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ornithorynque

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Publications sur Toute La Poésie

Alarme a l'oeil

25 avril 2008 - 12:38

Mesurez-lui la vie
Enrobez-lui le coeur
Ma couturière a fui
Sans le moindre tailleur!

Eclipse de terre

21 avril 2008 - 12:37

About five billion years from now, astronomers say,
the Sun will run out of hydrogen fuel and swell temporarily
more than 100 times in diameter into a so-called red giant,
swallowing Mercury and Venus and dooming life on Earth,
but perhaps not Earth itself.


The New York Times, 12 septembre 2007


L’oiseau jaune s’enfuit quand on dit adieu
Il a fallu lancer les filets de l’espoir
Les enfants du nord s’agrippent à la rose des vents
Et les soupirs se mêlent en mers tranquilles


On entend les villages lointains dans les sables
En s’élevant le souvenir des forêts vierges
Deux statues rêvent de chants éternels et de danses qu’on ne connaîtra jamais
Tour à tour elles se rapprochent du ciel
L’une est pareille à la liberté de croire
L’autre à la Belle Étoile
C’est que les cirrus ont connu les beautés de la patience
Au bal des survivants l’amitié joue de l’oud
L’amitié joue d’elle-même au bal des longues nuits
Les femmes y cueillent des baisers de jeunesse
Un vent les porte aux promenades d’Io
Tout l’éclat de l’amour en est jaloux


Les aurores du monde en témoignent encore
Les tournesols dorment tandis qu’on s’étonne du soleil rouge
Nul homme ne mentira à la fontaine de la vie
On voit brûler le jardin de l’Arctique
Les fruits sont mûrs sur le plateau des nouveaux sorciers
Aux oranges boréales on préfère le fruit inespéré du dernier millénaire
Il flotte dans les mains des mômes à l’heure où tout n’est pas perdu
Aussi rond que le cœur des rondeurs
Son parfum s’empoisonne aux cris de l’Histoire
Sous des couleurs que les glaces anciennes se rappellent
On trouve aussi le frisson du large

Librement s’éloignent les chapeaux de certitude
Emportés moribonds par les fleuves de fer chaud


Voici la ville effarouchée où naîtront d’autres pylônes
Rubis jusqu’aux sous-sols hors d’haleine
Il y a ces lumières qui s’alcoolisent devant des plans de grande envergure
Leur robe disparaît entre des murs sans fin
Les places publiques regorgent de mensonges apprivoisés
Une foule de mains jointes se donnent rendez-vous
Elles réinventent le clappement des réjouissances
Sous le signe du génie et de la misère
Ici le rêve naît et meurt dans le trouble des chaleurs polaires
Dans le cercle des vieux albatros
C’est la transhumance qui rejoue la genèse


Des papillons prêchent en solitaires
Tantôt ils s’arrêtent coiffés par de bruyantes pluies
Les vergers à l’abri les contemplent indécis
À l’horizon la lune disparaît sans plus de connaissance
Sur la côte nuages et ondées ravivent le noroît
Et le gardien d’un lac et sa troupe de lutins folichons
Car on rêve encore à la façon des rois
En soif d’émotions et de puissances dominées


Au jour le jour les opinions s’allègent
Au jour le jour les baigneuses révèlent leurs derniers effets


Sur le sable tiède on emprunte des corps et donne son odeur
Tout se passe dans le dépliement utopique des formes
Les saisons confuses donnent le ton aux réflexes précoces
Les grands singes ne prennent plus le poids des petits
Ils ont renoncé à voir naître ce qui ne peut disparaître


Demain la moire des rues ne sera plus aussi mauve
Comme les rideaux tirés sur des fleurs esseulées
Les familles se donneront un air de famille
Les jours se compteront en pierreries divines
Ou en ombres qui n’ont besoin de personne
On mettra des arts sur la paille
Le temps de percer les cieux d’autres pylônes
D’accueillir l’autre Noé fuyant l’autre tsunami
L’Atlantique déhanché comme l’amoureuse en colère

Là-bas des arches au cimetière infini se reposent
Elles ont vu tous les dieux les prophètes et les rois
Ces temples de psychoses aux carlingues vendangées
Des grappes d’âmes seules les bordent de prières
Et des lèvres très rouges en embrassent les portes


C’est aussi le monde taillé comme une bouilloire
Après les tempêtes de soleil et d’ions
Des yeux ont fui et des jambes ont pleuré
C’est dans la glace molle qu’on esquisse une idée du luxe
Et qu’on prend le temps de perdre son temps
Une goutte de vie
Une eau-de-vie qui s’enflamme semblable à la vie
Qui semble se connaître dans sa moindre importance
Et pleure toujours au moment de mourir


