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Lucretius

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Publications sur Toute La Poésie

Lumière de Londres

09 février 2008 - 11:28

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William Shakespeare - attribué à John Taylor

Un, deux, dix ou cent vers, les mots semblent fuser
Et couler limpide telle une source claire
Dont la belle magie prétend se refuser
A l'oeil inquisiteur de l'universitaire.
Tragédies, comédies, oui tout semblait facile
Au poète éclairé vibrant de mille mots
Dont la plume aiguisée à l'aspect indocile
Portait autant d'écrits sur les fonds baptismaux.
Et s'il était acteur s'excitant sur les planches
S'était pour habiter les mots de ses passions,
Il parlait mieux d'amour les mains cerclant les hanches
De la belle égérie qui reçoit ovations.
Londres, génial vivier, qui l'écrivain inspire
Tu nourris en ton sein le poète Shakespeare.

Construit sur le modèle du sonnet shakespearien.

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Un petit mot pour vous saluer bien amicalement.

J'ai lu que notre ami Apocope éprouvait le besoin de souffler et de prendre du recul, je suis dans le même cas.
Je suis dans une crise d'identification poétique. Je me suis essayé à la poésie rimée et à la forme du sonnet et à d'autres formes encore. Mais ma muse s'est lassée et je ne m'amuse plus.
J'ai essayé le vers libre, mais je ne suis pas assez musicien pour lui donner un rythme convenable.

Je suis à présent tenté par le miracle miniature qu'est le haïku mais j'ai tout à désapprendre en poésie pour pouvoir en composer de décents. C'est l'obligation de perdre ses vieux automatismes littéraires qui s'enivrent d'adjectifs et d'adverbes pour ne recourir qu'aux noms et aux verbes – l'essence de l'expression.

Que c'est difficile de chercher sa voie (voix) ?


Bien cordialement.

Du temps où l'on cherchait les âmes

29 janvier 2008 - 08:33

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Bartolomé de Las Casas

Indiens très animés aviez-vous donc une âme ?
Car du Nouveau Monde montait une clameur
Des esclaves oubliés d'un pays qui se meurt
Sous les coups des colons et des maîtres infâmes.

Les Nouvelles-Indes portaient en elles un drame
Qui au-delà des mers, par delà les rumeurs,
Ne pouvait que s'enfler en funestes tumeurs.
Et le mal était grand tout autant que le blâme.

C'est à Vallodolid qu'eut lieu la controverse
Qui permit aux Indiens et la partie adverse
De faire examiner la justice et le droit.

Las Casas a parlé, il a brisé l'image
Du sauvage arriéré et lui rendit hommage.
Mais le libre chemin demeurait trop étroit.


Extrait de Wikipedia sur la controverse de Valladolid (1550) :

Las Casas, moine dominicain, considérait que les Indiens sont des hommes à part entière, qu'ils possèdent bien une âme. Las Casas voyait les Indiens, dans leur dénuement, comme le peuple le plus proche de celui du paradis originel. Ainsi, il fallait introduire la religion catholique par la douceur sans perturber leur mode de vie.

Il s'opposait à Sépulveda, un philosophe, grand admirateur d'Aristote, qui pensait lui, au contraire, que les Indiens étaient des hommes inférieurs, des esclaves-nés.

Sépulveda cherchait d'abord à justifier et légitimer la conquête de ces nouveaux territoires par les Européens. Face à lui, Las Casas défendait une vision idyllique de l'Indien, "très doux, sincère et modeste", "dépourvu de rancune, de haine, de désir de vengeance".

Le verdict du légat du Pape fut prononcé en faveur de la position de Las Casas : les Amérindiens ont bien une âme, c'est à dire qu'ils étaient intégralement humains.

Bien que la mise en œuvre de cette décision eût rencontré de fortes oppositions et fut largement sabotée par les colonisateurs, elle devint la position officielle, tant du roi d'Espagne que de l'Église catholique. Dans un codicile du verdict, le légat du Pape aurait préconisé l'utilisation des Africains comme main d'œuvre servile au regard des retombées économiques qu'aurait eu sa décision.

Darwin

27 janvier 2008 - 10:31

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Charles Darwin - Par Georges Richmond - fin des années 1830

Darwin,
Ce sont des tortues marines
Qui tendent le cou
Vers la mer,
Ce sont des iguanes antiques
Qui se disputent un règne,
Ce sont des pinsons bigarrés
Qui se dispersent en chants,
Ce sont les Galapagos obscures
Et prometteuses.

C'est un naturaliste en proie
A l'émotion
D'une terre lointaine.
C'est une révélation,
Griffonnée sur un cahier,
Inavouable, intuitive.

Darwin,
Ce sont des scientifiques bien mis
Qui se disputent et se chamaillent,
Ce sont des découvertes
Qui pointent vers le blasphème,
Ce sont des ecclésiastiques
Qui pleurent une fin de règne,
Ce sont des singes
Qui gagnent enfin la parenté
Des hommes.

C'est un naturaliste maudit
Par les gardiens du Temple,
C'est une abomination,
Un crime de lèse-humanité
Qui se répand vif
Comme la poudre noire.

Darwin,
Ce sont des fondamentalistes
Qui sont à la manoeuvre,
Ce sont des théories simplistes
Qui renaissent de leurs cendres,
Ce sont des nations modernes
Qui retrouvent leurs fables,
Ce sont les versets obsolètes
Qui reviennent en force,
Insidieusement.

C'est un naturaliste conspué
Et trahi par la médiocrité
Des hommes faibles.
C'est l'échec de la raison,
Grignotée par la bigoterie,
Inavouable, inaltérable.

Poème ad hoc

25 janvier 2008 - 04:14

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Des milliards de sabords en réserve à crier,
D'homériques colères pour tonner sa rage,
Un tonneau de whisky pour se donner courage
Il s'en faudrait de peu qu'il puisse appareiller.

Son ancêtre il est vrai, était grand chevalier
Et pourfendait les flots ou le vulgaire outrage
D'une voix de stentor pliait le bastingage.
La pipe fait la paix, le calme du guerrier.

Qu'il est doux le repos qu'on trouve à Moulinsart
Il n'est plus temps pour lui de jouer au hussard.
La Castafiore est là, on se croirait au zoo.

C'est pour l'aventure qu'Archibald est ad hoc,
C'est un fier alezan, on l'envoie au paddock.
Non ce n'est toujours pas la boucherie Sanzot

Haïkus

19 janvier 2008 - 11:16

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Vigueur printanière
les moineaux s'en prennent au chat
vengeance de plumes

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Coquelicots s'ouvrent
non loin du chemin pierreux
une guêpe a chaud

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Fichier joint  cerisier.jpg   21,03 Ko   15 téléchargement(s)

Pluie sur cerisier
combien de fleurs abîmées
les mouches s'en moquent