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Récits

chapitre 2 partie 2

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2 réponses à ce sujet

#1 N. G.

N. G.

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Posté 26 juin 2025 - 02:09

Le Reniement de Simon

 

« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » Evangile de Matthieu

 

La foule, au sanhédrin, toise le prosélyte :

« Ils mènent jusqu’au temple un dangereux vaurien ! »,

« Qui parcourt le pays, promet et n’offre rien ! »,

« Assez ! A mort ! Ce n’est qu’un mendiant qui milite ! ».

 

Jésus, vide d’espoir, se tient face à l’élite :

« Sion entière frissonne à chaque ordre romain.

Triomphe-t-on du mal en énervant sa main ?

Ignores-tu comment Dieu juge, israélite ? ».

 

Dans l’ombre Simon observe le Seigneur

Enseignant par la grâce au sacrificateur

Et ressent plus en plus que le doute l’accable,

 

Un servant le surprend et lance une question :

« Toi ! Je te reconnais ! Ne suivais-tu ce diable ? »

Et l’apôtre, surpris, vient lui répondre : « Non ! ».

 

 

 

 

La Crucifixion de Jésus selon l’Apôtre Luc

 

« Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.» Evangile de Luc

 

La peuple, sur la place, a décidé du sort

Et le nazaréen doit monter au Calvaire

En portant une croix, certains encore espèrent

Qu’un ange paraitra pour éviter sa mort.

 

Jésus pourtant chemine et souffre dans l’effort,

Jérusalem lançant son jugement sévère :

« Ne savons-nous déjà comment les cieux opèrent ? ».

Un premier clou s’enfonce et sa face se tord.

                                                       

On place l’écriteau qui proclame le règne

Echéant à celui dont le cœur d’amour saigne,

Le crucifié dessous ne livre aucun émoi

 

Et dans un dernier souffle avant de rendre l’âme

Il entend le larron à sa droite qui clame :

« Quand ton règne viendra, souviens-toi donc de moi ! ».

 

 

 

Saül de Tarse

 

« il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père » Epitre aux Corinthiens

 

Le boucher des chrétiens, atteint par un fétu

De lumière, soudain se retrouve par terre.

Partout l’air se remplit d’une voix solitaire

Lançant : « Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ».

 

Le regard aveuglé ce verbe une fois tu

Et l’esprit convaincu qu’un principe s’altère :

Un pharisien obtus, consciencieux et austère

Doit affronter le ciel doutant de sa vertu.

 

L’hébreu se ressaisit et interroge l’arche.

Celle-ci lui répond : « Lève-toi donc et marche

Jusqu’à la ville où tu verras ce qui t’attend ! ».

 

Les auxiliaires cois, le maitre se redresse,

Saisi par Jéhovah dont la mission l’oppresse.

Ils partent vers Damas, autour, en le tenant.

 

 

Michel et le Dragon

 

« Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. » Apocalypse

 

Michel levant son front devant la mortifère guivre,

Se tient sans hésiter pour l’accuser des maux

Et lance de la voix tranquille du héros :

« Ne faut-il à présent que le combat se livre ! ».

 

Le dragon le contemple aussi vigoureux qu’ivre,

Un peu de feu s’échappe à travers ses naseaux,

Sous son front écaillé se dévoilent ses crocs ;

La terre est un endroit ou chacun doit survivre.

 

Le preux esquisse un pas et s’élance soudain

Dans un regard ardent n’aspirant qu’au destin

De tous les villageois subissant sa présence.

 

Le monstre se redresse et gonflant son poitrail

Veut délivrer à l’homme et son morne travail

Son principal atout sur tout ce qui l’offense.

 

 

 

« aucune science ne peut surgir de l’accumulation d’un matériel de faits, sans l’intervention d’un esprit fécondé par la foi. » Max Planck, Initiation à la physique.

 

La poésie, l’acte créateur au fond, peut questionner. Le propos, purement amateur, reste pragmatique : tombé sur un mécanisme étonnant, j’ai entrepris une expérimentation sur le sens suivi et la résistance de l’œuvre. Parmi l’infinité d’attributs dont Baruch Spinoza dota Dieu, pourraient en effet exister deux principes logiques et conséquents. D’après l’observation du fond diffus cosmologique, l’univers proviendrait d’un Big-Bang. Selon ce scénario celui-ci serait probablement apparu à partir du vide, impliquant dans ce cas une somme vectorielle nulle des particules le composant ; la modélisation vectorielle correspond par exemple à l’équation de Schrödinger. 


