Novembre
La brume encercle ma demeure.
Du soleil, point dehors, peut-être dans mon cœur.
Je cherche à tâtons un abri pour mon âme.
Novembre agit sur moi comme l’acier d’une lame.
Je vieillis, je m’écroule, mes jambes se rebiffent.
Je craque de partout, comme un vieil édifice.
Pourtant, quelque part, je bois encore du lait.
Je n’ai cessé de téter le sein de ma mère.
Le monde s’affole autour de moi.
Des rumeurs d’armes et de guerre
criées sur tous les toits.
On joue au plus fort, on veut battre le fer.
Les hommes sont des marionnettes,
Jouant des comédies qui se répètent.
Où sont nos avenirs ? Et qui reste honnête ?
Personne ne peut prendre l’habit d’homme d’état.
Alors, on s’affole, on veut reprendre un roi.
N’importe qui pourvu qu’il édicte une loi
La plus coercitive, pour donner carapace,
A tous ceux qui n’ont plus de colonne vertébrale.
Solidarité ? Nenni ! Liberté ? Honnie !
Tout ce qui réfléchit ne brille pas assez,
On a les yeux sur les écrans braqués.
Savoir lire est rareté.
Mais basta ! Je préfère rêver,
Je retourne à mes fleurs, à mon jardin joli,
Je ne me lasse pas de les contempler,
Et chaque rose est pour moi comme un souffle de vie.
PMH le 9/11/2025





