sylvain11
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l'avenue n'était éclairée
19 mai 2009 - 08:07
l'avenue n'était éclairée que par des phares de voitures qui passaient une à une à chaque début d'heure, c'était le moment d'avancer dans la lumière d'abord lointaine jusqu'au sommet d'intensité au passage de la voiture, puis tout de suite après la nuit nous entourait et nous nous arrêtions, bloqués par l'épaisseur de l'obscurité qui ne disparaissait qu'une fois éclairée, c'était magique, même en fermant les yeux, on sentait de très loin arriver la voiture car autour du corps, on sentait un frémissement de déplacement, je peux bouger un doigt, la voiture est à un kilomètre, préparons nous pour nous jeter devant nous pour avancer le plus possible, on entend le moteur, le haut du corps est dégagé, lumière activée, pendant quinze secondes c'est la course folle, jusqu'à dix mètres de progression, et la nuit revient nous prendre, heureusement que nous avons développé un caractère patient, le retour de la lumière est même une source de joie, elle est synonyme de liberté, quelques secondes sans contrainte nous suffisent, que ferions nous d'heures complètes de liberté, pas de projet, l'ennui, attendre que l'heure passe, mais une nuit quelque chose de bizarre se passa, comme d'habitude on attendait la lumière quand on sentit la terre trembler, devant nous une gerbe de feu s'éleva dans la nuit l'éclairant de rouge et d'or, la nuit, terrifiée, s'en alla ne laissant qu'une brume incertaine, ça y est! nous sommes libres, nous pouvons bouger, sauter, mais très vite nous eûmes très chaud et en peu de temps nous nous sommes retrouvés figés non plus par la nuit mais par la chaleur, la différence c'est qu'on pouvait se voir, ça a tout changé dans le groupe, des regards perçants ont conquis des coeurs, mais comme c'était la première fois, on ne savait pas comment se libérer, réponse dans cinq minutes, il est l'heure, pas de voiture en vue, mais un coup de tonnerre, suivi d'une grosse pluie, les grosse gouttes d'eau rafraîchissent le corps, elles le dégagent, mais au lieu de se précipiter en avant, on est tous allé embrasser celles et ceux qu'on avait regarder, ce fut une joie intense, trempés jusqu'au os, nous serrant dans les bras, les corps collés aux corps, les bouches aux bouches, mais la pluie diminue, je me sens attiré en arrière à ma place initiale, adieu mon amour, le groupe en entier se déplace, et quand la dernière goutte d'eau tombe, le feu dégage la chaleur qui nous fige, mais maintenant nous savons qu'à chaque début d'heure nous nous embrasserons
pour l'instant ça va, mais dans une minute je pleure
18 mai 2009 - 10:12
pour l'instant ça va, mais dans une minute je pleure, le bonheur ça me fait pleurer, alors je préfère m'ennuyer, et à force on aime ne rien faire et regarder les autres, ça devient amusant, à condition de vraiment plus vouloir participer à ces moments tellement sympathiques de convivialités, tu parles, c'est à qui écrasera l'autre, aucune sympathie, tu sais je suis allé à New-York, c'est vraiment une belle ville, hein, alors là je ne dis plus rien, pour qui il se prend ce mec, mois je suis jamais allé plus loin que la Normandie, mais je vais pas lui dire, il va me prendre pour un nul, au lieu de partager joyeusement des souvenirs différents, quand on bien compris l'inutilité de ces moments garden partie, on reste chez soi sans bouger, pour économiser ses mouvements, moi je veux vivre le plus de temps possible, parce que finalement j'aime bien la position en face de la fenêtre à voir passer les voitures et les passants qui pressent le pas quand il pleut, des couples qui s'engueulent, des enfants en retard pour l'école, et le dimanche y'a personne, alors mon regard erre de haut en bas et de gauche à droite, c'est comme ça que dimanche dernier, mon errance se fixa sur un point, le temps de faire la mise au point, je m'aperçut que de l'autre côté de l'avenue, une fenêtre juste en face de la mienne, deux yeux me regardaient, gêné, je regardait vivement en bas, puis de nouveau vers la fenêtre, les yeux étaient toujours là , je vis aussi le visage, une femme de mon âge, nous nous sommes regardés cinq minutes qui me parurent une heure, mais d'un seul coup elle tira son rideau blanc, je restais là bloqué sur cette image, n'osant m'aventurer dans une explication, le hasard, je ne l'avais jamais vue avant, je ne le reverrais sûrement plus, mais si elle revenait demain, je ne pourrais plus m'asseoir sans y penser comme un automate, regarder sans regarder, quelle confusion dans ma tête, ça chauffe, comment penser à autre chose, mais ça me remue à l'intérieur, c'est idiot il ne s'est rien passé, on a juste échangé un regard, mais ne dit-on pas que le regard est le miroir de l'âme, ouh la la, je débloque complètement, moi qui pensais être tranquille dans ma solitude, je bondis comme un tigre sur sa proie, enfin, il est l'heure de dormir, mais avant juste un dernier coup d'oeil à la fenêtre, toujours le rideau blanc, mais on peut voir qu'elle a allumé la lumière, tiens, je l'ai vue passer en ombre chinoise, elle s'arrête, tout à coup le rideau s'ouvre, je suis ébahi, elle se tient bien droite en me regardant, mais d'un coup elle se penche rapidement et tombe tout en bas de l'immeuble, je suis pétrifié, dans un sursaut de civisme, je sors de ma torpeur pour appeler les pompiers et aussitôt après pour me précipiter dans la rue, comme un fou je m'élance vers elle, oh divine surprise, je la retrouve assise telle une reine sur son trône, sur un tas de sacs poubelle, elle n'a rien, en même temps les pompiers arrivent, ils s'assurent qu'elle peut marcher et se tenir sur un pied pour vérifier l'équilibre, voilà qui est fait, je la raccompagne chez elle et pour être bien sûr qu'elle ne recommence pas, je lui propose de faire connaissance chez moi, aussitôt dit, nous retraversons l'avenue, ça y est nous voilà installés dans mon salon pour parler jusqu'au matin,
