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le paysan

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Publications sur Toute La Poésie

réponse à source d'inspiration

02 janvier 2008 - 08:58

Plaisir d’écrire

A la poésie j’étais étranger

Mais d’un clin d’oeil la belle m’a charmé.

Elle savait que j’avais tant à dire

Mais que me livrer est la chose pire.

Un matin elle m’a permis d’oser.

Oser sur la feuille blanche poser

Une émotion, sentiment indicible

Que le cœur du poète rend audible.

Je suis parti quelque peu hésitant,

Sur l’océan des beaux vers et des rimes,

Confier aux mots mes blessures intimes

Afin qu’ils les réduisent à néant.

Dans l’écume des phrases je dépose

Mes joies, mes peines et mes souvenirs.

Quelque curieux aura-t-il le désir

D’y jeter l’ancre le temps d’une pause ?

Puisse-t-il trouver quelque réconfort

Ou ressentir au tréfonds de son être

Quelque bref émoi ou quelque transport

Malgré le propos trop naïf peut-être.

D’envolées lyriques ne cherchez point.

Le verbe gauche fait mes vers modestes

Mais peu m’importe puisqu’en contrepoint

L’exercice est un plaisir manifeste.

J-P M

Le maréchal-ferrant

01 janvier 2008 - 11:49

Le maréchal-ferrant



C’est le matin, le soleil à peine levé

Dissipe les odeurs humides de la terre.

Les chevaux attendent, le licol attaché

Aux anneaux arrimés dans le mur de pierres.

Ils ne semblent pas inquiets, ni même impatients.

C’est à peine s’ils secouent leur longue crinière

Où s’ils balancent d’un mouvement nonchalant

Leur épaisse queue au-dessus de la croupière.

Les charretiers, près de la forge sont groupés.

Bourgeron ouvert sur ceinture de flanelle,

Ils commentent en riant les dernières nouvelles.

Ils tendent la paume des mains pour se chauffer

Contre le feu où la flamme bleue, attisée,

Rougit le fer qui attend l’heure d’épouser

Le large pied d’un imposant cheval de trait

Et ainsi concourir à la belle attelée.

Le maréchal au tablier de cuir épais,

S’approche et caresse calmement l’encolure

Puis la jambe du cheval pour le rassurer.

Spectacle inouï que cette énorme monture

Qui offre son sabot aux mains de l’artisan.

Aucune résistance il n’aura opposée.

L’homme peut commencer sa besogne à présent,

La jambe de la bête sur sa cuisse posée.


Il lui faut maintenant retailler, couper, limer,

Poser sur la sole la ferrure brûlante

Dans un épais nuage de fumée puante,

Puis dans l’eau la tremper avant de la fixer.

Sous le fin marteau les pointes acérées se plantent,

Spectacle particulièrement singulier

Que ces clous pénétrant sans douleur dans le pied

De la bête de somme bien indifférente.

Le travail du maréchal-ferrant terminé,

Il ne reste plus qu’à examiner la marche.

Tel un mannequin le cheval va défiler.

L’œil expert des charretiers vise la démarche.

Dans l’allure chaloupée, nul vice apparent,

Les rudes paysans par des signes de tête

Saluent le bien bel ouvrage de l’artisan

Dont la moue trahit une fierté discrète.

Si vous trouvez un fer, sachez cher promeneur

Qu’il recèle en lui de l’animal la puissance,

Du sérieux maréchal l’art et la compétence.

Faites-en pour toujours votre porte-bonheur.

J-P M

Le potager animé

29 décembre 2007 - 04:42

Le potager animé


Un jour la merlette m’a dit

Que soucieuse pour ses petits,

Elle ne dormait pas de la nuit.

Un soir, pendant ses insomnies,

Elle observe une comédie.

Lorsque sous le ciel étoilé

Le croissant de lune éclairé

Distille quelque peu de clarté,

Peu à peu dans le jardin sombre

Débute le ballet des ombres.

