LA CANNE
Dans ce printemps éclatant de verdure et de ciel
Je marche lentement ma canne à la main.
C’est une grande victoire qui se célèbre :
Mes deux jambes, de nouveau, me portent sur le chemin.
Et j’avance ainsi, maladroite mais heureuse,
De voir de si haut la terre foulée,
Comme c’est bon de pouvoir se libérer les doigts,
Pour toucher un tronc d’arbre ou bien je ne sais quoi.
Ce ciel immense m’appelle,
Des nuées blanches s’y trainent,
Et le soleil timide se lève maintenant,
Colorant l’azur d’un rose de dragée.
Ô ciel, comme tu m’as manqué !
Quel plaisir de te voir enfin s’étendre à l’infini !
Des hirondelles volent en tous sens affairées
A chasser des insectes pour nourrir leur portée.
La nature est en fête
Et loin des bruits de bottes,
Elle nous offre sa vigueur et son renouveau.
Quelle chance avons-nous de vivre ainsi en paix,
Sans craindre du ciel que de l’eau sur nos têtes !
Les deux cygnes sont revenus dans la réserve d’eau.
Ils vont majestueusement, glissant sans faire de bruit.
La terre est travaillée et prête à recevoir le grain.
Elle se colore d’or sous le soleil du matin.
Choyons nos paysans qui nous nourrissent de blé,
De toutes sortes de fruits que la nature porte,
Quel magnifique métier que de donner sa vie,
A travailler la terre pour nourrir les vivants.
Que j’aime mon pays ! Et comme il est joli !
Je veux y passer le reste de mes jours,
A regarder collines et prés endormis,
Jusqu’à mon dernier souffle avant l’infini.
PMH le 23 mai 2025