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Gaston VAUCHER

Inscrit(e) : 09 mars 2008
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Publications sur Toute La Poésie

Ma femme nue dont je me vêts

09 mars 2008 - 05:03

Ma femme nue dont je me vets

Tu m'offres le visage de la nuit

Auréolé de tes cheveux dorés.

Et le soleil est sous mes mains

Quand tu m'éclaires de ta peau.

J'ai emporté avec moi

Ta langue sauvage

Et ce bonheur que tu m'offres

Dans tes gémissements.

Tu es faite de velours,

De citron vert et de miel

Et quand je suis en toi

Tout est commencement.

Tu es mer et montagne

Et le chemin de ton corps

Que je découvre abandonné

Est un ravissement.

Et quand tu viens sur moi

Comme une voile sur la mer

Tes hanches légères dans mes mains

Ma joie est de t'offrir

Ce qui plus rien ne te retient

Je t'aime

Ma femme aux yeux de nuit,

Ma femme aux seins doux et frais,

Ma femme patiente dans l'amour,

Ma femme aux lèvres tendres

Ma femme aux hanches de sable,

Aux bras de soleil et au ventre de lune,

Ma femme au corps abandonné,

Ma femme aux visages pluriels,

Ma femme au cœur singulier,

Ma femme unique,

Ma femme dont j'ai besoin pour vivre,

Ma femme dont j'ai soif et j'ai faim,

Ma femme qui change mes couleurs,

Ma femme fleur sauvage,

Ma femme au parfum d'ange,

Ma femme qui veut m'aimer

Quand je l'aime,

Ma femme renaissance,

Ma femme que j'aime dans le silence,

Ma femme que j'aime dans les rires,

Ma femme aux rides émouvantes,

Ma femme au cœur de jeune fille,

Ma femme aimante au creux de mon désir,

Ma femme nue dont je me vêts.

Je veux pour toi les ailes d'une mouette

Et l'appel d'une vague

Quand mes mains te caressent.

Tu veux que je parle ?

Que puis-je te dire d'autre ?

Que je t'aime des pieds à la tête

Que j'aime boire au puits de ta tendresse,

Je veux pour moi l'audace de ta bouche,

L'audace de tes mains,

L'audace de tes mots quand ton désir vient.

Sais-tu ce que j'aime le plus ?

C'est quand tu perds la tête,

Lorsque tu t'abandonnes,

Lorsque j'offre à ton corps une fête.

CORPS DE FEMME PLURIEL

09 mars 2008 - 04:56



I



Femmes d'hier ou d'aujourd'hui

Dont les prunelles mauves

Emprisonnent nos désirs de voyage

Dans les filets sauvages

De rêves inassouvis ;



Femmes de minuit

Ou du milieu du jour,

Femmes des siestes chaudes

Ou des matins de cendre ;



Femmes amantes

Ou femmes mères,

Maîtresses et sauvageonnes

Ou toutes mélangées ;



Femmes connues ou inconnues

Mais toujours ignorées,

Femmes des désirs fous

Mais souvent mal aimées ;



Femmes des doutes rongeurs

Aux cœurs inconsolables,

Femmes des certitudes

Au doute impénétrables ;



Femmes de fidélité

Aux cœurs épanouis,

Femmes des non jamais

Et des peut-être oui ;



Femmes des découvertes

Aux corps habillés de silence

Et dont les sourires de mystère

S'enroulent sur les lèvres

Comme au duvet d'un ciel

Les ailes d'un oiseau,



Je dessine au fond de ma mémoire

Mille fois vos visages de rêve

Et colore le lac de vos yeux

A l'encre bleue ou verte

D'une mer sans rivage

Ou à l'encre de chine

D'un noir mystérieux.