Les légumes du potager,

Ne pouvant tout le jour bouger,

En l’absence du jardinier

S’offrent une jolie sarabande

Au beau milieu des plates-bandes.

Les espiègles petits radis,

Rose bonbon mais très hardis,

Viennent chatouiller dans son lit

L’énorme citrouille qui ronfle

Comme ballon qui se dégonfle.

Le gros cornichon, si ronchon

Qu’ils l’ont surnommé le bougon,

Proteste car ces polissons

Vont réveiller la pomme de terre

Qui dort contre la scorsonère.

De leur tuteur les petits pois

Descendent alors tous à la fois

Pour chanter d’une seule voix

L’hymne à la belle jardinière

En hommage à notre fermière.


Le si gentil potimarron

Offre son dos bombé et rond

Aux haricots verts qui y font

Une présentation loufoque

D’un drôle d’opéra baroque.

Persil, verveine et romarin,

Eternels parfums du jardin,

Se promènent main dans la main

Afin d’embaumer les allées

De senteurs vives et poivrées.

Il faut voir comme l’artichaut

Se penche au-dessus du poireau

Pour lui murmurer les ragots

Des amoures de la courgette

Avec le fils de ciboulette.

A l’aube, gardienne des lieux,

La rhubarbe fait de son mieux

Pour battre le rappel de ceux

Qui n’ont pas vu que le soleil

Allait sonner l’heure du réveil.

« Allez retardataires pressez,

Le jardinier va se lever

Et il pourrait vous ramasser ! »

Dit-elle au fils de ciboulette

Qui tarde à quitter sa courgette.

Lorsque la lune a disparu,

Sûr que personne ne l’a vu,

Le vivant potager s’est tu.

Jolie merlette était ravie

Car ses petits étaient en vie.

J-P M

Le refuge des rimes

27 décembre 2007 - 05:04

Le refuge des rimes

Mes poèmes sont mes cabanes d'autrefois.

Tout jeune je m'y réfugiais au fond des bois.

Bien moins jeune dans les rimes je me retranche.

Les mots sont les planches, les calembours des branches,

Le toit à claire-voie m'emporte au firmament

Dans l'arche de silence, murmure du vent.

Comme mes cabanons mes œuvres sont royaumes

Dans lesquels je retrouve mon âme de môme.

Comme autant de lianes je tresse des vers

Qui dessinent les remparts de mon univers.

Ce ne sont que de désuètes forteresses

Mais elles sont retraites où mes idées se pressent

Pudiques, à l'abri des regards malicieux,

Des sourires goguenards, des grimaces de ceux

Qui ne comprendraient pas que l'on peut trouver belle

Une cascade de mots jetés pêle-mêle.

Dans mes huttes de quatrains de peu de vertus

Puristes et artistes ne sont bienvenus.

Ils n'y trouveraient que des déplaisirs du reste

Tant l'idiome est brut et la lyre modeste.

J'y tolère mes amis, ceux qui, comme moi,

Remercient la nature de ses présents de roi,

Frissonnent devant un somptueux paysage

Et regrettent ces jeux campagnards d'un autre âge.

Se laisser bercer par des souvenirs d'enfant

Transcende les infimes plaisirs du présent.

Coucher dans la poésie ses amours précoces

Teinte l'avenir de l'insouciance du gosse.

Mes poèmes sont mes cabanes d'autrefois.

L'alexandrin remplace les morceaux de bois.

Dans les sonnets et les triolets je m'évade

Comme au temps où le merle me donnait l'aubade.

J-P M

La dame en noir

27 décembre 2007 - 11:02

La dame en noir

De l’aube au crépuscule il pleut.

C’est ainsi, l’automne le veut.

La dame en noir s’est assoupie.

De l’aube au crépuscule il pleut.

Il pleut des larmes dans les yeux

De la dame sans compagnie.

De l’aube au crépuscule il pleut

C’est ainsi, l’automne le veut.