"Je te veux sans l'amour de moi. Est-ce que tu supportes une femme maintenant ? une grande menteuse en bonnet phrygien ?"
(Jean Grosjean, Apocalypse)
Lorsque les matinaux se couchent, la gare est là . Elle ne part pas, ainsi je lui dis, au creux d'un banc comme d'une oreille : « Tu es un chiffre. Et l'opération ne te change pas. J'ai mes billets, toujours, des dizaines de billets, car la plupart du temps, je sais où il habite, celui qui m'attend. La rupture, parce qu'elle est rupture, est imprévisible, alors tu vois, ma gare, j'ai dans mon sac à main quelques billets achetés trop vite, et il me faut ces week-ends où l'on souhaiterait arracher le monde hors de soi, justement en parcourir un bout. Et qui plus est vers la ville de celui qui. Celui qui quoi ? Je me penche vers mes pieds (on se penche ainsi quand on pense, ça doit bien être la preuve que ça ne pense pas à grand-chose un mort ?) et je contemple le fond de mes opinions. Ça viendrait d'où, tout ça ? Le détester, ça viendrait d'où ? Et détester sa ville parce que j'y suis passée dans son sourire, accompagnée par son bonheur ? Ça ne rime à rien, comme mes poèmes, qu'il ne lisait qu'avec la contrainte du faire plaisir. Ça ne rime à rien non par manque de sens, mais par manque de musicalité. Tout juste s'il ne concluait pas, « mais c'est joli, ne t'en fais pas ». Ce n'est pas très beau tous ces embobelinages d'une relation (ça sera voie D), on fait semblant de se tourner, se retourner, et surtout on tourne en rond, en fait. Voie D, David. Je vois des signes partout, ma gare, parce que je voudrais souffrir encore un peu plus. Je voudrais souffrir au point que tout le monde me plaigne, et toi rougisse, que tout le monde s'écroule, et te punisse, je voudrais, je voudrais, et quelle affreuse chose que la volonté du blessé, c'est seulement du sang, seulement du sang bariolé de grumeaux de cailloux et d'extraits de goudron. Dans la nouvelle que j'écris en ce moment, il y a tout un passage entre l'héroïne et un homme plutôt bizarre, et cette scène cruciale (je te dirai pourquoi ensuite) se déroule dans une gare, et toi pour préciser. Je n'aime pas les départs de train, ni ses arrivées, je préférerais dans la vie être une gare abandonnée où plus personne ne pénètre ni ne se casse. Le seul voyage à faire c'est de cicatriser. »
vous aimez ? vous trouvez que ça tue sa maman ?
vous n'aimez pas et vous voulez pouvoir ne pas aimer encore plus ?
alors ce lien est fait pour vous :
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Le roman de gare de MAUREEN : "Sympho avec la mort"
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bisous les vieux
Erika_Edmond
Inscrit(e) : 15 juin 2008Hors-ligne Dernière activité : Privé