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sax972

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Hors-ligne Dernière activité : août 22 2008 01:29

Publications sur Toute La Poésie

la rivière

11 août 2008 - 09:30

LA RIVIERE

Descendant des grands arbres des bois

La silhouette de la petite fille s'étire

Descendant des mornes ton tumulte

Jusqu'à la mer chante ta beauté

La mer te dispute quelques pieds de Trois-Rivières

Et de Mahogany



Ma case de bambou s'endort d'un œil

Ton pas est lent et rapide

Ton corps gracieux à la peau froide

A la chair de cribiche

Un collier de pierres pend le long de ton cou

Les oiseaux et autres animaux des deux mondes

Te font la fête



La mer si grande, ne peut t'empêcher petite

De courir entre ses jambes

Petite, raconte - moi encore l'histoire

L'histoire que la diablesse des grandes eaux

Te murmure toujours à l'oreille



Dis petite, où cours-tu toujours ?

L'histoire où tu fis un détour par le morne-balai

L'histoire de Pilote qui fut ton amant

L'histoire où tu fus violée, apprivoisée

Mais encore sauvage

L'histoire où ton ventre fut privé d'enfants

L'histoire de tes enfants qui disparaissent



Dis- moi petite où vas-tu si vite

Courir les bois, les plaines, sauter les vallons

Attraper les papillons de nuit

Cueillir des fleurs

Chanter la liberté, libertine

Te reposer au pied du cacaoyer

Et du grand fromager



Dis petite où vas-tu si vite

Mourir, Monsieur ou Madame, mourir Roxelane

Mourir Blanche, mourir la Capote

Mourir, mourir d'un baiser

Tiède et bleu au goût d'épices.

la rivière

11 août 2008 - 09:30

<H2 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt 42.6pt"> LA RIVIERE</H2>

Descendant des grands arbres des bois

La silhouette de la petite fille s'étire

Descendant des mornes ton tumulte

Jusqu'à la mer chante ta beauté

La mer te dispute quelques pieds de Trois-Rivières

Et de Mahogany



Ma case de bambou s'endort d'un œil

Ton pas est lent et rapide

Ton corps gracieux à la peau froide

A la chair de cribiche

Un collier de pierres pend le long de ton cou

Les oiseaux et autres animaux des deux mondes

Te font la fête



La mer si grande, ne peut t'empêcher petite

De courir entre ses jambes

Petite, raconte - moi encore l'histoire

L'histoire que la diablesse des grandes eaux

Te murmure toujours à l'oreille



Dis petite, où cours-tu toujours ?

L'histoire où tu fis un détour par le morne-balai

L'histoire de Pilote qui fut ton amant

L'histoire où tu fus violée, apprivoisée

Mais encore sauvage

L'histoire où ton ventre fut privé d'enfants

L'histoire de tes enfants qui disparaissent



Dis- moi petite où vas-tu si vite

Courir les bois, les plaines, sauter les vallons

Attraper les papillons de nuit

Cueillir des fleurs

Chanter la liberté, libertine

Te reposer au pied du cacaoyer

Et du grand fromager



Dis petite où vas-tu si vite

Mourir, Monsieur ou Madame, mourir Roxelane

Mourir Blanche, mourir la Capote

Mourir, mourir d'un baiser

Tiède et bleu au goût d'épices.