Plutôt la lenteur à la folie se dit-on
Les torpeurs assumées à la course des blessures
Un jour des brebis innocentes discuteront cette loi
Elles en feront le code nouveau
Sur Ungava Nouveau et l’axe de Jupiter
Puis un chef en abusera un grand chef
Et les torpeurs parleront comme des sifflets d’enfants
Les miroirs joueront de noir et de blanc
Et dans la grisaille tout recommencera


On se rappellera un certain Nietzsche à la naissance de la tragédie
Un certain Ferré comme une cigarette qui prie
Au firmament des Voies et leurs ballets les plus empoussiérés
Pour une première ou dernière fois de petits singes alors s’ennuieront
L’eau vive des rochers les chatouillera en vain
Et le plus vieux des singes s’en moquera
À ses pieds un oiseau jaune cherchera son nid
À ses pieds la vérité se lovera
Au calme lovely


Enfin un long silence s’entrouvre comme la fenêtre
Il présidait déjà au bercement des jeunes millénaires
Son salon d’attente unit toutes prémonitions
On s’y garde de malmener les instincts
Un sorcier met le feu à un traité de cosmologie
Des cendres guident les esprits défendus à travers le sommeil
La terre est fidèle conclut-il et les esprits favorables
Et le sorcier parfume ses travaux d’herbes animales


C’est un trèfle qui a peur
C’est un trèfle qui compte les heures


Deux statues défient le silence
Elles appellent l’air libre à se méfier des fumerolles
Au-delà des cratères les crachas perdus d’un autre temps
Les tremblements de lune
Le brouillard chassé du continent
Il n’y a que le mystère aux cheveux d’or
Un devin récite des œuvres brulées
Des fusées fusent à la veille d’une conquête inconnue


Un garçon s’inquiète dans la nuit lactée
Ses semelles lui murmurent un aveu de terre chaude
Ses semelles allégées par la chute d’une étoile
Il court et bute contre les racines d’un arbre pleureur
C’est alors qu’une jeune fille lui raconte des histoires d’eaux neigeuses
D’arches promises aux enfants du sud
De vie à la vue de montagnes lointaines
De vie à la lumière de lunes fraîches
D’une terre en éclipse
Et de rosée sur cœurs tendres


Une tragédie renaît
Les soupirs se mêlent en mers tranquilles

bleuviere

23 juin 2007 - 11:57

bluer than certainty

Prêt d'âme

15 juin 2007 - 06:52

j'étais oisif et une botte souriante me dérobait hélas un poème d'amour rendu furieux sous mes talons
c'est bien ainsi que mes pieds d'enfant se lassent
sortis aveuglément des carnotsets de Prince Arthur ils s'étaient remis à mourir
à s'éprendre de sandales abandonnées et à les distraire en tirant des langues de grande importance
à se moquer surtout des aïeux qui voltigeaient encore entre les papiers rougis du dernier soir
c'est alors qu'on m'a prêté une âme
elle pendait à l'épaule rousse d'une fondeuse aux yeux d'air liquide
ses doigts flottaient dans des vapeurs marines
des marmots couvraient leurs lèvres de brûlantes vérités à son retour dans les sables
il y avait ce corridor capitonné de soleils blancs vers la sortie de cristal
la mesure des ondines
l'écart des brises
j'avais au matin renversé des cerises dans le puits entrouvert du sommeil
on m'avait dit que des cauchemars se noyaient en surface
que le hasard mijotait des plans de Joyeuses Finalités
l'idée même du jour tirait son sens de la chute
quelle a pu être cette envie de jeune fille?
cette apparence de fantaisie devant l'adversité?
rien pourtant ne commandait le tremblement de mes choix
en défilés d'absences
sinon ces fleurs vitrées
au sexe vide

Perlée prune - post ds

03 juin 2007 - 02:56

perlée prune, main d'ancolies
le henna sur la peau fleurie au tadé
elle joue à l'oud un air fol interdit
et la nuit dévêtue s'agenouille masquée

une larme de thé sur les lèvres s'égare
le discret corridor d'un hammam se rappelle
le bleu-mascara et l'Orient d'or épars
réunis sur des cuisses en d'étranges appels

il n'y a plus sous la lune que le soleil sur un ventre
à Paris les parfums d'introuvables amants
les cheveux aux demains enlovés en cet antre
blonds et bruns nouveaux-nés, caressés au levant