La bêtise et l’ennui
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La bêtise et l’ennui se regardaient en face
Et, insensiblement, ils oubliaient leur place.
Était-ce un bœuf, un âne, un élément humain
Qui portait leur esprit vers leur triste destin ?
Sans réponse, on connaît la solitude immense
Où tout peut advenir sans que la conscience
Ait ouvert un gros œil au-dessus du néant.
L’action, sans témoin, devient un sentiment.
Le temps passe. On néglige une page d’histoire
En toute bonne foi puisqu’on est sans mémoire.
À vivre au jour le jour sans même le savoir.
On vieillit, invisible, et le ciel devient noir.
Le miroir n’a pas d’âme. Un objet qui reflète
En flattant la beauté, de l’intime rejette
Au loin la vérité. Tel est le pauvre sort
Des regards hébétés échappant de leur corps.
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Ali Farka Touré & Toumani Diabaté, World Circuit Records
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La vue va s’éteindre, passive.
La musique répétitive
Étire son âme au soleil.
Les cordes, dans leur appareil,
Entraînent au loin la pensée
Qui rêve entendre la marée.
Tout est paisible au fond du cœur.
La berceuse joue du bonheur
Comme un morceau de l’existence
Invisible quand on y pense.
Deux musiciens, deux vieux amis,
S’offrent au bord de l’infini.
L’Afrique, terre de mystère,
Exprime ce qu’il nous faut faire.
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.Les pro-blâme et les anti blêmes
.Approchez, bonnes gens, voyez :
Chacun, selon son goût donné,
Choisit une catégorie.
Dès lors chaque tranche de vie
Remplit les tiroirs à secrets.
Il est certain que cela plaît
Aux personnes les plus discrètes
Tout autant qu’aux meneurs de têtes,
N’est-il pas vrai ? Comme les pro,
Sans les anti, valent zéro,
La vie s’écrit de toutes sommes
Qu’auront voulu faire les hommes.
Comme il est simple au demeurant
De regarder le cœur des gens…
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.Un autre monde
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J’aime les yeux des voyageurs,
Ces Ulysse et ces visiteurs
Qui ont quitté leurs vieilles terres,
Tous leurs amis, leur père et mère.
Ils ne connaissent pas la peur.
Aucun attachement trompeur
Ne pouvait vaincre leur envie
D’un autre monde. La folie
Sait accompagner le bonheur
De s’échapper vers un ailleurs.
La joie, dans la plaine venteuse,
Indique une voie fabuleuse
Où se présentent mille fleurs,
Autant de parfums enchanteurs.
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Parnasse des Longines, vol 3 ©M.KISSINE
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