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Alain

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Publications sur Toute La Poésie

Galatée

31 juillet 2008 - 12:25

Galatée



L'aurore quitte les bras de la Voie lactée
Et s'effondre sur les lèvres de Galatée,
Cache sous les roses les larmes du matin
Et pose sur le marbre un baiser libertin.


Il s'emprisonne dans la pierre du blasphème
Et déchire la colère de Polyphème ;
Les nymphes se réveillent, jettent sur les murs
De la fontaine le désespoir des murmures,


Abandonnent dans le jardin des misérables
Les cris suspendus aux ramures des érables.
Ô ! les marronniers enlacent les frondaisons
Pour souffrir le supplice de la pendaison,


Les branches s'étranglent et trouvent le courage
De se redresser pour caresser les nuages,
S'épanchent et resserrent la corde des rêves
Pour nourrir les vasques de larmes et de sève.


Les rayons du soleil percent les vieilles feuilles,
Les pauvres mots se courbent et portent le deuil,
Tombent sur les marches du nymphée Médicis
Et meurent sous la plume pour aimer Acis.


Les statues poussent le socle dans le bassin
Pour briser les malheurs du printemps assassin,
Elles ferment les yeux pour accueillir la mort
Et se couchent sur le piédestal des remords.


Le vent effleure les roses sous les ombrages,
Les pétales rougissent, parfument les pages
De l'histoire pour enivrer dans le manuscrit
Des amants, les fleurs du jardin du paradis.


Les oiseaux barbotent dans l'eau de la cascade,
Battent les ailes pour réveiller la naïade,
Se posent sur les lignes de ma poésie
Et entonnent la plus belle des mélodies.


Enflammé par ce corps célébré comme un saint,
Mon coeur éperdu baise en silence ses seins,
Et sur l'autel des louanges de la beauté,
Mes sanglots coulent sur la peau de Galatée.