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Publications sur Toute La Poésie

Pourquoi ?

20 juillet 2007 - 11:27

Me prenez-vous pour un mystique ?
Je n'aime rien d'autre que le terre à terre,
Car c'est bien de la terre que je viens
Et à la terre que je retournerai,
Je ne suis pas le premier à le dire !
Non, je ne cherche pas les transcendances spirituelles,
Les éveils ou les dépassements de plan mental,
Ce que je cherche n'a pas l'éclat trompeur,
La beauté ravageuse,
D'un rêve de plénitude au-delà de mon être.
C'est bête et simple, ce que cherche,
A savoir :
Pourquoi vais-je mourir ici
Précisément, dans cet univers aux dimensions inconnues,
Froids d'étoiles, bleu,
Impalpable à ma condition d'homme ?


Pourquoi ?

J'ai entrepris de tuer la poésie à 19h13.

20 juillet 2007 - 12:43

Maudite poésie. Moi qui ai cessé de te lire, pourquoi me poursuis-tu, souillant ma parole ? J'aimerais tant te vomir une dernière fois. Toute entière.



***



J'aimerais tant te vomir, poésie. Ainsi je laisserais les morceaux de la parole morte et vide derrière moi. Si ce lance-flamme soudain me tombe sous la main, tu ne te relèveras point. Je veux te tuer dans ton hermine atroce.



***



Tu as fait de moi moins que le plus moins que rien des moins que rien. Je suis devenu un esclave misérable, à la parole éclaté. Je viens là reconquérir ma justesse. Toute justesse suivra ta perte, ton meurtre. J'y viens.



***



Comment te tuer sans me tuer complètement ? Mon objectif est ma naissance, non la signature de ma perte. Tes glaires m'empêchent de penser profondément. J'appelle les syntagmes surprenant, comme tu aimes à les diriger. Ta résistance retorse avilie mes tentatives de parler juste. Vas t'en, vas t'en.



***



Mon souffle est court. ma haine a les dents longues. Je t'emporterai et te scellerai dix mètres sous terre. Des gens m'ont fait comprendre - des hommes - que je te massacrerai pour finir. Rien, rien ne m'indique que l'heure de ton exécution est proche. Ce qui ne m'empêche de te malaxer très fort, te presser, te tordre ignominieusement, te cracher dessus.



***



Que viens tu frapper à nouveau à ma porte ? Tu recharges comme ce taureau encrouté de sang qui fonce sous le rire atroce du matador et de la foule assoiffée. Je suis le matador. Tu sens ma lance vrillée par temps de temps perdu, temps de temps, te perforer la nuque. Tu sues et tu empestes, tu as toujours empesté le cadavre, taureau, vieille putain.



***



J'achèterai autant de tueurs à gage qu'il sera nécessaire. J'irai piller n'importe quelle banque fédérale avec bonheur aidés par d'autres acolytes quelconques, pétés au mauvais vin. L'argent n'est pas un problème. Tu es mon seul problème. Tu m'étouffes, continues mon désespoir vain et fais de moi le cloporte que je ne suis pas. Mon être ne t'appartiens pas. Mon être ne t'appartiens plus. Nous allons nous libérer de tes griffes rasantes, mon être et moi.



***



J'ai plongé de tout mon corps dans la grande solitude, et mauvaise alliée tu m'y aidas. Je suis devenu lyriquement seul comme une merde. Je vais te noyer une bonne fois, agripper tes cheveux filasses, décolorés, tentaculaires, de mes mille nouvelles mains, je vais te traîner avec la vigueur de l'ours, sur cent lieux. Nous verrons ton sang tracer la bifurcation du chemin. Je vais te traîner, encore et encore, fouailler ton liquide, te crever.



***



Malgré tout, ta faculté d'adaptation dépasse la mesure du plus imaginatif artiste du vide. Où crois-tu bâtir tant de barrières ? Le territoire de ma volonté s'étend des kilomètres en toutes directions, et possède la capacité de transplanage. Conquéris une plaine, et je lance mon armée sur la voie du ciel.

***



Sale vermine. Tu me possèdes encore. Je veux t'arracher, comprends-tu ? Je veux labourer ta peau de mes ongles démesurés de haine, je veux labourer l'intérieur de mon ventre, peu m'importe de te renvoyer dans la douleur et les cris du supplicié écartelé à midi sur la place. Je vais m'avancer nu sous le soleil catastrophique d'une énième apocalypse pituitique; tous me verront et auront grand peur; je t'abattrai alors d'un coup circulaire de hache.



