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Jocab

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Publications sur Toute La Poésie

La décision.

27 février 2011 - 09:04

La décision

Je me souviens encore avec quelle insistance,
La logique exhortait, agaçant le sommeil,
Mon cœur à décider le choix de la sentence
Pour affronter la nuit impatient du réveil.

A l’aube, cependant, la mémoire troublée
Creusait le souvenir pour y puiser l'instant
Qui enfin reposa la pensée accablée,
Ne pouvant s'endormir le doute persistant.

Mais de la décision qui fut sûrement prise
Seuls quelques résidus entravaient l’incertain,
Harcelant sans répit la raison indécise
Après si peu de temps qui semblait si lointain.

Noyé dans le brouillard comme un tourment tenace,
Mon esprit se forçait à cette évocation,
Se devant décider avant que ne s’efface
Ce fragile vouloir cherchant approbation.

Puis, la journée allant, le joug me fut torture,
Déçu de l’amnésie obsédant l’argument,
Qui, peut-être insensée, approuve la rupture
De l’effort inutile à chercher un moment.

Lourdaud de prétention, le cœur en écumoire,
Soudain il prétendit briser le bouclier,
Ce fier souvenir qui, allégeant la mémoire
Se remémore alors de devoir t'oublier !


Les draps froissés.

Je suis Poésie!

16 février 2009 - 09:20

Je suis Poésie

Je ne suis que ton cœur qui attend de saigner
En océan d'amour où tu devrais baigner
Ton âme possédée par désir de colère
Devant ce silence qui, traître, t'indiffère.

Je ne suis que ta voix désirant s'exprimer,
L'instrument de l'espoir que je veux sublimer
Pour crier tendresse avant que te confonde
Cette indifférence qui s'exalte profonde.

Caresse sentiment, donne-moi donc un mot
Et laisse-moi l'aimer pour en faire un dévot
De cette révolte qui réclame à tue-tête
La fin du mutisme dans lequel tu t'entêtes.

Je suis ton maintenant, l'ombre de l'avenir
Qui sera ta raison de ne plus revenir
Redondant de regrets de ce passé bien triste
Qui te morfond l'esprit devenu égoïste.

Je suis la maîtresse que tu dois encenser,
Celle pour laquelle tu te dois dépenser,
Ton seul premier amour, ton amie de jeunesse,
Déesse de beauté et de tout art l'aînesse.

Aime comme jamais ton imagination,
Insolent de vouloir qu'elle soit libation
En mon sein vénérée, au risque d'hérésie
Et proclame arrogant que je suis Poésie.

L'amante virtuelle.

18 janvier 2009 - 01:06

Le cœur exposé sur le réseau,
Esseulée dans nos rencontres
Oscillant comme le roseau
Elle s’offre et va à l’encontre.

Partenaire de solitude
Sur la toile des découvertes
Elle demande certitude
Devant la page entrouverte.

L’imagination vagabonde
Dans l’espoir de différence,
Elle se révèle pudibonde
Dans la liberté d’indécence.

Pixélisé, son sourire
N’en est pas moins ravissant
Quand, sachant que je la désire,
Elle se montre en s’éclipsant.

Espiègle dans la timidité
Elle condescend à l’illusion
De se montrer dans la nudité
Qu’elle interdit à la vision.

Sur la surface de ma pensée
Elle navigue mirifique
Comme l’apparition insensée
D’une découverte prolifique.

Une causette à quatre mains,
Et la connaître m’ensorcelle,
Quand le clavier de nos lendemains
Signe ton amante virtuelle.

Si les mots...

13 janvier 2009 - 04:47

Si la rose cueillie dans mon jardin secret
Troublerait ton âme d'un parfum de tendresse,
Je saignerais mes doigts d'une douce caresse
Sur l'épine acérée punissant le toupet.

Si la main quémandant la tienne comme appui
Pour braver le chemin de nouvelle fortune
Solide te paraît et soudain opportune,
Elle te guiderait au-delà de l'ennui.

Si l'amant affligé venait à t'émouvoir
D'un désir partagé d'une autre renaissance
Je t'ouvrirais mes bras comblé de réjouissance
Et te susciterais un rêve à concevoir.

Si les mots suffisaient à attendrir ton cœur,
J'en ferais mes amis et briguerais alliance
Pour qu'ils te confessent redouter la méfiance
Qui nous éloignerait du chemin du bonheur.

Le poète maudit.

11 janvier 2009 - 12:00

Prostré sur la page pitoyablement blanche,
Le poète maudit rumine son passé,
Les heures de gloire de l'âme qui s'épanche,
Pleurant les vestiges d'un rêve fracassé.

Dans ses mains la plume, autrefois sa complice,
Anémique d'avant se rouille de torpeur
Et dans ce silence, récusant le supplice
Assèche son encre, s'abandonne à stupeur.

Les mots, ne rimant plus, ont perdu leur panache
Et devant la frasque de l'illumination
S'embrument désolés dans cet esprit bravache,
Ne se torturent plus, acceptent damnation.

Refoulée aux limbes de brusque indifférence,
L'amante s'endormit dans les draps de l'ennui,
Froissée d'impuissance, ne pouvant ingérence
Dans regrets acharnés, désir évanoui.

Vénus a dévêtu sa pudeur virginale
Violée par l'aphasie du perfide galant
Qui prétend l'affliger comme femme banale
Dédaignant l'éloge d'un flegme nonchalant.

Amputé d'espace, l'ange a fripé ses ailes
Sur l'écorce d'un non, suspendant son envol
Vers un fier lendemain qui se veut infidèle,
Et qui l'abat d'un coup, le rabattant au sol.

Meurtri dans ses rêves mais imbu de prestance
L'asexué impur a pris le dernier train
Emportant avec lui le secret de la stance,
N'oubliant sur le quai que fastidieux refrain.

Et l'amant vaniteux aux louanges surfaites
Déchu de l'Olympe s'est désintéressé
Des grandes victoires qui ne sont que défaites,
Faisant opposition à l'amour empressé.

D'aimable rimailleur fagoté de prestance
A l'inconnu meurtri victime d'illusion,
Le destin a tranché, voulu concomitance,
Et comme un dieu jaloux, consommé la fusion.