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Mahdaoui Abderraouf

Inscrit(e) : 25 déc. 2007
Hors-ligne Dernière activité : nov. 07 2008 11:04

Publications sur Toute La Poésie

Les yeux verts.

07 novembre 2008 - 08:52



Chaque fois que je repense à Hédia,

Je revois ses jolis yeux verts

Et son souvenir devient pervers ;

Et mon chagrin se fait immédiat.

Alors, son absence me désespère.

Abasourdi, je cherche mes repères

En maudissant le temps effaceur.

Soudain, j’éprouve une amère douceur

Songeant combien Hédia était pleine d’égards

Chaque fois qu’elle posait sur moi son regard ;

Un regard mélancolique et presque désemparé.

Désemparée, elle le fut vraiment dés l’instant

Où elle devina que nous serons fatalement séparés,

Alertée par mes propos déconcertants.

Eh oui, j’allais partir très prochainement,

Mon père ayant décidé mon déplacement.



Je haïrai à jamais le jour de mon départ.

Je revois Hédia parmi la foule massée sur le quai.

Ses yeux pleuraient car déjà je leur manquais.

Parfois, la populace formait un véritable rempart

Entre moi et celle que je cherchais du regard.

Ne la voyant plus, je restais éperdu et hagard ;

M’évertuant à retenir le dernier instant où je la vis.



Les années perdues nous ayant hélas mis à genoux,

Il est aujourd’hui, désormais trop tard pour nous.

Je n’ai jamais oublié Hédia ; je n’en ai jamais eu l’envie,

Et je m’aperçois avec bonheur que tout être est désarmé

Face à l’indéfectibilité de son premier amour.

Mais, qu’il est assurément bon de se sentir alarmé

Et surpris parfois par la réminiscence des anciens jours.

Cela fait du bien de se remémorer son enfance

Même s’il n’y aura jamais de seconde chance.

Contre la fuite du temps il n’y a aucun recours.

Alors . . . Dites-moi ce que j’encours

A voler quelques rares moments magiques

Pour que ma vieillesse demeure magnifique.









Fin.

Mahdaoui Abderraouf.

Le 22 Janvier 2007.

Lucidité.

07 novembre 2008 - 08:50

Je pourrais parler des beautés de la vie

Mais, sincèrement je n’en ai pas envie.

Je pourrais parler de choses jolies

Comme par exemple des oiseaux

Volant dans un ciel toujours beau.

Et, glissant sans cesse sur son lit,

De l’imprévisible et douce rivière

Qui emporte silencieuse et altière

Le temps, la jeunesse et les souvenirs.

Je pourrais aussi parler d’avenir

Dans un monde sans tourbillons.

Je pourrais parler de papillons.

Je pourrais parler d’aurore,

Du soleil qui dort encore.

Je pourrais parler de rosée ;

D’insectes utiles ; de fleurs,

Mais ce serait trop osé

Car il y a décidément trop de pleurs

Dans les yeux de mes contemporains.

Jours et nuits, ils se débattent en vain

Dans l’espoir d’un monde meilleur.

Je voudrais sortir du marasme

Et me retrouver dans un lointain ailleurs

Pour éprouver un peu d’enthousiasme

Etant émerveillé comme un enfant,

Devant la naissance d’un faon ;

Ou en regardant le vol majestueux

D’un couple de cygnes au plumage immaculé,

Dans un ciel constellé de nuages duveteux.

Et, par une gentille brise articulés,

Des roseaux qui plient mais jamais ne cèdent ;

Du vieux berger revenant des pâturages

Tandis que ses animaux le précèdent.

Je pourrais parler des splendeurs de la vie

Mais, sincèrement je n’en ai pas envie.

Je pourrais parler des belles plages

Où viennent mourir chargées de coquillages

Les vagues qui se succèdent bleues et éternelles.

Je pourrais parler d’îles au doux mouillage ;

Des îles paradisiaques parfumées à la cannelle

Avec leur sérénité pour unique richesse

Mais, décidément il y a trop de tristesse

Dans les yeux de mes contemporains.

Jour et nuit ils se débattent en vain

A la recherche d’un meilleur destin.

Je pourrais parler des joies de la vie

Mais sincèrement je n’en ai pas envie.

Je pourrais parler de banquet ; de festin ;

De vin coulant à flot sous les tables ;

De comportements inconvenables ;

De franches rigolades le soir

Devant un feu de cheminée

Après une bonne journée

Et confiant quant à son avoir.

