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Publications sur Toute La Poésie

Le cercle

03 mars 2011 - 08:39

Un filet de cristal coule sur l’or des rochers
Dans un élan à peine audible, mince et puissant,
Il glisse entre les pierres sous le ciel azuré
Bordé de fleurs, de fougères et de sentiments

Au gré des pentes abruptes, il devine, il apprend,
Il contourne, disparaît pour mieux réapparaître
Là-bas, un peu plus loin, comme par enchantement
Comme une furtive silhouette refusant d’être

Douce mélodie devenue impétueux torrent
Il ne contourne plus, il écrase, éjecte et casse
La petite musique jouée par l’orchestre des vents
a cédé sa place à l’orage dissonant, pugnace

Le ciel noir coule dans les eaux sombres du fleuve
le tonnerre gronde, il réclame de nouvelles victimes
la bataille fait rage, prend les mères, rejettent des veuves
les vagues se déchirent, se submergent, se tordent, s’abîment

plus loin, beaucoup plus loin, la mer attend, sereine
celui qui viendra s’éteindre en elle, disparaître,
rejoindre le rouge abyssal de ses longues veines
et ressurgi un jour, ailleurs, pour mieux renaître

Le savoir

03 mars 2011 - 06:16

Ne laisse pas cette plume s’envoler
Joueuse, éprise de liberté
Elle ne demande qu’à s’éloigner
Disparaître pour l’éternité

Serre-la bien dans ta main, plus fort
Que chaque barbe pénètre tes veines
Ton sang sera son réconfort
Celui qui brisera ses chaînes

De cet appétit qui te ronge
Tu seras porté par les songes
Vers les doux rivages d’une sirène
Qui attend l’Homme, douce et sereine

La plume redeviendra duvet
Pour se faire douce dans d’autres mains
Celle d’un petit être fluet
Qui la prendra jusqu’à demain

Merci

05 septembre 2009 - 10:22

Pour info : les Chevaliers certifiés recommandent :

http://didounet.vefblog.net (expo-photos rigolote sur le thème des portes (photos prises de Paris au Népal, en passant par la Corse, Nice et l'Inde

http://rirepourlesenfants.vefblog.net (dessions, histoires et poèmes pour les enfants)

http://aaah.vefblog.net (idem mais pour les grands)

Merci de faire circuler l'info ; je fais tout ça bénévolement, par altruisme, dans l'unique but de divertir et d'apporter du plaisir. Vos commentaires - quels qu'ils soient - représentent le plus bel encouragement, merci !

4e Opus des Chevaliers certifiés : " Le Chevalier sans tune"

04 septembre 2009 - 11:58

Préambule
L'histoire que vous allez lire est le 4e Opus d'une longue série appelée "Les Chevaliers certifiés". Je peux prêter serment (si on me le rend) et affirmerque tous mes héros sont diplômés, saints de corps (c'est déjà pas mal) et surtout, qu'ils sont en possession de l'outil indispensable du Chevalie héroîque et du héros chevaleresque (tiens ?) : le "Guide du Chevalier certifié". Attention, installez-vous bien... Prêt(e) ? Allez, moteur !


le Chevalier sans tune




Il était une fois, un Chevalier dont le courage n'avait d'égal que sa pauvreté. Son nom ? Le « Chevalier sans tune » ! En ces temps lointains, la crise économique frappe durement les riches. Quant aux pauvres, ils s'en moquent complètement ; ils n'ont rien ! Arghhh ! Les égoïstes ! Bref... le "Chevalier sans tune" habite une sorte de vieux château légué par une tante lointaine, tout deux en ruines. Le Chevalier sans tune n'a, comme son nom l'indique, plus un radis. Sa situation financière ne lui permet en aucune manière de colmater les trous, réparer les plafonds et autres murs qui s'écroulent aux quatre coins du château. Pire, tous les objets ayant une quelconque valeur, disparaissent régulièrement, quand ils n'ont pas été dérobés. Bref, question château, on a déjà vu mieux !