D'un enfant

09 août 2008 - 02:59

D'UN ENFANT



Ici là-bas, dans le monde des songes

Au pays des hommes libres

Au détour des chemins



Ici là - bas, d'un enfant

Privé de sa mère

Enchaîné de pleurs

Torturé de douleurs



Ici, là - bas d'un enfant

Crucifié dans ses croyances

Oublié de souvenirs

Vendu au prix de son âme



Ici, là - bas, d'un enfant

Naît l'espoir

Nourri de misère

Bercé de manque



Ici là-bas, d'un enfant

Perdu dans le monde des songes

J'entends les pleurs



Cet enfant nu grelottant de froid

Qui pleure, qui pleure sans cesse

Cet enfant nu sacrifié sur l'étal du marché

Qui pleure, qui pleure sans cesse

La mort lui pend au cou

La mort lui arrache la peau



Et son sang, son sang

Qui ne coule pas

Contenu - attendu

Qui ne jaillit pas

Le bruit du marché

Le rire des hommes d'affaires

La folle agitation

Que de l'agonie d'un enfant

Ces hommes fièrement s'enrichissent

Fièrement de la mort d'un enfant

Les hommes font la fête



Ici là-bas, dans le monde des songes

Où tout n'est qu'oubli

D'un enfant montent les pleurs

De cette vie - morte-née

Ce sang, son sang

Qui ne coule pas

Qui ne coule pas

L'on continue à l'attendre

A l'espérer, à le torturer

A l'oublier, à l'abandonner



De cet enfant perdu dans ma mémoire

J'entends les pleurs

Qui bercent ma misère

Qui rythment mon cœur

Son sang, ce sang

Rougi de pleurs

Brouillonnant de vie

Qui attend - qui attend



Ici là-bas, au pays des hommes libres

Sur cette table de négoce froide

Livré aux quatre coins du vent

Perdu dans la fierté de ce macabre marché

Ou l'on rit, ou l'on rit.

Ces rires qui lui glacent le sang

Ce sang, son sang qui se glace

Captif de ses veines

Contenu, suspendu au bout d'une corde

Qui se glace

Ce sang, son sang arraché de sa peau

Qui se glace, qui se glace



Ici là-bas au détour des chemins

A la lumière du jour

Qui lui brûle la face

D'un enfant hurlant l'espoir

D'une vie abandonnée le long

Des chaînes qui l'étrangle

D'une vie, oublié au détour

Des champs de canne

D'une vie qui jaillit

Du bout de son sexe

D'une vie à la lumière du jour.

ma terre

08 août 2008 - 08:16

MA TERRE.





Limon fertile à la croisée des chemins

Ma terre, rouge du sang des hommes

Ma terre pliée du fardeau des miens

Ma terre oubliée, au détour des routes

Ma terre sucrée, de cannelle et de papaye

Ma terre hantée du rugissement du lion

Au souffle du trigonocéphale

Ma terre de je ne sais ou tirée des quatre coins

De la route des Indes

Ma terre écartelée, déchirée de pleurs, de souvenirs

Ma terre rouge de safran à l'odeur du curry

Ma terre de Dieu ou de princesse Vaudou

Ma terre de nuit sans lune

Ma terre fatiguée, usée

Ma terre du maître et de l'esclave

Ma terre de l'oubli

Ma terre de souvenirs à la croisée des chemins

diaspora

08 août 2008 - 05:22

DIASPORA



Je suis la victoire du soleil sur la nuit

Le jour éclatant de splendeurs

Je suis le limon fertile des rivières de sang

Accroché aux terres de misère

Je suis l'arc-en-ciel des jours de pluies

La rosée caressant le fruit à pain



Mon cri chante l'espoir

D'une bouche bâillonnée

Je suis la risée des viols impayés

La rançon de négoce

L'inépuisable fontaine de vie

Qui abreuve le rire des enfants



Ma face noire miroir d'un cœur triste

Je suis le souvenir des savanes

Le souffle du trigonocéphale

Qui tourbillonnent à rendre fou

La vérité, celle de demain



Cette main grande

Qui happe la terre

A lui arracher les ailes

D'une liberté contenue

Dans la sueur du matin

Je suis l'arpenteur du monde des mystères

Qui sillonne le carnaval des étoiles



Mon tronc de mahogany

Craquelé des larmes de joie

Je suis le prisonnier du vent du ciel

Emporté dans un rêve de liberté

Peuplé de papillons de nuit

Qui murmurent des contes aux fleurs



Mes pieds nus

Empoisonnés du venin de la misère

Je suis l'avenir du passé

Qui danse au rythme du fouet

Creusant de cicatrices

La terre rouge du soleil







Ah j'oubliais mon sexe

Dur

Juché à la potence des cœurs

Je suis l'épine du pied de Dieu

Qui lui rappelle les chemins tortueux

Je suis l'éclat du bleu du ciel

Qui s'engouffre dans la toison de la nuit

Crachant des myriades d'étoiles



Je suis le viol du soleil

Sur la lune et les fleurs

L'étincelle dans les yeux des enfants

L'alizé qui soulève la robe des femmes

Je suis ce fruit mur

Rougi au soleil

Aux quatre vents d'une terre qui tourne

diaspora