Je pourrais parler de gens comblés.

Je pourrais parler du soleil

Quand il règne sans pareil

Sur les champs de blé

Avec ce qu’il faut de clémence

Pour les nouvelles semences.

Je pourrais parler du crépuscule ;

Du ciel embrasé à l’horizon.

Je voudrais prendre assez de recul

Pour sortir de ma prison.

En changeant mes rimes,

Je voudrais parler de temps en temps

De l’été, de l’automne, du printemps,

Et ôter de mon cœur un peu de déprime.

Mais décidément, il y a trop de peine

Dans le cœur de mes contemporains.

Depuis leur naissance, c’est la déveine.

Ils ne rencontrent que dédain.

Les tenants, de vrais incapables,

Plaident toujours non coupables.

Ils sont les premiers à admettre

Que tout le monde a droit au confort

Mais demandent encore plus d’efforts.

Ils refusent de se démettre.

Ils continuent de promettre

En tentant de compromettre.

Ils n’ont que faire de leur médiocrité.

En fait, ils ne veulent qu’une chose :

Leur mandat fini, passer à la postérité.

Peu leur importent la colère et la dose.

Moi, pour leur résister, je n’ai pour armes

Que mes simples vers emplis de larmes.

Je les harcèlerai donc longtemps

Quitte à y laisser tout mon temps.







Fin.

Mahdaoui Abderraouf.

Le 28 Novembre 2005.

Hypodoxie.

25 juillet 2008 - 01:31

Hypodoxie

L'amour, c'est la chose

La plus importante,

Mais malheur à qui ose,

Parce que c'est la plus dégoûtante.

L'amour c'est la prose

La plus érogène.

Hélas pour elle, elle indispose.

Parce qu'elle gène,

Elle est honteuse.

Parce qu'elle intrigue,

Elle est douteuse.

Parce qu'elle fatigue,

Elle est douloureuse.

Parce qu'elle torture,

C'est la plus merveilleuse.

L'amour, c'est une vraie aventure,

Qui incommode et qui dérange ;

Qui excite et qui démange.

Paradoxe et hypocrisie ;

Embarras et amnésie,

N''ont cessé d'entourer

Cette préoccupation de chaque instant.

Tous les amoureux et tous les amants

Font toujours semblant de l'ignorer,

Parce qu'il faut être discret

Et faire ses galipettes en secret.

Pendant la drague,

On ne parle pas encore de bague,

Mais on respecte les convenances

Comme le veut la bienséance.

Ce n'est jamais : « vous avez ce que je veux,

Et j'ai ce qui vous intéresse ;

Alors cessons ce petit jeu,

Et allons vite au pieu, ça presse ! »

Chacun est embarrassé.

On ménage et on finasse ;

On jauge et on se décarcasse.

On s'imagine chevauché, enlacé et harassé.

Chacun frétille d'impatience.

Marre de l'abstinence.

Chacun pense comme l'autre,

Au moment où ils seront enfin seuls,

Et comme on est bien quand on se vautre

Dans un lit, au sol ou parmi les meules,

Quelque soit l'heure et l'endroit,

Pourvu qu'on baise plusieurs fois.

Après avoir assouvi l'impétueux désir,

Dans presque toutes les positions,

On fait comme si de rien n'était ; pire,

Par une tacite décision, on fait abstraction ;

On occulte complètement les moments

Qui viennent de s'écouler si agréablement,

Avec leurs caresses et leurs étreintes ;

Avec leurs halètements et leurs soupirs ;

Avec leurs cris étouffés et leurs délires ;

Avec leurs sensations jamais atteintes.

<H1 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">On dirait les complices d'un crime horrible.</H1><H1 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Heureusement, certains amoureux,</H1>Après des parties ô combien irrémissibles,

S'endorment épuisés mais heureux.

D'autres, parce qu'ils ont bien joui,

Espèrent que leur partenaire a aussi

Bien profité de ce que dame nature

Nous a offert de plus prodigieux.

Ils sont avenants et élogieux

Avant de se séparer de leur aventure.

Fin.

Mahdaoui Abderraouf.

Le 6 Mars 2003.



































































































































Quand elles sont mariées.

25 juin 2008 - 03:51

Quand elles sont mariées.



Il y a épouse et épouse . . .

Et il n'y en a pas deux pareilles.

Il y a les cool et les jalouses.

Entre celles qui veillent

Et celles qui ferment les yeux,

Il y a moult caractères affectueux.

