Sari d'orcino
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Publications sur Toute La Poésie
Tempête vespérale
05 juin 2011 - 10:40
Une houle de météores plombe la Terre ;
La ligne rouge de l’horizon s’amenuise ;
Piégés dans l’huître qui se clôt par surprise
Nous contemplons l’escarbille dans sa fuite amère…
Dans l’Ouest indigo, un front sombre s’affaire,
Au Sud, l’aquilon lisse les volumes ;
Mais le jardin, dans un silence d’enclume,
Médite la venue de l’œil dépressionnaire…
De la fenêtre s’enfui géométrisant
La ligne des toits gris des masures endormies,
Et nous parvient distillés, les senteurs enfouis
Des corolles que d’un baiser nous cueillions enfant
(Silence)
Tout bascule soudain dans un chaos délirant…
Les ramures noires torturent un espace en transe,
Les troncs grincent, la nuit siffle en dissonance,
Les frissons courent comme les risées sur l’étang.
De cet enfer sensoriel, Jupiter s’active,
Pique la nuit de son métronome d’éclairs,
Fige ma vision d’illuminations austères
Tels des souvenirs qui vous hantent et vous suivent.
(Silence)
Ensemble, de nos mains tremblantes et candides
Nous attisions le feu pour sécher nos affaires.
La flamme dansait sur nos deux corps lunaires
Et la nuit tournait dans un sablier vide…
(Silence)
Ce matin, à cinq heures, l’orage grondait lointain,
Mais il ne pleuvait plus.
Sari d'orcino
les vignobles Blayais
02 janvier 2009 - 08:52
Aux mémoires des batailles,
La terre, du sang, s'est nourrie;
Vin, Homme, Ã jamais unis
Sur les longs coteaux de Blaye.
De la Gironde à l'horizon,
S'étirent des vallons de vignes,
Qu'un peigne géant et digne,
Coiffe à la sueur des fronts.
Dans l'antre des grands châteaux blancs,
L'odeur boisée des fûts de vin,
Se mêle aux secrets souverains,
De l'alchimie alliée du temps.
Les rosiers s'exaltent au départ
De rangées droites effilées,
Où la vigne apprivoisée,
Se parent de perles nectar.
Les ceps noueux des franges,
S'empourprent au clair d'automne,
Et les lourds sarments s'étonnent,
Au chant joyeux des vendanges…
Aux mémoires des batailles,
La terre, du sang, s'est nourrie;
Vin, Homme, Ã jamais unis
Sur les longs coteaux de Blaye.
Sari d'Orcino.
écueil
25 août 2008 - 07:17
écueil
Sépulcre vespéral,
L'écueil! Dans les bateaux
Aiguise ses sépales…
L'écueil émerge
Les bateaux sombrent
Une robe en neige
Pour cacher l'ombre.
Un port, une place vide,
Un anneau qui se morfond,
Des femmes au teint livide,
Qui fouillent en vain l'horizon…
L'écueil émerge
Les bateaux sombrent
L'espoir en neige
Pour denier l'ombre.
Au requiem frimas
Les larmes font tempêtes
Et les veuves en pataras
Adjurent à tue-tête…
L'écueil émerge
Les bateaux sombrent
Les larmes en neige
Pour pleurer l'ombre
Flanelles au vent d'hiver
Signent le chagrin du temps
Que les embruns amers
Emportent dans leurs élans…
L'écueil émerge
Les bateaux sombrent
Mémoires en neige
Pour chasser l'ombre.
Sari
Nous, le Huit !
17 juillet 2008 - 09:19
Nous, le Huit
Sur le lac éteint aux éparses risées
Miroite le teint fauve des roseaux figés ;
Les cieux et l'onde se font face
Mais le huit à l'interface
Est un baiser.
Dans un élan constamment renouvelé
Le bateau roi glisse dans l'immensité
Dessinant l'étroit sillage
Dont les bouillons de passages
Forment l'allée.
L'eau fendue soulève par petites bouffées
Les parfums légers d'une chasse gardée.
Et dans la fraîcheur du soir
L'esprit paisible vient s'asseoir
Et se ressourcer.
On entend sourdre des sous bois éloignés
Les courts échos mourants des coups cadencés.
Et la carcasse entière résonne
Chant puissant qu'entonne
Son âme libérée.
Nos longs avirons tournent ensemble au carré
Ultimatum de la prochaine poussée.
Les cormorans regardent perplexes
Ce drôle d'engin complexe
Qui cherche à voler.
Une coque, des hommes, deux combats liés
La coque porteuse s'oppose à la gravité
Les hommes, eux, aux forces visqueuses
Mais de cette entente heureuse
Jaillit la vérité.
.
Nous ne sommes plus des hommes, mais une entité
De chairs et de bois aux angles profilés.
De nos mains à l'épinglette
Le levier est la gâchette
De nos seules pensées.
Huit rameurs, un barreur, une seule conduite :
Une équipe pour ramer toujours plus vite,
Dans la souffrance, pas de fuite
Nous les frères, les hoplites
Nous, le huit.
Le crépuscule
08 juillet 2008 - 08:45
Crépuscule
Aux soupirs du blême entracte
Les ramures bercent intactes ;
Et les derniers chants des oiseaux
S'étouffent dans le noir fardeau,
L'éphémère s'enfuit
L'entité s'effraye
Et la vie tarit
Quand la nuit s'éveille.
Les contours, au temps, s'effacent
Brefs souvenirs perdant leurs traces ;
Et la maladive odeur des fleurs
S'évapore des corolles en pleurs,
L'éphémère s'enfuit
L'entité s'effraye
Et la vie frémit
Quand la nuit s'éveille.
Et les échos pourpres d'hiver
Mêlés aux secrets des prières
Se troublent de lueurs fatiguées
Aux suaires des tombes enneigées,
L'éphémère s'enfuit
L'entité s'effraye
Et la vie s'oublie
Quand la nuit s'éveille.