Par une belle et chaude matinée estivale, le Chef des gardes apparaît à la porte du « Chevalier sans tune », plus précisément dans son encadrement, puisqu'elle a été vendue le mois dernier. Toujours paré des meilleures intentions, pour ne pas déplaire au Chevalier sans tune, le Chef des gardes fait mine de frapper à la porte et crie :

« Toc ! Toc ! Toc ! Chevalier sans tune ! Toc ! Toc ! ! Réveilles-toi! Le terrible Chevalier noir se tient devant le château ! Il n'arrête pas de t'injurier et il te provoque en duel. Fais vite, Chevalier sans tune, le temps presse et les moqueries pleuvent ! Toc ! Toc ! Toc ! »

« Je t'en conjure, ne cogne pas si fort à ma porte, tu risques de la briser, sans parler de mes pauvres tympans ! Et cesses ces beuglements, je ne suis pas sourd ! J'arrive immédiatement, mon brave Chef des gardes ! Qu'on prépare mon armure, qu'on aiguise mes armes, qu'on selle mon destrier ! Et qu'on se le dise, le Chevalier noir est… déjà mort ! ah ! ah ! ah ! ».

Le Chef des gardes s'étonne :

« Désolé, Chevalier sans tune, mais tes armure, armes et cheval, ont été vendus il y a 1 mois de cela ! ».

« Ah, j'oubliais ce détail… Qu'importe, prêtes-moi donc ce beau poignard que tu portes à la ceinture, il fera l'affaire ! »

« Je ne le puis pas, mon maître, car ce ne serait pas un bon service à te rendre ! J'aurais été pourtant fier de te prêter une arme qui puisse contribuer à remporter une brillante victoire sur le Chevalier noir ! Mais ce que tu sembles prendre pour un poignard, n'est autre qu'un vieux croûton de pain ! »

« Qu'à cela ne tienne, je ne saurais attendre d'avantage : vite, équipez ma monture ! »

« Chevalier sans tune, il y a encore un petit problème… »

« Quoi encore ? »

« Chevalier sans tune, nous avons mangé le dernier cheval du château la semaine dernière. Si ma mémoire est bonne, il s'agissait du tien.

« Je fais fi de ces anecdotes dénuées de tout sens et du moindre intérêt… J'aime la difficulté ! Ah ! ah ! ah ! Il fait bon rire ! Suis-moi et prends exemple sur le Chevalier sans tune que tu as le privilège de côtoyer et de servir, brave Chef des gardes ! »

Nu comme un vers, le Chevalier sans tune sort de sa chambre, descend l'escalier et apparaît dans la Cour d'honneur, en tenue d'Adam, sous le regard à peine étonné des habitantes du château, qui ne sont guère mieux lotis. Le Chef des gardes se place devant le Chevalier sans tune :

« Maître, dis-moi, que dois-je faire présentement ? Je n'ai rien à te donner pour combattre le Chevalier noir ! ».

« Chef des gardes, que tu es défaitiste ! Il y a des solutions à tout, même des mauvaises… Je combattrai donc mains et pieds nus, en utilisant la technique du « Fun Moï ounepatate » qui n'a plus aucun secret pour moi. Cette discipline asiatique - enseignée uniquement le 1er lundi des années bissextiles, au sommet du Kilimandjaro -, est sans équivalent dans le monde. Le secret de cette discipline séculaire, réside dans l'absorption par le Maître-combattant, en l'occurrence moi, de l'énergie déployée par l'adversaire et de la retourner décuplée contre lui. Pratiquement, le « Fun Moi ounepatateur » permet d'improviser une sorte de chorégraphie qui doit, théoriquement, placé le rival sous son total contrôle mental. Quelques secondes suffisent !».

Scrutant le ciel, le Chevalier sans tune lance fièrement :

« Ouvrez la porte ! Qu'on lève le pont-levis ! Mort au Chevalier noir ! ».

Le Chef des gardes intervient de nouveau :
« Maître ! Maître ! Malheureusement, nous avons été contraints, pas plus tard qu'hier matin, de nous séparer contre quelques deniers, de la porte d'entrée du château ».
« Autant pour moi, j'aurais dû m'en douter… Mais j'aperçois là-bas, une silhouette familière, massive et arrogante : c'est bien celle du Chevalier noir… De ce pas, j'entends répondre à ses pitoyables provocations de la manière la plus ferme : regardez-moi bien et savourez la première et dernière défaite du Chevalier noir ! Poussez-vous donc et que les âmes sensibles détournent le regard : ça va saigner ! ».


« Méfies-toi » prévient le Chef des gardes, « on a vendu également le pont-levis ! ».

« Merci pour ce précieux renseignement, fidèle parmi mes fidèles ! ».