Imaginons un individu bougeant une main. Comment l'univers pourrait-il conserver cet éventuel équilibre ? Il se pourrait qu’il doive se réarranger, en conservant sa dynamique notamment.

 

Un autre point peut aussi interpeler : l’entropie ; quand un ensemble de particule A réagit avec un ensemble de particule B, il existe plusieurs configurations possibles après réaction. Notre corps est composé de nombreux ensembles de particules et ce nombre d’état final possible est donc très grand (mouvements, pensées, homéostasie … etc.) ; or, le corps n’en prend qu’un, parmi ces multiples solutions, et il apparait clairement que notre esprit intervient, consciemment ou non, dans le choix de l’état final en question. Il semble évident qu’une pierre ne possède pas, en ce sens, d’esprit ; qu’en serait-il, pourtant, d’un autre système chimique complexe ? Un animal, un arbre, une forêt, une foule, une planète ? Il semble difficile de nier que l’esprit, au sens le plus large ou il serait possible de l’envisager ne puisse pas procéder de l’entropie d’un système, conscient ou non, intervenant potentiellement dans le choix de l’état final en question. Le cas de l’acacia drepanolobium poussant près de la corne de l’Afrique interpelle en ce sens. En effet, ce type d’arbre, capable d’établir un contact par voie chimique avec ses pairs, a effectué un partenariat avec des fourmis qu’il loge et nourrit ; il est de même capable de sécréter une autre molécule permettant d’éloigner ces fourmis lors de la pollinisation afin de protéger les fleurs occupées alors par d’autres insectes. Le cas du simple hasard semble discutable en ce sens : existe-t-il de nombreuses solutions partielles de ce résultat et vouées à mourir ? Les recherches actuelles témoignent de même de multiples cas de contacts chimiques entre organismes vivants, notamment entres des plantes et des insectes. Le tukdam tibétain, état intermédiaire observable du corps entre vie et mort, peut questionner aussi, entre autres.

 

En considérant ainsi l’instinct de prédation, rarement étranger au poète, on remarque les conséquences qu’il pourrait avoir sur l’être, les canidés, visiblement, sont devenus plus sensibles aux relations d’autorité que certains herbivores, les félins apparaissent aussi développer des sortes d’inhibitions, les poussant notamment à ne pas prendre de bain comme leurs autres congénères, le reste de la faune mortifère errant, au fond, au gré de ce ses envies.

 

Tout cela reste, en grande partie des présuppositions ; il semble cependant difficile d’admettre qu’une structuration active de l’univers soit absolument impossible. Les lois physiques interrogeraient éventuellement dans ce cas sur l’éventuelle nuance entre un Dieu Tout-Puissant et une plus aléatoire cause première soumise, comme le monde, au principe de moindre action ; l’approche scientifique, objectivement, met en évidence un aspect probabiliste des phénomènes physiques observés.

 

En y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’avant de percevoir des mathématiques rudimentaires, les populations primitives formalisèrent généralement un ou plusieurs concepts métaphysiques, un esprit souvent assimilé au ciel ou à un astre pour l’essentiel, un culte ou un rituel des ancêtres et de leurs dépouilles, en Egypte comme chez de nombreuses populations sud-américaines ou africaines par exemple et, manifestement, l’idée qu’un effort constructif permettrait de transcender un certain état de fait. Objectivement, aux presses universitaires françaises, on statuait encore en 2006 parmi les hypothèses admises de la conscience : « inaccessible par des méthodes scientifiques » (sic.), de même le philologue allemand Friedrich Nietzsche vantait, en son temps : « des mystiques de toute espèce, qui plus qu’eux [les philosophes], honnêtes et lourds, parlent d’ « inspiration » » (sic.) – ayant abordé le sujet, un mystique parlant d’inspiration reste pourtant suspect, pour ma part je suis distant et critique d’une telle approche.

 

 

 

 


 



#2 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 27 juin 2025 - 08:20

Bravo pour ces sonnets d’une belle et haute facture !



#3 N. G.

N. G.

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Posté 27 juin 2025 - 08:39

Un couvent carmélite m'a ouvert ses portes adolescent, ayant à mon sens pu voir la sainte vierge, j'ai essayé d'y rester un minimum fidèle même si ce n'était pas gagné ... Le fond peut sembler ambigu en ce sens, j'en conviens ; je ne sais pas ce qu'en penserait Saint Cyrille d'Alexandrie dont l'approche méthodologique me questionne sincèrement ... Bref ... Au final j'ai laissé ce sujet de côté, fuyant peut-être une certaine réalité du monde, hélas.