Espérons
.
Toute ma vie, apprentie,
Au dernier jour où les adieux
Gravent un nom pour l'infini,
La nuit revient, ferme les yeux.
.
Vous supposez ce que j'appris
Du temps qui passe, et saluez
Avec respect, avec mépris,
La poussière née de la vie.
.
Le souvenir de nos amours
A le parfum des immortelles,
Âpre et sucré, dont le velours
Fait étoile dans votre ciel.
.
Si vous pleurez, ce jour de deuil
Verra s'éteindre une lueur
Au firmament, quand le linceul
Scellera le corps de blancheur.
.
Soyez heureux, obstinément,
Il n'y a pas d'autre moyen
De vivre chaque jour l'instant
Où demain, possible, revient.
.
Comme tous ceux qui sont partis,
Comme tous ceux qui sont à naître,
Je suis ailleurs, je suis ici,
À la croisée de vos fenêtres.
.
De l'orient, le jour qui vient,
Qu'il pleuve un peu, qu'il fasse beau,
Avec douceur, prend notre main,
Guide nos pas vers le plus haut.
.
Le grand soleil, à midi plein,
Chasse l'ombre pour un moment,
Et seul le plomb, au fil de lin,
Sait le poids du consentement.
.
Le temps passe qui fait s'ouvrir
D'autres chemins à nos déserts.
La route est longue à l'avenir,
Prenez le temps de le parfaire.
.
Les rayons chauds de l'amitié
Au soir venu, ont la douceur
Véritable de ce baiser
Que le ciel donne à chaque fleur.
.
Peu importe le jour et l'heure
Où la nuit vient nous reposer.
Le goût de vivre, au vrai du cœur,
Peut bien avoir quelques ratés,
.
Cris de révolte ou cris de peur,
Demain est là, prêt à renaître,
Accueillons-le avec bonheur
Il est riche de nos peut-être.
.
Rien n'est acquis, que l'espérance.
Au surhumain, nul n'est tenu.
Il faut, ce jour, que soit intense
Et vrai l'amour de l'inconnu.
.
La porte est basse - ISBN 9782919390151–DLE 2014-1632