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Le fou de trèfle

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Hors-ligne Dernière activité : mars 08 2009 04:52

Publications sur Toute La Poésie

Le garçon de fumée

07 mars 2009 - 01:16

Dans un placard géant perché sur son huitième étage,
Une journée ordinaire commence sans grand remue-ménage.
Mélancolique, vaseuse, la tête en différé,
Je vois un compagnon dans les vapeurs de café.
Me tendrait-il la main ? Quand je crois l'effleurer,
Le vide siège à ma table, et me laisse esseulée.
Même manège, même cabale, dans une rame de métro.
Un couple fait étalage de leur très beau duo.
Souriante et envieuse, je voudrais, moi aussi,
Profiter du voyage en charmante compagnie.
Tournant la tête, surprise, qui vois-je ?
L'illusion du matin en reflet dans la glace,
Qui disparaît de suite sans laisser aucune trace.
Deviendrais-je givrée de trop de solitude ?
Allons bon, me disais-je, sans trop de certitude…
Il me revient partout, mon copain de fumée,
Mais où le rencontrer, qu'il reste réalité ?

ps: j'ai modifié un vers et un mot, ça ne sonnait pas bien

Quand le soleil devient froid

27 février 2009 - 01:03

Le vent susurre à l'oreille les dernières nouvelles, je marche en ancien fou de trèfle.
Je le sens penché derrière moi, observant sans guider.
Mon soleil fait grise mine, au service minimum.
Des fragments de visions urbaines passent très vite entre mes doigts.
Elles sont désarticulées, desséchées sans doute par le manque de pratique scripturale.
Mots trop compliqués, anciens rythmes désaccordés.
Je raccommode mon masque, y rajoute des entorses: un peu moins de confiance ouverte.
Pourtant, je persiste à dire: sans chaleur, qu'est l'idylle?
Du vent?
Il souffle beaucoup, justement.
Beau coup pour rabattre les manteaux et clôturer les visages.
Mes lèvres de bois sont fissurées, donnent un sourire ridé.
La gare ne reste pas loin, le voyage tend les bras...et pourtant.
Je reste sur cette étape, en mode bloqué.
Il doit y avoir un cafard glissé dans mes circuits courts-circuités.
Qu'importe de bouger? Il y a beau temps dehors.
Même si, en terrain découvert, le soleil devient froid, comme dit la chanson.
Elle se répète en boucle, elle aussi. Le bug a gagné le circuit auditif.
Un rayon m'aveugle, me file le mal de crâne.
Mais les doigts restent froids, roides et tout de bois.
Comment tirer les fils pour faire tomber mon corps de marionnette?
Le fracas la réveillerait peut être.
Hola, fou! Vas tu reprendre le théâtre?
Il m'observe sans coup férir, le ladre.
Entre nous, un rideau de rayons: le gel d'une lumière froide.

Les non dits

08 décembre 2008 - 06:52

ça parle de teinture dans les cheveux, pour effacer les traces de gris
de souvenirs de mauvaise blague comme le patinage en eau vive
ça parle de cartes qui restent coupées dans une poche de silence,
de détours vite entrecoupés de mots perdant le sens
ça parle de tout ce qui aurait pu, de ce fameux champ de possibles

et puis soudain, ça ne parle plus: pourtant il reste des choses à dire
il reste les vieilles rengaines séchées qu'il faudrait déchirer
pour installer de nouvelles danses et pour ne plus se séparer
il reste toutes les fosses à décrire et qu'il faudrait encore franchir
il reste la canne pour claudiquer qui ne tient parfois qu'à un fil

Mais au fond le silence, c'est tout ce qui persiste
Quand on ne sait pas quoi croire, qu'on a rien à écrire
Quand on a plus l'envie de fredonner un brin
Quand le coeur ne veut plus chanter avec entrain

Les petits talons

01 décembre 2008 - 11:03

Petits talons valsant sur la pierre hautaine,

Veuillez battre la cadence et dansez en mondaines,

Petits talons toquant sur le pavé en creux,

Pas de deux, au quadrille! Dégagez les peureux!


Petits talons cassants sur des pieds vaniteux,

Roulez sur la guinbarde, soyez avantageux,

Petits talons sifflant et criant en tous lieux,

Tour sur soi, volte face! Emballez les curieux!


Petits talons réglés sur une boîte à rythme,

Allez tourner ailleurs, sur une autre surface,

Donnez en donc le prix, s'il vous faut une dime,

Que le silence reprenne, sans vous, une bonne place

Dame d'acier

25 mai 2008 - 07:23

La dame d’acier étend ses jupes
Son ombrelle protégeant les ruelles de ma ville,
Quand les cloches sonnent la fin du jour.
Au soleil d’airain, couleur de poison doux
A la lune de dur velours aux tons légers passés,
La dame d’acier rêvasse, les lumières à ses pieds.
Belle des soirs, à la parure de flammes froides,
L’altière danse, en dilettante magicienne,
Depuis qu’elle habite dans ce ciel,
Que je contemple depuis les arches courant le fleuve