Poussant alors un cri ressemblant davantage au hululement de la chouette qu'à l'exultation émanant d'un guerrier sanguinaire, le Chevalier sans tune se met à courir à fond, pieds nus. Il traverse la cour sous les « Hourra ! » de l'assistance, passe par la sortie béante, effectue un long saut par-dessus le large fossé ceinturant le château et se retrouve juste devant le Chevalier noir. Là, devant le terrible adversaire demeuré impassible, le Chevalier sans tune débute une danse étrange. Tout en fixant son rival droit dans les yeux, il commence à se mouvoir langoureusement, très lentement. Soudain, le rythme s'accélère : il saute sur place, se roule par terre, plonge à gauche, à droite, multiplie les grimaces et enchaîne les simulacres de coups de pied et de poing. Sans que rien ne le laisse présager, il se fige. Il constate alors que le Chevalier noir n'a pas bougé d'un centimètre. Etonné, le Chevalier sans tune se retourne et le voilà reparti dans l'autre sens. De nouveau, il enjambe le fossé, pénètre dans le château, fais le tour à toute vitesse de la Cour d'honneur, repasse en levant haut les bras devant son public qui l'acclame chaudement. Il regagne la sortie, saute encore une fois par-dessus le fossé pour se présenter encore une fois devant le Chevalier noir qui se prend le heaume à deux mains. Le Chevalier sans tune reproduit ses fameuses techniques de combat venues de la lointaine Asie. Pendant plus de deux heures, la scène se réitère 15 fois de suite, sans que le Chevalier sans tune ne prenne le temps de la moindre pause. Lors de sa dernière rotation, épuisé par tant d'efforts, le Chevalier sans tune tente de sauter par-dessus le fossé… Malheureusement, il échoue d'un bon mètre et tombe directement dans l'eau. Ayant gaspillé toute son énergie et ne sachant nullement nager, notre héros va se noyer, il le sait ! Aussi, avant de couler à pic, le Chevalier sans tune lance à l'adresse du Chevalier noir :

« Argh ! Je perds cette bataille, mais pas la guerre ! N'aies crainte, Chevalier noir, tu n'en as pas fini avec le Chevalier sans tune… J'aurai ma revanche et quand je t'aurai vaincu, j'irai boire à ta… glouglouglou! ».

Sur ces mots, l'intrépide jeune homme coule à la verticale et disparaît à jamais dans l'eau stagnante, accompagné de quelques carpes qui n'en demandaient pas tant ! Ainsi se termine l'histoire du Chevalier sans tune: en naufrage !

3e Opus des Chevaliers certifiés

06 août 2009 - 12:28

Le Chevalier Malantouret



Il était une fois, un chevalier valeureux et très courageux. Son nom ? Le Chevalier Malantouret. Un soir, alors qu’il dort profondément, quelqu’un vient frapper à sa porte :

« Chevalier Malantouret;! Chevalier Malantouret;! Réveillez-vous ! L’ignoble Chevalier noir se tient devant la porte du château et vous a injurié copieusement ! ». A ces mots, le Chevalier Malantouret se lève et s’en va ouvrir prestement la porte :

« Tiens, je ne te connais point… qui es-tu donc ? »

« Je suis le nouveau Chef des gardes, preux chevalier ! »

« Bien, bien…: Alors, le Chevalier noir ose me déranger un dimanche, alors que le soleil n’est pas encore à son zénith ? J’en ai déjà occis moins que ça… Allons, le destin est scellé, les dés jetés ! ».

« Ah bon ? Où ça ? »

« Comment ça, où ça ? »

« Ben oui, les dés sont jetés, mais où ? Moi, je n’ai rien vu, rien remarqué… »

« Oh ! Que tu es drôle ! Alors, comme ça, tu veux jouer au plus malin avec moi ? Tiens, j’ai une idée : tu iras chercher les dés en prison. En cinq années passées dans ton minuscule cachot, tu auras bien l’occasion de tomber dessus en te promenant ! En attendant, dis à mes serviteurs de me rejoindre sur le champ ! »

« Le champ… celui situé derrière le château ? »

« Bien ! Même très bien ! Pour te féliciter de la mise à mon service de toutes tes compétences, je vais t’offrir 2 années supplémentaires, ce qui te fait un total personnel de 7 années !»

« Chevalier Malantouret, sans vouloir vous contrarier j’ai dépassé les 7 ans depuis longtemps ! Même si je fais encore très jeune, j’en conviens, e suis tout de même dans ma trentième année ! Alors, il doit y avoir une erreur quelque part ! »

« C’est exact, je confirme ; il y a bien une erreur, et cette erreur… c’est toi ! Alors, il suffit, maintenant ! Je corrige et j’arrondis à 10 ans pendant lesquels tu pourras réfléchir sur tout ça »

« Sauf votre respect, Chevalier, je n’arriverai jamais à réfléchir pendant 10 ans ».

