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Publications sur Toute La Poésie

La lune .

04 novembre 2007 - 01:50

Quand je vois la lune qui me sourit
Voguant en fée sur une mer d'étoiles
A bord d'un bateau sans rames ni voiles
Mon cœur boit son rai dont il se nourrit .

Repu et soûl , admirant le bel astre
Se muant en miroir où apparait
Ton visage au rayonnement si gai
Il fait fi de la douleur , sa maratre !

" Que demeure la nuit ! " implore-t-il.
Dans un murmure de veillées funèbres
Où seul le mort connaît les vraies ténèbres,
Puis il lâche un court sanglot puéril .

" L'aube , pense-t-il , doit sûrement poindre
Pour enterrer ce brin de fou plaisir
Au fond de l'âme pleurant à loisir
La déveine de ne point te rejoindre.

Le temps s'en va , vidant son sablier
L'envie monte... Etouffé par une crainte
Sans nom,il pousse une déchirante plainte !
Ton air serein lui dit de s' oublier ...

Oui, s'oublier pour goûter aux délices
D'un soir où la lavande encense l'air
Sous un ciel estival, immense et clair
Témoin des amours jonchées de supplices.

Comment briser l'horrible joug des mœurs ?
Pouquoi souffrir un essaim d'atroces peines
Et laisser geler le sang dans les veines
Alors que chaleur réclament les cœurs ?

L'amour n'est pas un fléau à combattre
C'est une source où vient se rafraîchir ,
Au sommet d'un mont couleur de saphir ,
L'oiseau charmé par la flûte d'un pâtre .

Priver de sa goutte d'eau ce verdier
Serait un crime affreux ...O monde ignoble,
Aimer a toujours été un mot noble
Que tu ne peux noyer dans ton bourbier !


Image IPB

La part du corps.

02 novembre 2007 - 08:35

La part du corps.



Il fut un temps où les mœurs et coutumes

Etaient de fer

Les yeux éteints pleuraient leurs amertumes

C'était l'enfer !

L'amour prenait le goût d'un fruit acide.

Son air sentait la charogne putride,

Dans un désert .

Les cœurs meurtris gémissaient dans leurs cages

Rongés par le ver

D'un désespoir assoiffé de ravages

Sur terre et mer .

Tout se faisait loin des regards , à l'ombre

D'un vieux sapin

Ou dans un trou,creusé dans un mont sombre,

Par un matin

Dévoré par la brume charbonneuse

Au bord d'un ru buvant son eau poisseuse

Sous un malin

Soleil de plomb , calcinant les ombrages

Au mois de juin

Sous un ciel fou ,rassemblant ses nuages

Adieu festin !

Maître ou vassal , à chacun sa cachette,

Et sa façon

De fuir les becs , et leur sale languette,

Et leur leçon.

Mais c'est fini , l'être humain est une âme

Qui veut sa part de l'agréable flamme ;

Mais sa ration

Désire aussi le corps qui , par nature ,

A sa portion

L'en dépouiller serait une gageure.

O déraison !

Le ton d'un rêve.

01 novembre 2007 - 05:56

Le ton d'un rêve.

Je rêve que c'est toi ma vie
Mon air ,mon sang , ma liberté,
Mon ange et ma douce clarté.
Mes désirs noyés dans ton envie
Y retrouvent leur goût perdu.
Tel un nourrisson suspendu
Par la lèvre au sein de sa mère
La main explorant le téton
Pas loin ; ce rêve sans repère
Si vague,quel en est le ton ?

Rose et vert sur un fond d'aurore ,
Bel arc-en-ciel un soir d'avril,
Larme brillant au bout d'un sil ,
Primevère que l'œil dévore,
Voilier sur la mer qui chérit
L'îlot qui dans ses bras fleurit,
Eclair d'un regard bleu pervenche,
Soleil embrassant les fraîcheurs
De l'horizon dont il déclenche
Le désir d'offrir ses lueurs...???

Les couleurs fondent sur les toiles
Pour devenir de gais ruisseaux
Où se baignent les arbrisseaux
Côte à côte avec les étoiles...
Un beau rêve même sans teint
Jamais sa bougie ne s'éteint
Elle couve dans sa lumière
Tant d' agréables souvenirs
Silencieuse fourmilière
Où dorment des brins de plaisirs .

Silhouette

28 octobre 2007 - 11:54

Silhouette

E
lle apparut dans sa tente couleur de suie .
Un gros nuage ocré volait à ses pieds

Que l'on ne pouvait voir labourer les sentiers
Mais dont on entendait les grelots en furie.

Deux étoiles sans fard scintillaient dans ce ciel
Hivernal , taillé dans une mine de houille :
Ses yeux dont le khol avait couvert de sa rouille
Le blanc où nageait l'iris à l'éclair mortel .

Quels appas cachait cette nuit au parfum d'ambre?
L'œil presqu'éteint d'un fou rimeur abasourdi
Que les ans ,longs et inféconds, ont étourdi
Partit explorer les trésors de la belle ombre.

Deux monts sans bois par-ci, un frais vallon par-là
Un pré , puis un jardin , une verdure soyeuse ,
Dans un ravin ,une source offre son eau laiteuse ...
Edénique oasis de rêve au calme plat !

"Etanchons , se dit-il ; notre soif séculaire ;
Caressons l'or de ces dunes aux reflets bleus
Qui s'embrassent le soir sous la bure des cieux
Les couvrant de leur charmant sourire lunaire .

Un petit vent , tel le souffle d'un ange ému
Par ce tableau vivant , fit voler le haïk-voile.
Des ténèbres jaillit un genou ; puis , la toile
Se referma, sans bruit , sur son monde inconnu.

Un cri d'oiseau vint ramener sur cette terre
Le rêveur stupéfait qui se mit à chercher ,
En vain, la silhouette ayant son cœur fauché
En ce soir de juillet tamisant sa lumière .

Une image est pourtant restée:la main tenant
Les pans volant à l'air et ses dessins rougeâtres
Rappelant un passé chargé d'envols folâtres
Au goût des nuits où l'amour était avenant .

Souvenirs assombris dans les bras de Tristesse ,
Nourrice au sein givré, mais combien généreux ,
Pourquoi surgissez-vous en ce vieux miséreux
Voyant tari le lac où nageait Allégresse ?

Allez-vous-en , partez ! Restez dans vos caveaux
Les jours ont tout blanchi .Fini le temps propice
Aux jeux secrets .Le fiel a noyé leur délice
Dans son lugubre étang aux suffocantes eaux .

Tableau nature.

27 octobre 2007 - 02:03

Tableau nature ......

Elle est là , un sein nu , au pied d'un arbre en fleurs .
A trois pas , un peintre amoureux lisse sa toile .
Son œil dévore le bourgeon que rien ne voile
Offrant à l'azur printanier ses faveurs.

Les pinceaux , enivrés , dépensent leurs caresses
Sans compter ,lorsqu'un papillon trompé de chemin
Vient déposer , avec grâce , un baiser câlin
Sur le bouton étalant à l'air ses finesses...

Les couleurs se marient , par un enchantement
Qui fait rêver l'oiseau chantant allègrement
Sur un rameau bercé par un vent édénique.

Au musée de l'Amour , ce merveilleux tableau
Restera pour les amants une source unique
Déversant dans les cœurs la fraîcheur de son eau.