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aracaria

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Hors-ligne Dernière activité : mai 16 2008 01:12

Publications sur Toute La Poésie

poème de mai

16 mai 2008 - 01:11

chaque soir

assis à la fenêtre

je regarde la moissonneuse balayer le ciel

et les moissonneurs déverser

des charrettes d’étoiles

dans des bennes déjà pleines

en hurlant contre le prix du carburant et les habitudes de consommation

j'ai une cigarette pour t'écrire en rouge

03 février 2008 - 03:39

0



l'abondance désordonnée

crée le néant



tout est dans l'organisation.







de ce néant





0b



il entre

elle pose une affiche sur le mur

j'ouvre les yeux

la musique

il est tard

ne t'inquiète pas de ça

l'enfant a des syllabes sur les lèvres

et l'araignée

laraignée se questionne

les hommes ont-ils autant de nerfs que d'arc-en-ciel fait le ruisseau

les araignées n'aiment pas l'eau
l'enfant l'embrasse sur la main


de l'eau bouillante

voilà

il allume une cigarette

l'affiche tombe

je sursaute

n'aie pas peur

c'est l'affiche

ce n'est rien



1



là

il y a ce vide

le vieil homme a la barbe y solde des compresses

et puis

tout autour

il y a ce truc

ce truc

mal à l'aise malhabile malotru bien foutu

parait-il

ce truc

terrifié

d'aborder les carrières

c'est ça

le creux fait bander l'angoisse

et l'angoisse s'essaie

dans un cul de grenouille dans le fond de la flaque



2



le temps se tient par le bout

de la main nous fumons des heures

en attendant

en attendant comptoirs

lumières blanches pour que nous soyons beaux

mains sur la cuisse haleines tièdes et vous

mégots

mégots qui crissent

senteur de bronches



3



ce soir les pinceaux

sont imberbes



il décompressent dans le pissoir d'un bar



peine inondable



4



les étoiles sont fraîches maintenant et l'œil

l'œil lui rougit



l'unique nerf du canal

mange la lune par les formes



les pieds avancent

et nous

puons des pieds



5



j'entends un mégot s'assagir

dans la flaque



un chien qui pisse



6



NON



cette péniche

je n'y suis jamais monté



elle attend là comme un lecteur



VOiS



contre le mur d'en face

après

la passerelle



le livreur de tabac a des sources salées

entre les mains



sa montre donne

une heure

cinquante quatre



7



alcoolémistes fins

les snipers embués firent péter les vannes



cette chaussure dans ma main

c'est la tienne

je la soulève et je la jette

à la figure des gens qui me cisaillent

de leurs yeux morts



SALOPARDS



ces gens pourtant

je les aime



ils ont la prévoyance

dans la limite

qu'ils aperçoivent



ces gens pourtant

je les hais



8



TOUTES LES BOUCHES

ONT DES FLINGUES ARMES SUR LE BOUT DE LEURS LEVRES
ET LES CHIENS
N'ABOIENT PLUS QUE POUR BOUFFER



9





10



j'essaie pour trouver le ciel



le nomade me crie qu'il n'a jamais rien vu

et son chien appliqué

s'envoie un long whisky



11



à l'intérieur

chaque unité a son regard

et chaque regard

caresse des yeux



12



la rivière escalade

le feu rouge

l'haleine diffuse

la berge



ARRIVE



13



je bois les bulles à la surface



14



déjà

les tourbillons

puis la cendrine soulagée longeant

la perspective du mégot



15



la rivière est étanche

l'apparence est un singe

finalement

la cohérence se tient parmi nous

son sourire est inquiet



le ridicule ne t'a pas tué



16



la position

fœtale

détermine l'ordre

de la pensée



17



en cargo sur la plaine

j'ai cru sentir la paume planter

de ces marmailles de boue



à la station d'épuration

la porte le silence

à deux doigts d'en finir



dehors

c'est la mort

un certain nombre de fois

des types à cravate sèche et à corps grenadine

des carrières méprisantes

d'autres courant après

une fille aux oreilles pleines de boue

et des mains d'ambulances

voilà tout



la casserole d'eau bouillante

je tiens mon cœur à la main

tu cours

mon bras

tu le serres

calmement

et tu me conseilles de le poser

par terre

sur un carreau

gris

de la cuisine

avant de le remettre en place



18



l'ordre est mobile



19



nuit

à nouveau

qu'on apporte des coupes de glace

assaisonnées



20



parler bourré ne sert à rien

