« Mon âme vagabonde à travers le feuillage, frémira … » Epitaphe de José-Maria de Heredia
Une brume envahit la roche de mystère,
Un peu plus bas la Seine argente son parcours,
L’ancienne basilique élançant ses deux tours
Transperce sans un bruit les cieux comme la terre.
Entré dans la légende et le granit austère,
Mieux que maint parnassien sut-il donner le cours,
Ses écrits de tout rythme arderont le concours,
Chantre des Cipango, des Armor, des Cythère.
Ayant franchi les murs et la grille d’acier,
J’observe stèle et croix du chemin de gravier,
Songeant à découvrir cet endroit de mémoire.
Face à l’emplacement où gisent les vieux os,
Je livrais, silencieux, à l’ossuaire clos :
« Que donc ton âme vibre et j’en chante une histoire ! »
Pour comprendre, sinon, la genèse de cette œuvre, il faut la replacer dans son contexte. Encore étudiant et jeune philosophe amateur, j’étais tombé sur un ouvrage d’Elizabeth Badinter regrettant que l’homme n’admettent pas davantage ses sentiments et se construisent souvent contre l’image de la femme ou de l’homosexuel ; curieux d’éprouver un tel propos, je commençais à fréquenter un site de poésie. Au bout de 2 ans, étonné de constater que ses membres se refusaient à tenter de perpétuer l’élégance de la versification classique, je montais vers la tombe de José-Maria de Heredia et invoquait à titre expérimental l’esprit du maître, qui comprendrait peut-être, lui – il s’agissait d’une expérience sans véritable espoir de réussite au départ. J’avais déjà écrit l’Alchimiste et me questionnait, au besoin, sur la direction à prendre.
Un songe point sur le moment : une visite en enfer avec le spectre du maitre parnassien. La montée commença le jour suivant, une très solide injection de dopamine. Dans les faits j’ai marché 10000 km la première année, accompagné d’au moins deux heures de musculation quotidienne, réussissant dans mes études sans reconnaitre ma propre mère, c’est ce qui m’embêtait sur le moment, une première vision d’ouvrage apparut au bout d’un an, une considération ésotérique, douteuse à mon sens. Subjectivement, quelque chose semblait agiter les êtres. Certaines de mes conceptions changèrent aussi, à ce niveau le monde semble se géométriser, après rien ne prouve que cela ne soit pas une simplification de l’esprit déjà observée lors des tests sur la pervitine, molécule assez similaire à la dopamine ; et c’est au vu du matériel conceptuel recueilli au bout de 16 ans que j’aborde ce propos étrange ; les croyances de l’auteur sont cependant claires : « montant au soleil, en son vivant foyer, […] dans la félicité des flammes éternelles » (in La Vie des Morts). Le rapport de causalité présumé est donc proposé de facto – et je n’argumente pas vraiment par plaisir sur le sujet …
Un poète hanté ? :// (il avait déjà été maudit, il était près à tout)