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Rêves d’enfants

« de mon logis
pierre après pierre,
j’endure la démolition »
René Char


éveil lent
depuis des jours
il songe

à ces restes
ils deviennent
parfois miens

il retrouve
ses nuits perdues
enveloppées d’ennui

Des paroles
des prés sombres
des bruits vifs

Des cascades
d’images déroutantes
qui ne m’appartiennent plus

des secrets
enfouis à jamais
sous les traces de pas

sur le socle en ciment
devant la porte de bois rouge
les vitres lacérées

Absence I

Les râles nouveaux ont disparu
et au milieu de la douleur
la peur, le froid
puis l’immense repos
apparaît, parfois, dans un détour, dans un méandre,
une fosse
un vaste champ
et des mottes bleues de terre sauvage.
L’absence ravage et semble relever toute chose
les débris de feuillage révèlent
des forêts d’écran
dissimulant un marasme

et les tombes de se creuser au fond, tout au fond.


Absence II

La tendresse n’y fait rien. On se fait à tout sauf à cette absence, toujours repoussée un peu plus loin. Comme par magie. Par enchantement. Disparition du rêve. Abolition de l’objet, de l’espace. Disparition du monde.
C’est comme un grand torrent de vide.

Avec toi

Avec toi j’apprends à me détester et à me reconstruire. Je ne suis que pour nous voir grandir ensemble. Je me manque à chaque instant où je me suppose être un homme nouveau.

Désert I

Du sable immense, il ne restera rien ; rien que la mer toujours plus jaune
et le ciel toujours plus blanc.



Désert II

Face aux dunes esseulées des confins de la terre, je me mis à marcher, rêvant de toi, baigné de sueur. Face aux regards de l’aube, l’espoir s’étiolait, la nuit devenait curieusement plus noire et les regrets plus opaques.