« Et 120 mois, ça te va ? »

« Voilà qui me convient mieux ! Merci Chevalier Malantouret ! C’est ma femme qui va être contente ! »

« Je la comprends, mais… attends… chut ! Fais silence… Dis-moi, Chef des gardes, n’entends-tu rien ? Quels sont ces cris horribles ? »

« Mon Dieu, j’ai oublié le Chevalier noir dans la cour ! Ah, il ne doit pas être content du tout ! »

« Comment ça, le Chevalier noir est dans la cour du château ? »

« Oh, vous savez, quand il est arrivé, il ne l’était pas du tout, du tout ! Il se trouvait à l’extérieur, devant le pont-levis ! C’est après, quand il a commencé à pleuvoir des cordes… Allez, vous m’êtes sympathique, je vous explique. Sachant la tendance des armures d’aujourd’hui à rouiller rapidement, j’ai fait rentré le Chevalier noir pour qu’il soit à l’abri… Heureusement que j’ai insisté, sinon, il restait dehors ! Eh bien, vous n’allez pas me croire ! Quand il est passé devant moi, je l’ai bien remarqué : son armure commençait déjà à être piquée par endroit ! Voyez que j’ai bien fait de lui offrir l’hospitalité… »

« Chef des gardes, sais-tu vraiment qui est le Chevalier noir ? »

« Ah, Chevalier Malantouret, vous n’êtes pas bien réveillé ! Vous ne suivez pas l’histoire, si je puis me permettre ! Allons, bien sûr que je connais Chevalier noir, puisque c’est grâce à moi qu’il est entré dans le château ! Pour tout vous dire, j’ai même pris l’initiative de glisser une petite goutte d’huile sur les articulations métalliques de ses cubitières, gantelets, spalières et cuissards, qui commençaient à grincer…J’espère que j’ai bien fait ? En tout cas, je peux vous dire que le Chevalier noir n’a pas été souvent reçu comme ça ! Il m’a même dit avec sa grosse voix :

« Je n’ai jamais vu ça !».

Le Chevalier Malantouret demeure pantois :

« Là, je ne vois qu’un mot ; bravo ! Donc, je suppose que ces cris, ce sont mes gens qui se font massacrer par le Chevalier noir ? »

« Nenni, Chevalier Malantouret, pas uniquement par le Chevalier noir ! A sa demande, j’ai fait rentrer également dans le château, ses 200 petits frères, armés jusqu’aux dents. Entre nous, je n’ai fait aucune réflexion, mais je suis sûr qu’ils n’étaient pas tous frères du Chevalier noir, la preuve ; j’ai compté au moins deux Sarrasins. Peut-être plus, mais je ne sais compter que jusqu’à « deux ».

« Fais silence…. Ecoutes… des hommes montent l’escalier qui mène ici, en s’exprimant dans une langue qui m’est inconnue… «

« Sarrasins, Chevalier Malantouret, ah, vous ne m’écoutez donc pas ? Ce sont des Sa-rra-sins! »

« Dis-moi, Chef des gardes, avant que nous ne trépassions, pour être, disons, comme tu es, l’être d’exception que j’ai sous les yeux, avoues-le... tu as un secret ? »

« Pas du tout, Chevalier, ou alors un tout petit minuscule… »

« Je t’écoute… »

« Eh bien, je ne suis pas vraiment Chef des gardes, même… pas du tout ! Elle est bonne celle-là, hein ? Moi, je suis boucher. J’ai tenté un moment la charcuterie, mais je ne supportai pas l’odeur des tripes. Il faut dire que on a de plus en plus de mal à trouver de la bonne tripe, de l’artisanal. Non, maintenant, on fait tout vite fait, c’est pas bon pour le petit commerce, vous pouvez me croire ! ah, c’était mieux avant ! Enfin, j’ai mon étale au pied du donjon. Si vous passez par là, à l’occasion, venez me rendre visite ! Je vous présenterai ma femme ! »

« Mais, pourquoi ? Pourquoi ?»

« Mon frère est le vrai Chef des gardes. Il est à la chasse ce matin. Il m’a demandé de le remplacer, ni vu, ni connu ! »

« Pourquoi t’a-t-il choisi, toi ! »

« parce que, ce n’est pas pour me vanter, mais de toute ma famille, c’est moi le plus intellig… arghhhhhhhhhhhh »