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Esmargod

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Publications sur Toute La Poésie

L'autre

17 septembre 2007 - 09:45

L'autre.

Nous ne sommes rien,
Ni vous, ni moi,
Rien que d'éphémères instants
Dans l'énigmatique éternité.
Rien que des poussières incarnées
Qui ne laisseront point de traces.
Nous ne sommes rien,
Des milliers de rien qui font
L'entièreté de l'humanité.
Mais dans tes yeux,
Il y a tout.
Il y a l'immensité de l'amour,
L'infinie douceur des soleils mourants.
Dans tes yeux où le ciel se mire,
Passent les oiseaux les plus gracieux.
Comme des lagons enfermés
Entre des forêts noires papillotantes,
Tes iris nous appellent.
T
u es tout ce qu'il suffit
Pour qu'un instant éphémère frétille.
Sans toi, nous ne sommes rien,
Rien que des fragments infimes,
De minuscules grains perdus,
Quelque part dans l'infini du gris.
Nous ne sommes rien que pluie en suspension,
Le temps que tu es là.
Dès que tu disparaîs le soleil nous évapore,
Nous pulvérise dans le néant.
Toi, l'autre qui nous est destiné,
Toi, de chacun la moitié,
Toi tu es tout….
Nous, nous ne sommes rien.

Arwen Gernak

Dans Le Matin, Tu Brilles, Petite étoile...( A Morningstar)

10 septembre 2007 - 10:17

Dans le matin, tu brilles, petite étoile

Venez, gentils, vous insinuer dans la truculence
Des nuits trop longues et fausses de lourd silence
Ne les voyez-vous pas ? Juste là les âmes dansent
Des squelettes, ces pleutres, rampent sur leur panse.
Ils n'ont point encore acquis la forte assurance
Pour, de ce ballet, suivre l'habile cadence !
C'est la fête au royaume de la purulence
Partout, plane cette odeur âcre de chair rance,
De putride jardin que la mort ensemence
Pourtant, de ce macabre lot de transhumance,
Ecoutons, nous qui vivons, la sourde romance
Jaillir au-delà des croix, curieuses potences
Entendez comme est opiniâqtre sa naissance,
Au milieu d'un monde insensible à ces instances.
Et te voici, toi petite fille, pleine d'insouciance,
Avec ton visage toujours empreint d'enfance,
Te voici, douce et les yeux couleur d'innocence.
Pour toi, pour empêcher qu'encore tu t'avances
Je donnerais ma vie avec toutes les chances
Qu'elle m'offrit en guise de remontrances.
Tu n'as pas l'âge de sermonner tes souffrances !
Qui de vous, qui de nous, s'arrète sur tes silences ,
Ta voix semblable au rossignol pourtant s'?nce
Par delà les doutes, jusqu'à la clairvoyance
Qui nous fait défaut, nous qui méritons quittance
Pour nos vies menées souvent avec outrance
Tel un lys blanc dressé dans un charnier immense,
Comme le Fils du Père accepta la sentence,
Tu brilles, petite étoile, plus fortes que la pestilence.
Que ton nom soit une leçon de vaillance
Pour nous les sots qui galvaudons sans décécence
Ton présent, oublieux de toute bienveillance.
Pardonne-moi, si tu peux, ces quelques stances
Ineptes à effacer l'injuste sentence.

Arwen Gernak

Anciens Parfums, Subtils Embruns

10 septembre 2007 - 09:27





Anciens parfums, subtils embruns








Du fond de tes marines
S'évanouissent les vieux parfums.
Restent de subtils embruns
Ou des brumes trop fines.
Parfois, il arrive que je devine
Un souvenir, un presque rien
Tellement puissant, tellement divin
Que la toile à nouveau s'illumine.




Caressant d'une main malhabile
La trame du temps qui était nôtre
Avec les héliotropes et puis l'épeautre
Voilà le bonheur à nouveau qui défile.
Sur les contours escarpés de cette île
Où l'on n'a jamais vu de bons apôtres
Ni récité ni même entendu de patenôtre
Je viens en rôdeur, élire domicile.




Ne m'en veux point de m'incruster
Mais j'aime les vieux tableaux
Ils sont comme des milliers d'hublots
Qui m'encouragent à accoster.
J'y dresserai un peu mes quartiers ;
Je m'habillerai en matelot
Pour voir le rhum couler à flot
Puis, en silence, je m'en repartirai.




Du fond de tes marines
S'évaporent d'anciens parfums.
Restent de subtils embruns
Qui envahissent ma poitrine.
Malgré les brumes, je devine
Des pays, des rivages divins,
Des je ne sais quoi, des presque rien ;
Je redécouvre des aigues-marines.




Arwen Gernak
Le chemin des lunes bleues
18-12-06




L'empreinte Des Jours

10 septembre 2007 - 04:41



Que deviennent les jours
Bradés légèrement?
Ils courent, ils courent et courent
Tout droit vers le néant.


Ceux-ci que j'ai gâchés,
Joués impunément
Pour quelques marchés,
Pèsent lourdement.


Ceux-là que j'ai goûté,
Les vivant avec joie,
Gardent l'intensité
De leur juste poids.


Et les jours incolores
De mes jeunes années
Me taraudent encore
Jusqu'à me chagriner.


Aujourd'hui me rappelle
Qu'il ne faut point tuer
Les heures nouvelles
Sans les avoir pointées.


L'amour frappe à la porte
Sous un manteau de soie.
Et son image forte
N'a pas d'égal qui soit.




Arwen Gernak
Le vert écrin des songes
21 juin 2007