tu te retrouves à poil et tes chaussures n'ont même pas le souvenir de leur nom



quand tu écris

c'est qui se retrouve à poil

l'autre



21



le carreau de la fenêtre

je crois

est le goût de ces pierres qu'on frotte

contre la main

pour des pluies végétales



22



le passage à la ligne est un souffle

non



le passage à niveau

aussi

coupe souvent le souffle

des automobilistes



23



dans la lecture je ne sais pas



elle est trop loin

ah ah



24



j'entame des saisons



25



je vois deux sortes de poèmes

poème-flèche

et poème-rond-point



26



la douleur peut



faire couler de l'eau de vos yeux

et l'eau

qui coule de vos yeux

est salée comme la mer

c'est à croire que derrière vos yeux

il y a la mer et que vos yeux

sont deux anchois séchés



27



je ne peut



qu'entrouvrir les paupières pour assécher le flux



28



la douleur ne crée pas

elle se désintègre dans les fissures

de l'oeuf



29



c'est comme un corps trop lourd

soudain

votre main lâche

cependant qu'une goutte tombe

de sueur sur

le cuir un peu usé de votre chaussure



30



tu ne peux rien contre la puissance



31



nuit

le rhum est à quarante degrés

il fait chaud et les bières regrettent d'être absentes



écoute la trompette balayer l'éternité

de ce pet



32



il pleut des tonnes et des agences

sur le paillasson



33



c'est aussi le visage rouge d'une enfant

ses yeux

qui ne s'ouvrent pas

cependant qu'on patiente

un mouvement de glande de votre part

et vous vous sentez con



34



l'ivresse est bonne

de tabac et d'alcool



un peu plus loin

les larmes carbonisent sous la poussée

des âmes franches



ne vois-tu pas la mort avec sa tête plate



35



LA MORT NE SE DECRIT PAS AVEC DES LARMES



L'OISEAU QUI MEURE NE PLEURE PAS

IL ACHETE DES CLOPES

ET FOUT LE FEU AU NID



36



la rupture et la mort

varient

(diffèrent)

(sont différentes)

(s'éloignent

l'une de l'autre)



les gens le croient



37



la mort

je crois qu'elle est venue

l'autre jour

c'était ça

l'après-midi

pas différent des autres

pourtant

j'avais bu

t'avais bu

je fais la liste

t'as envie

ouais

alors vas-y

dans l'ordre

si possible

whisky

kir à la mure

muscat

martini

pastis

porto

rhum

bière

que des petits verres

c'est ça

j'étais chez mes parents

et

l'entreprise de ton frère

oui

l'entreprise avait offert

pour noël

à noël

pourtant

l'était là

sûr

plusieurs bouteilles

mais personne ne boit

chez moi

on fume

on fumait



38



je ne peux rien contre la puissance



39



en m'approchant

la lune avait bâti des mares

à leur sommet sonnait la cloche

jamais la nuit



40



séries

séries



des séries

sensuelles

sensitives

porteuses de sens

même



cette avalanche de petites têtes chauves

les yeux fermés

des bulles aux lèvres

nous suggérait



40



dans l'approche visuelle du poème

la parenthèse

(de deux

ou trois

ou quatre lignes

et

en italique)

est poétique



dans les endives à béchamel

elle est vilaine

et poétique





41



l'approximation ne tremble pas



deux ou trois cigarettes

qui peut le dire



42



le nombre d'ailes de l'amande

ne se devine pas



il s'accorde toujours à l'appétit fébrile de la bête

et ils sont mille au moins

à se ronger les doigts



43



à quoi bon lui tenir ce discours

les fous n'attendent que la grâce

et la grâce

à cette heure

flotte dans une mare

créée dans les siècles suivants

sur le toit du canal

où nous avions dix ans



44



l'alcool rend supportable aussi



je veux dire que l'alcool

te rend supportable



à toi-même



mais seulement quand tu es seul



le lendemain qui chante

le sais-tu



45



le rhum

sent bien meilleur que la pisse



si un jour

mon bouquin



le papier sera du papier noir

parfumé au rhum



46



C'est à ni rien comprendre. Le glaçon vient de fondre. Deux secondes. Seulement. Je capte. Les embrouilles de l'ombre sont encore plus belles. Ce soir. Là. L'amendine disserte sur des vers en flamand. J'ai le regard des dieux. Des mirages infects se mêlent aux courbes de joie. La restitution dégouline. Imparfaite. Sur le marais, je peine deux voies, appliquer à semer les limelles d'un ange. Le temps est revenu. C'est l'éclaircie des boucles blondes ; la connivence n'aura, jamais ou, nulle part

lieu.



