « fichtre ! me voilà riche ! »
Sherlock Holmes est un vaurien
Dès le premier regard on voit bien
Qu’il n’a pas des yeux de biche
Fin limier comme le diable toujours
Qui pour le crime est un amour
C’est dans les détails qu’il se niche
Sherlock Holmes est un homme
À son grand dam et en somme
Lui aussi cherchant la femme
Qui n’aura trouvé en son âme
Avec qui il fait bon vivre et mourir
Que la compagnie d’un souvenir
Sherlock Holmes est un mauvais fils
Qui fait tant d’histoires à son père
Que chacun se mettant au supplice
Au bord du précipice aux portes de l’enfer
L’un y gagne ce que l’autre perd
C’est la vie ! si ce n’est suicidaire
Sherlock Holmes est pathétique
Puisque de lui-même il se pique
Sauf que d’aventures s’il se pique
Comme de le suivre s’il me prend
Alors avec lui tout s’explique
Quand je dis ça je me comprends
Sherlock Holmes s’il n’est pas beau
Seul sans le sou s’il est trop
S’il est moins saint que démon
Donc s’il n’est qu’un vilain garçon
Sachez docteur dont j’aime le soin à l’écrire
Tout pareil à lui que je me plais à le lire