Alors du coup quand on se pose des questions, des questions comme ça vers cet âge on se doute bien que ce n'est pas facile de formater toutes les données que l'on a dans le chapeau et que finallement on se dit qu'on a quand même vécu pas mal, qu'il ne reste plus grand-chose sans doute à découvrir sinon la misère de l'âge, la maladie etc... Voir ma famille ou mes amis mourir autour de moi ça ne m'empêche pas de dormir, je n'ai personne. Celà peut sembler dur à vivre, associal, sauvage suivant comment on perçoit la chose, en fait je me fous de tout. Il n'y avait qu'une seule personne au monde qui m'importait et voilà que maintenant elle prétend ne plus m'aimer.
Alors moi, le vagabond dans l'âme, l'insoumis, l'homme libre à nouveau, se repose maintenant la question de savoir ce que je vais faire de toute cette liberté qui se trouve là entre mes mains reconquise à mon insu. Une des solutions qui me tenterait le plus car sans doute la plus logique est le suicide. En effet, qu'est-ce qui pourrait bien me retenir en ce monde? Me reste-t-il quelque chose à vivre qui en vaille la peine? Et puis surtout je ne veux plus souffrir de quoi que ce soit. La vie ne me rend pas heureux.
Oui c'est sans doute une maladie. Une maladie qui ne passera jamais ici bas. Il faut que j'apprenne à m'envoler alors j'ai deux ou trois idées : je vais devenir riche, du moins assez pour mener une vie de débauche totale pendant environ un an, ça fait quoi au pire disons trois cent soixante cinq mille dollars, mille par jour et normalement on doit avoir le coeur et les autres vicères qui merdent. J'avais à peine tenu trois semaines à Barcelone en deux mille un à trente quatre ans. Quelques sept ans plus tard je ne devrais pas trainer plus de six mois. Et puis si je survis je me serais bien amusé