47



Je n'ai que le regard.



48





La virgule aussi

Est un souffle

Non ?



Peu importe

La mélanie des ombres

Est une VESSIE fine que je glisse en passant

Sous le col de la nuit



49



incessantes

accalmie inquiète

retournez-vous

boulangers n'ont retenu rires que pour scotcher porte

clocher lui

ne dit plus rien

voilà trois jours et quelques nuits de plus qu'hésite

pieds dans poches

serrurier passe main sur tremblements

entre deux dromadaires

ce sont pouls abordables

pissant gouttes





50



je n'ai rien contre l'ablation

ou le cisaillement



le vide ne crée pas non plus

il soutient la splendeur





51



La poésie est continue



Je l'ai découverte



Ce soir



Mon lit sera soyeux

De grèves et de perruques



52



Je vous supplie

L'alcôve s'entraîne à

Rester immortel



Il n'y en a qu'une

Et ses yeux sont cernés

La porte du canal



53



le poème est simplement

la forme minimale qui peut transporter la poésie

la poésie

est humaine

et l'homme est autre chose

voilà tout



54



l'italique me gonfle



RIEN D'AUTRE N'EST IMPORTANT QUE CE SOIT CONTINU



55



Le point

Lui

N'est pas toujours un souffle

Parfois

Il s'exclame ou s'étonne

Parfois même

Il s'étouffe

Il sème m'aime

La terreur



56



La beauté se diminue

Dans les fractures successives



57



Non ce n'est pas l'abondance désordonnée qui Crée le néant

Mais

L'abondance désordonnée médiocre et mal Digérée



Tout est donc dans l'organisation du néant

Créé par celui-ci



58



C'est génial

Papa

Je t'aime

Et je voudrais que vous aussi

Vous l'aimiez



Il vous aura apporté des minutes

Des





Minute

J'avais un truc génial

Là

Mais il a fui

Ca vous aurait cramé

Enfin

Au bout des cendres

Mais l'ivresse

Dont je parlais à côté

M'a battu avec un fouet

Ses mains étaient couvertes de longitudes

Euh

Hum

Euuuh



Trop courtes



59



Celui-là

Je ne veux pas qu'ils l'aient

Je veux dire que je me connecte depuis quelque temps

A un réseau voisin



60



Ce truc va me revenir

J'ai le contexte qui tapote



61



Nul besoin de majuscules

Je suppose

L'instant d'après



62



Le s fut important

Je présume

Dans les convois



63



C'est-à-dire

Qu'il importe

Mon père



Sa chambre est verrouillée

Il faut des permissions



64



L'instant d'après

Se trouvait en amont



En amont

Les écrevisses sont successives



65



Mais non

Il ne reviendra pas

pas

ça veut dire jamais

en fait

pas à pas

jamais à jamais

j'aimais à jamais

j'aimais à j'aimais

il n'y a qu'un pas

infranchissable

comme dit le mec

dans

Lune Froide

à propos de la bite



66



la majuscule s'est abstenue

mais le souffle

m'a lâché



il est parti rejoindre

des pages consignées

trois centimes

chacune



67



je n'ai que le regard mes dents

seront les lettres



68



il y a des cendres dans mon rhum

un retour a failli venir

de je ne sais pas où

deux fois



j'ai plié les lèvres

le foie ou les poumons

pour les poumons

je ne crois pas

ils sont rompus à autre chose



69



la poésie excuse

l'asthmatique bégaie



70



j'ai la gerbe



je viens de pisser dans quatre bouteilles

et d'en mettre à côté



mon tee-shirt fera le reste



71



demain

c'est décidé

je rentrerai chez moi

j'ouvrirai la porte

je la pousserai



j'avancerai

soudain

je m'arrêterai

les yeux scotchés

par quelque chose



alors

je me retournerai

je tirerai la porte

je la refermerai

et j'irai voler la pince du garagiste



avec la pince

je m'en irai un peu plus loin

je me couperai les doigts et je les jetterai

sur le trottoir

à côté du chien qui pisse

s'il pisse

ou qui fouille dans les poubelles

s'il fouille dans les poubelles



puis je continuerai



je ne reviendrai pas



j'irai au supermarché

là-bas

j'achèterai trois paquets de nicotine à injection intraveineuse

une mangeuse de souris

et un tube



pour faire sortir la poésie par ma bouche