II



Femmes dont les corps naviguent

Sur les vagues d'un vent

Qui discrètement ondule

Des cuisses colorées

Sous le voile léger

Des robes de piment ;



Femmes aux seins multicolores,

Petits ou triomphants

Qui cachent ou qui révèlent

Sous des corsages fruités

Deux oranges ou deux poires,

Parfois deux mirabelles

Qui prennent un goût de pêche

Sous la chaleur d'un baiser ;



Femmes dont le galbe des jambes

Et la courbe des hanches

Enveloppent sans cesse

D'une fièvre de corail

La douceur des mains

Et les doigts des caresses ;



Femmes dont les peaux frissonnent de diamant

Sous l'écume d'une mer de cristal

Et dont les regards lents

Ouvrent les fenêtres de la nuit

Sur une aube d'opale ;



La liqueur acide

De vos lèvres de sel

Etanche une soif de sable

Comme le miel des fleurs

Apaise la faim obscure

D'une abeille qui ruisselle

De désir au calice

De son essaim discret.



III



Femmes noires

D'Afrique ou des Antilles

Aux corps souples de liane

Et dont le grain de peau

Des cuisses inimitables

Couvre la nudité d'ébène

De flammes de satin. ;



Femmes jaunes

D'Asie ou d'Eurasie

Aux corps de soie graciles

Et dont l'encens mystérieux

Parfument les rires impénétrables,

Les jolis ventres ronds

Et les bouches dociles ;



Femmes de l'Orient millénaire

Aux corps de chair indolente

Sous un soleil de plomb

Et dont les yeux cernés de khôl

Invitent à dévoiler

Les peaux de cuivre

Et à goûter le sang

De lèvres rougies par le henné ;



Femmes blanches

D'Europe ou d'Amérique

Aux corps de statue grecque

Sous une peau d'albâtre

Et dont les seins sculptés

De deux billes de marbre

Rougissent de désir

Au sang de nos baisers ;



Quelle source aimantée,

Quelle eau des profondeurs

Fait courir à vos bouches

Tous ces fauves avides,

Tous ces tendres rapaces,

Impatients de l'heure

Du soleil qui se couche

Pour boire vos baisers ?



Animaux de passage,

A peine apprivoisés,

Savent-ils goûter

Sous la faiblesse feinte

De vos tendres cuirasses

La richesse marine

De vos jardins secrets ?



Femmes aux corps pluriel,

Je vous aime au singulier.

Je t'aime, ô femme singulière

Dont le corps n'est rien

Dévêtu de ton âme.

Femme, comme je t'aime

Quand tu exhales dans l'amour

Un parfum de muguet.



***

LE CHEMIN DE SES YEUX

09 mars 2008 - 03:10



Une femme entre dans ma vie en silence
Sans faire plus de bruit qu'un rêve.
Sa main refait jusqu'à moi le voyage du vent
Pour m'offrir le soleil et le parfum de l'Espagne.
La douceur de ses yeux a fait fondre la neige
Qui habillait mon coeur d'un linceul d'hiver.



Son regard s'est dressé contre ma solitude
Et son sourire brille dans un cadre d'argent.
Si je la vois, je passe de l'ombre à la lumière.
Je deviens dans ses yeux la confiance offerte,
Le coeur d'un enfant qui ne veut pas vieillir.
Si sa main frappe à la porte de mon rêve
Un sang rouge pleure d'une blessure secrète
Et les mots de l'absence ne veulent plus rien dire.



Je suis riche d'une fleur caressante et discrète
Qui enivre mon âme et qui me fait frémir.
Je suis riche. Je possède le trésor de son nom,
Les cinq lettres de l'alphabet des poètes
Qu'une encre rouge a gravé sous mon front.
Avec elle solitude et absence ne sont plus
Les fleurs de minuit que nulle saison fane.
Elle m'ouvre de sa confiance, je dénude mon âme.
Elle habite avec moi le pays des mots inutiles
Où s'unissent nos coeurs et parlent nos regards.



Tous les mots sont d'accord pour l'aimer
Dans ce poème impossible à écrire sans pudeur.


Ce sont ses yeux qui ouvrent mon regard,
Et ses larmes qui réveillent mon coeur.
C'est sa bouche qui donne à ma bouche
Le chant des paroles de soleil ou de pluie.




C'est elle qui me fait encore croire au miracle.
C'est elle qui m'apprend à revenir au monde.
C'est elle qui me réveille et qui me fait renaître
Au soleil qui avait disparu derrière ma fenêtre.
Sans elle mon coeur en oublierait de battre.
La vie prend désormais le chemin de ses yeux.




