joiedevivre

Je suis aujourd'hui sur cette île... bientôt 9 mois,le temps de faire un magnifique bambin ...
Je ne porte que le fruit de toutes ces souffrances et de nos souvenirs,
Il a les couleurs, la profondeur de ces blessures...
Celles que tu m'as infligées avec la même légèreté
Que toutes ces caresses dont tu as su me combler...
J'y reconnais ce même rouge profond...
Sucre, et douce...amertume...miel de
la grenade bien mûre...délectable et
juteuse à souhait...
Comme elle,je me sens pleine... de toute cette vie, que j'aurais tellement
voulue... te mettre au monde, et que toi tu as, comme
indifférent, tout simplement... avortée.
Pourquoi toute cette quintessence aussi légèrement gaspillée?
Pourquoi?
-Je ne sais pas.C'est la vie.
-Non,ce n'est pas... La Vie.
-Peut-être un jour...

Ton chapeau de paille à fils me fait penser à la cabane des îles en cannes naturelles et dans laquelle tu vas si bien...
Je lui vois déjà en guise de volets ces rangées de bambous tressés ensemble,alignés comme les tubes creux d'une flûte de pan improvisée pour recevoir le souffle...des vents de la mer...et qui tiennent fragilement,appuyés sur un bois plein...posé là pour la cause...
Et toi,je te vois assis juste devant...à regarder la mer qui danse ses "va et vient" incessants et bleus,ses "va et vient" qui bercent ton rêve,un rêve des plus vastes,et limpide et sonore...un rêve à n'en plus finir d'aimer rêver encore...et encore...jusqu'à plonger...dans l'océan,à la rencontre des vagues,de leur douceur transparente et vive,et des poissons curieux,les mondes...de l'océan...
Je vois ton regard bleu dans ton visage hâlé,adouci et blondi par le sel et la mer,je vois ton sourire calme qui brille intensément la joie de vivre et d'aimer...au milieu des océans...
Aimer de cet amour que rien n'arrête...ni le temps,ni le vent,de cet Amour dont le souffle vermeil fait chanter très souvent une rangée de bambous tressés ensemble et alignés...tout près de la fenêtre...de la cabane des îles...en cannes naturelles,et dans laquelle...tu vas si bien...de ce souffle vermeil qui de temps en temps passe...tout doucement...à travers les fils de ton chapeau de paille... très très...discrètement...