c'est une façon de vivre insupportable
18 mai 2009 - 09:34
c'est une façon de vivre insupportable mais commune à l'humanité entière, on vit depuis toujours comme si l'urgence était de se lever le matin et de se coucher le soir, entre les deux on remplit comme on peut, sans se dire, pensée lugubre, que le but de la vie c'est de la finir un jour, comme on l'a commencé, un jour, la terre tourne, alors pourquoi s'en faire, oui, mais sans imaginer que le sort est joué d'avance, tous nos gestes sont calculés pour qu'ils soient dans le bon programme, il faut que l'ensemble des êtres vivants jouent une symphonie, on est comme des musiciens de l'orchestre, sauf que le chef dieu, ils nous a pas donné la partition, alors on a l'impression de jouer chacun dans son coin, futé le mec, il pensait pas qu'un jour quelqu'un découvre la supercherie, et ce quelqu'un c'est moi, ce matin en me rasant , mais c'est bien sûr, paf je me coupe, le sang rouge saute sur ma chemise blanche, un signe que j'ai pris à bras le corps pour l'embrasser, eurêka, ma baignoire est vide et je ne suis pas mort, comme quoi on croit certaines choses qui ne sont pas vraies, alors que d'autres le sont, mais pas de panique, tout s'arrange, à condition de vivre ses rêves, et pas de rêver sa vie, bref je commence maintenant à vivre dans le bon sens, celui de l'argent ou de l'amour, je ne sais plus, l'émotion est trop forte, j'ai besoin d'un remontant qui descend vite à la cave de mes ennuis, non cette fois ci je resterai au niveau zéro, nul pour certains, mais moi je crois en moi, allez ça ira pour cette fois, une de perdue dix de perdues
il fut un temps où l'ignorance était forte
18 mai 2009 - 03:37
il fut un temps où l'ignorance était forte, aujourd'hui elle est forte, et demain sera-t-elle différente, alors qu'elle n'a pas changé depuis toujours, peut-on dire par exemple que l'homme de cromagnon était plus ignorant que nous, étant donné que la chaîne qui nous relie au passé n'a jamais été cassée, je peux bien me dire que l'être humain n'est qu'une accumulation de possibilités qu'il utilise ou non, la liberté est laissée à tous de faire ce qu'il veut, sauf gagner des millions, mais on peut ramasser un petit caillou dans la rue, on peut s'asseoir sur un banc comme on peut y renoncer et continuer le chemin d'un pas résolu et patient, pas la peine d'aller vite, vers quoi, le temps apporte la réponse, il est midi, les oiseaux chantent, le soleil brille, j'ouvre les oreilles, je fixe mon regard sur une feuille que le vent soulève légèrement, respiration calme, tout mon être est en extase modérée, je n'ai pas oublié que j'ai mis à cuire mon repas, le temps est là , je le perçois, j'avance avec lui sans avoir l'impression de la perdre, le temps, ni de le gagner, nous sommes en même temps au même endroit, quel bonheur de savoir ça, j'en serais presque ému si je n'avais pas l'âge que j'ai et toute la déception que j'ai accumulée depuis mon enfance, il est bien loin le temps de l'innocence où on est émerveillé sans arrière pensée négative, maintenant l'émotion je la cultive, pour savoir où elle est, quand j'en ai besoin je l'appelle, comme elle est gentille elle vient mais elle ne peut pas donner ce qu'elle avait quand elle était sauvage, venant par surprise, me débordant telle une vague bouillonnante qui me laissait dans l'écume,
il n'y a pas d'autre solution
18 mai 2009 - 03:14
il n'y a pas d'autre solution, les vêtements ont été portés deux fois, tu dois les mettre une troisième fois, ensuite on verra, mais passe ton bac d'abord, ensuite tu pourras choisir des études pour un métier bien payé, tu pourras acheter tous les vêtements que tu veux, mais peut-être quand tu seras adulte, tu te rendras compte que l'argent n'apporte pas le bonheur et on peut bien accumuler les objets on reste quand même seul, le seul bonheur c'est l'échange, prendre le risque de se tromper sur quelqu'un, c'est aussi se donner la possibilité d'aimer, tu vois qu'on ne peut pas dire ça d'un ordinateur, on l'utilise jusqu'au jour où il se casse, à ce moment là on regarde si on a de l'argent pour en acheter un autre, on est très loin de la relation humaine, avec une autre personne on peut être en confiance, c'est énorme, ça s'appelle le sentiment, et je ne connais rien de plus beau que le sentiment qui réunit deux personnes, la haine est tellement grande que je regarde le sentiment comme une île au milieu de l'océan de passion destructrice, l'indifférence règne, l'échange est presque mort, il est remplacé par l'envoi et la réception de messages virtuels, des jeux vides de sens, mais la vie est toujours la plus forte, elle détruit les comportements égoïstes en faisant table rase, les barbares détruisent tout le confort, la facilité de vivre qui pousse à l'indifférence, c'est bien gentil de passer le temps à accepter l'acceptable, en riant aimablement, ils sont à nos portes, ils vont casser le vide à coup de bêtises violentes, plus d'errance, chacun tourne en rond et retrouve le goût de partager,