AU GARDIEN DES SOUVENIRS
Livré sans merci Dans le tumulte de la vie
Oublié des routes sures
Refuge des rêves avortés
J'allume un cierge brillant
Au poète incompris
Légère soufflée du vent
Dans les feuilles de cocotiers
Unique jet
Frêlement retenu
Des désirs inavoués
Je tranche les veines altérées
D'un cœur meurtri
Par les cicatrices du soleil
Oh, poète gardien des souvenirs
Fils bâtard du soleil fou
Et de la belle lune pleine
Guerriers chevauchant le Malfini
Aux plumes d'or et d'argent
Roi des cités de Mahogany
Perdu dans les ruelles
Des rivières du temps
Toi qui - par qui !
La langue de l'oubli
Réinventée
Tristement seule
Je verse le sang fécond
D'une humanité aride
La langue prisonnière
Des racines d'une terre désenchantée
L'âme éclose
Du vent mâle de l'Est
Et de Ndjema la reine des routes du sud
Oh, toi le gardien de souvenirs
Nourri ma terre de papier
Du lait de l'ensemencement
Fortifie mes rêves nus
Des pierres des larmes des bois
Toi qui-par qui
La musique de la vie
Honore d'une ultime exaltation
Le plaisir de l'ivresse
Du bon vin rouge
Au goût qui martèle l'âme
Dans un bouquet charnel
Epicée de sang et de gingembre
Etoile sans voûte céleste
Qui chante dans le firmament
Des longues nuits de l'oubli
Caressée des mains froides
D'une misère cachée
Dans les yeux d'une liberté estropiée
Oh toi le gardien des souvenirs
Maître des grandes vérités
Si parfaitement conservées
Dans la roche dure
Qui naît au creux
Du volcan noir brûlant
Dans le cœur des hommes
Des plantations de misère
Toi qui - par qui
La sève de l'arbre
De la connaissance
Monte dans la cime
Des racines du temps
Oh toi le gardien des souvenirs
Je lève mon bakoua
Saluant le courage unique
De la réconciliation
saxxo
Inscrit(e) : 08 nov. 2007Hors-ligne Dernière activité : mai 16 2012 05:38