Ma douleur a perdu le poids de la pierre
Et mes rêves secrets ont repris des couleurs.
Le désir de vivre hisse à nouveau sa voile
Pour reprendre la route des aubes écarlates.
Mes mains ouvertes ont l'impatience du feu
Pour offrir à ses joues la caresse d'un ciel bleu.




Je suis la houle de la mer, la tempête et la vague,
Elle est la douceur de la terre, le silence et le calme.
Elle est ma force mais aussi ma faiblesse
Quand je surprends sous ses paupières mauves
La rosée de son coeur qui pleure dans la nuit.
























JE T’AIME

09 mars 2008 - 01:00

Je t'aime pour cette lumière noire des yeux que je dévore,
Pour cette flamme retrouvée sous tes paupières de cendre refroidie,

Pour cette voile qui lentement vient de virer de bord
Et que j'attends assis sur le quai de mes rêves.

Je t'aime comme un filet d'argent qui traîne
Dans les vagues de l'âme les secrets de la mer.

Je t'aime pour ce regard blessé, pour cette déchirure,
Qui met ton coeur à nu et le mien sous la terre.

Je t'aime pour tes sanglots de femme dénudée
Qui te brisent la voix et me bleuissent l'âme,

Pour ces sourires crispés sur tes dents de lumière,
Pour ta bouche de piment et ton visage de craie,

Pour tes cheveux de jais qui pleurent entre mes doigts,
Pour tes jambe d'ivoire au galbe de satin noir.

Je t'aime pour ces deux mots que tu n'as jamais dits
Et que je grave en coeur sur l'écorce des arbres.

Je t'aime pour ces questions que tu ne poses pas
Celées par un noeud d'or sur ta bouche de marbre.

Je t'aime pour ces réponses que je t'apporte déjà
Dans la tendresse d'un sourire ou le silence d'un regard.

Je t'aime ma belle âme, ma soeur au coeur déchiqueté
Quand j'entends dans la nuit la caresse de tes bas

Comme un serpent de soie glisser sur un tapis de neige,
Quand l'hiver s'enflamme dans un grand feu de cheminée.

Je t'aime pour ce soleil qui berce à l'aube mes réveils
Et fait mourir la lune fauve qui danse dans tes yeux.



Je t'aime pour la voix du silence et pour le chant secret
De mon coeur qui retrouve en décembre le soleil de juillet,

Pour ces mots de l'amour en moi que je retiens,
Ces mots de tous les jours que je récite toutes les nuits.

Je t'aime quand tu deviens l'eau vive de cette terre désertée,
Quand ta main sur mon front apaise les doutes de mon âge.

Je t'aime comme une fleur laissée au sable du rivage,
Comme une guirlande rouge dans l'arbre de Noël.

Je t'aime pour ton nom qui est secrètement le mien,
Et qui caresse ma nuque comme un fardeau de rêve.

Je t'aime pour cet amour qu'un autre ne sait pas te donner
Et que je t'offre sans cesse malgré la fuite lente des années.



Je t'aime pour ces poèmes aux pétales de rose,
Que tu ne sais pas écrire mais que tu portes en toi,



Pour cette lune qui éclaire ma nuit et vient guider tes pas,
Pour ce soleil d'Espagne qui ne chauffe plus ton toit.

Je t'aime comme on aime les murmures de l'aube
Qui font naître le jour et voyagent sur ton corps en silence.

Je t'aime lorsque tu viens chez moi pour m'offrir ta présence,
Quand ta voix caresse ma peau et qu'elle devient désir.

Je t'aime quand tu t'approches de moi malgré la distance,
Quand ta bouche dépose sur mon cou des perles de frisson.

Je t'aime ma douce incertitude, ma folle prétention,
Ma vie illuminée de ta confiance d'or, ma source de minuit.

Je t'aime pour tout ce que tu es que je ne connais pas,
Je t'aime malgré toi, malgré moi, malgré les interdits.

Je t'aime du bout des yeux comme un fruit défendu.
Tu es la femme du vent qui caresse mon âme
Quand tu apportes dans tes mains la douceur de la nuit.