Coup de foudre
Assis sur un tonneau, il regardait la mer.
Son corps était souple et félin, une invite à l’amour.
Ses cheveux blonds bouclés, on aurait dit un ange.
Il en avait la grâce, et aussi l’innocence.
Calme, il contemplait les vagues qui roulaient
Pres qu’à ses pieds, mais pas tout à fait.
Leur écume blanche, leur couleur verdoyante
Le ravissaient. Plongé dans ses pensées
Il ignorait les regards sur lui posés.
Je le voyais, et, figée de surprise,
Mes yeux à demi clos, je pouvais sentir
Mêlée à celle de la mer, l’odeur de son corps chaud.
Mon Dieu qu’il était beau !
Et j’étais là, tremblante, assaillie de désir.
Priant Cupidon de saisir
Une flèche acérée pour lui porter au cœur
Le coup qu’il me donnait.
Cupidon ce jour là, se montra paresseux.
Et je dus par moi-même gagner mon pain de bonheur.
J’y mettais tout mon cœur et mon intelligence,
Trouvant dans mon sac à astuces
Quelques potions nouvelles, jamais utilisées.
Bref, je fis la belle, et désintéressée,
Passant plus d’une fois sous le bout de son nez.
Prétextant un hasard, hasard bien calculé,
Ces rencontres fortuites qui ne l’étaient jamais.
Je sus par la suite que le destin m’avait
Réservé ce miracle, et qu’à lui seul devait
Mon bonheur établi lorsque je me mariai.