Parmi les chastes et les vertueuses,

Il y a les légitimes et les officieuses.

Les vulgaires et les somptueuses.

Les magnanimes et les vicieuses.

Les sournoises et Les ingénues.

Les vierges et les prévenues ;

Les potelées et les conformes.

Les attirantes et les énormes.

Les adorables et les rombières.

Les godiches et les lumières.

Les cruelles et les rêveuses.

Les indulgentes et les boudeuses.

Les complices et les maternelles.

Les puritaines et les charnelles.

Les prudes et les imaginatives.

Les frigides et les lascives.

Les prétentieuses et les raisonnables.

Les moches et les agréables.

Dans l'ensemble, il y a des mères poules

Qui surveillent ; maternent ;

Assistent ; gouvernent ;

Étouffent et soulent.

Ces épouses, malgré toutes leurs qualités ;

Malgré toute leur probité,

Elles ne sont jamais parfaites.

Viennent ensuite les infidèles ;

Elles, elles ne sont jamais satisfaites.

Sous des dehors de tourterelle,

Elles sont tellement exigeantes,

Qu'elles en deviennent épuisantes.

Elles sont tellement exubérantes,

Qu'elles en deviennent gênantes

A vouloir faire des galipettes ;

A vouloir jouer de la clarinette

N'importe quand ; n'importe où.

Il y a aussi, les hystériques.

Elles, elles sont toujours dithyrambiques.

Elles enflamment et rendent fous

Leurs pauvres mâles,

Avec leurs cris ; leurs râles ;

Leurs pleurs et leurs gémissements.

A l'extrême, il y a les bigotes.

Elles, quand elles veulent, c'est un événement.

En plus d'être manchotes,

A chaque coup, elles frustrent leurs maris,

Qui, une fois de plus, désertent et le lit et le logis

Pour aller choisir parmi les dames de la nuit,

Celle qui saura lui dérider le vit.

Enfin, il y a les mamans.

Pour elles, il n'y a ni mari ni amant.

Seuls leurs enfants leur importent.

Elles les veillent ; elles les dorlotent ;

Elles les protègent ; elles les pilotent

Et mesurent les joies qu'ils leur apportent.







Fin.

Mahdaoui Abderraouf.

Le 25 Août 2004.

Quand elles pardonnent.

25 juin 2008 - 03:48

Quand elles pardonnent.



C'est vrai ; ce n'était pas très élégant,

La manière dont tu m'as quittée.

C'est vrai ; tu n'avais pas pris de gants,

Pour m'infliger cette iniquité.

Mais, quand je te reprends ;

Je te comprends, je me surprends

Et j'apprends, que j'étais trop possessive ;

Que ma passion maladive,

T'avait inévitablement exaspéré.

Alors tu étais parti désemparé,

En jurant de ne plus t'éprendre ;

De ne plus te laisser prendre

Au piège de l'amour carnivore,

Qui attrape, étouffe, et dévore,

Parce que c'est sa façon de vivre.

Et, il est rare qu'on s'en délivre.

Moi, je veux bien passer l'éponge ;

Assumer ma part de responsabilité,

Et dorénavant faire preuve de flexibilité,

Pour poursuivre notre merveilleux songe,

Interrompu par cette malheureuse mésentente.

Reviens, pour faire cesser mon attente,

Que je puisse te retrouver, mon soleil.

Ne laissons pas notre amour dans l'impasse.

La nuit, je ne trouve pas le sommeil,

Et chaque heure ; chaque jour qui passe,

Me rend coupable de notre séparation.

Puisque tu n'es pas du genre retors,

Je veux bien admettre tous mes torts.

<H1 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Je suis prête à mettre de la modération</H1><H1 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Dans les élans qui t'avaient fait peur,</H1><H1 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Pourvu que tu me reviennes.</H1>Mon corps et mon pauvre cœur,

T'assurent que je suis toujours tienne.

Ma bouche et ma poitrine,

Sont toutes deux chagrines.

Mes bras qui n'ont plus embrasser ;

Mes mains qui n'ont plus caresser,

Depuis que tu nous as fuis,

Te cherchent en vain quand vient la nuit.

Au petit matin, mes yeux

Ne supportent plus ton absence.

Ils visitent tous les lieux

Que tu avais réjouis par ta présence.

Quant à mes sentiments,

Ils ne peuvent me mentir.

Et ils sauront ne plus me trahir.

A l'avenir je t'aimerai tendrement.









Fin.

Mahdaoui Abderraouf

Le 4 Avril 2003