***



Je n'en ai pas fini. Voici que j'amène les dernières armes. toi qui m'enfonça avec heur, je m'en vais t'enfourner ce pieu aux piques venimeux si profondément dans l'anus de ta substance que tu hurleras encore quand je serai mort. Je te clouerai au sol, montrant l'exemple. Le spectacle intéressera du plus jeune éphèbe au plus vieil arbre; ton anus défiguré par la poussière et ma colère; que veux-tu, tes actes sont irrémissibles. Il est trop tard : vois, je prends la massue des cimes, en fer rouillé par l'usage.



***



Mon incantation se sert de ton éloquence, de tes images, mon incantation détourne tes mots, les rendant pareils à une armée de tics parcourant ton échine au supplice. Meurs, meurs !



***



Je sais que tout ceci est encore un poème, et que l'ombre de l'avancée est mon être aux affres de l'indigence. Et je sais que l'avancée elle même est cet interminable cadavre. Pourtant, je reviendrai.



***



La lutte n'est pas un luxe (priere de ne aps effacer, c un poeme)

20 juillet 2007 - 12:21

Je suis l’enfant d’un temps où l’on ne voyait plus aucun tank dans les rues.

L’esclavage s’était fait agent infiltré.

Du marché avait accouchée l’égalité.

Nous regardions la télévision sans plus attendre d’événements que ceux à venir sur l’écran.

Toute réalité forniquait en de virevoltantes bulles d’images.

Certains finissaient par tirer isolés sur d’autres, car jamais le sang n’eût autant soif, pris à la gorge.

On s’étonnait diligemment de carnages, de tyrans plaqués or et de xénophobies.

Les hommes miséreux assistaient à la publicité bourdonnante du monde partagé.

Les hommes moins miséreux ajoutaient des touches à la palette unicorne.



Ensembles séparément, nous ne savions plus quoi conquérir, car nous ne savions plus parler correctement.



Et mon temps passait ainsi, sans que je ne sois plus que la moitié d’un homme.

J’étais malade de maladie illusoire et de psychologies lourdes.

Je m’envolais, aux côtés des poètes du vide.

Je retombais alors, angoissé, épérdu de magie morte, les larmes aux yeux, la bile amère.



La lutte n’est pas un luxe, disait un ami.

4 poèmes sur Alberto Caeiro.

08 juillet 2007 - 03:25

1
Quand je regarde la mer
Ne me demande pas : à quoi penses-tu ?
Ou demande-le moi, peu importe,
Mais alors tu sauras que je ne pense rien,
Car quand je regarde la mer,
Je n'ai besoin de penser dans son silence.

2
On peut aller
A Bordeaux, Pau, Paris,
Londres, Copenhague, Stockholm,
En Afrique même, en Asie.
On peut voyager, voyager,
Et voyager encore; mais où allons-nous alors ?


3
Il me suffit de regarder mes mains
Pour me dire : j'existe,
Le temps n'a pas d'importance
Et ces paroles-la non plus.


4
Quand je regarde le ciel la nuit,
Je ne regarde rien d'autre.
J'éprouve une paix incompréhensible
Que je ne tente pas de comprendre
Et que je ne saurai comprendre.

Je suis en paix
En vertu de l'univers, des étoiles,
Et de toutes ces choses que l'on nomme
Afin que chaque homme contemplant le ciel la nuit
Puisse simplement le dire à l'homme qui suit.

J'ai envie de partir.

02 juillet 2007 - 09:59

J'ai envie de partir
Laisser le peu que je tiens
A peine du bout des mains

J'ai envie de partir
Le plus loin possible
Prendre une autoroute quelconque
Bordée d'herbe
Et partir
Sans regarder en arrière
Sans voir rien
Défilant la tête vide
Aussi vide qu'à mon habitude

J'ai envie de partir
Rapide comme un enfant du vent
Vers le sud antique
Vers le sud des lueurs de fin du monde
M'asseoir sur une dune
Et rester là longtemps
Une bière à boire encore
Sous le coup du vertige

J'ai envie de partir
Laisser aller mes pieds
Ravager le coeur du sentier
Gouter à l'altitude
Des vagues et de l'alcool
Seul, bien seul
Trouvant la compagnie cachée
A la fin
Heureux et libre enfin

J'ai envie de partir
De vivre, d'être amoureux
Trouvant la compagnie cachée
A la fin
Heureux et libre enfin

J'ai envie de partir en fumée.