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Cri

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Publications sur Toute La Poésie

Madonne de l'oubli

14 décembre 2008 - 12:26

A portée de main, un verre
à la couleur de fée verte,
de madonne de l'oubli.
Sur ma page des larmes
qui traversent le papier.

Très loin, la mer en fait du sel.
Et des hommes se penchent
dans un geste si vieux
et raclent le produit
de tant de sanglots.

En haut, le soleil,
a honte et se cache
derrière un cumulus providentiel.
Il luit froid sur la terre.

Au chaud, à l'autre bout de la croix
y a moi qui me terre.
J'veux pas voir la vie en face.
J'aime pas son visage,
plus blafard que la plus blafarde lune.

J'entends les trains
de ma fenêtre entrouverte.
Ils vont, ils viennent,
Jamais ils ne restent.
Comme moi, ils fuient
toujours,
quelque part, quelque part.

Je lève mon verre ombré de vert
la couleur de tes yeux
s'y dilue et se perd
On est plus deux.
A la santé des maudits
du monde entier
et des taudis
aussi
et puis des maux
non dits.

A la santé de ceux qui vont crever
d'avoir trop ri, trop mangé.
A la santé de ceux qui pourrissent
d'avoir trop voulu engranger
et qui ne se voient pas mourir.
A la santé des salopards
qui sous terre
ne seront rien de plus que
toi et moi et vous .

Les feuilles

13 octobre 2008 - 02:24

Les feuilles lentement jaunissent

Puis sous l'assaut du vent,

L'une après l'autre, tombent.

Elles émettent encore

Quelques soubresauts

Comme des corps avant la mort,

Faibles comme les battements

D’un oisillon tombé du nid.

Des bruits s'avancent

Sans relâche,

Sans pitié,

Sans conscience,

Presque innocents;

Douleur du crissement

Sous les semelles des passants.

Et mon cœur, lui, se brise.

Dans un cri étouffé,

Un souffle dernier,

Les feuilles écrasées

Rendent leur âme

A la terre humide de chagrin.

Mon cœur, lui, un court instant,

De battre s'est arrêté.

Suis-je ces feuilles devenue?

Apprends-moi

08 octobre 2008 - 11:44

Apprends-moi
A écrire pour dire
Enseigne-moi
Le chemin des rires.

J'ai une plume,
La pointe de geai
Dans la nuit s'allume
Comme pour livrer des secrets.

Dis-moi comment
On somme les mots
Elégament
Pour confier joies et maux.

J'ai de l'encre,
Noire comme l'ébène,
Ma page est un chancre
Dû au sang de mes veines.

Apprends-moi,
Toi qui sais déjà,
Tous les abracadabra
Qui deviennent autant d'aura.

Les douze cavaliers

08 octobre 2008 - 07:00

Sur des chevaux d'acier

Assis comme d'anciens cavaliers

Ils descendent sur la ville

Plus rien n'est tranquille

Les mères serrent leurs fils

Les hommes baissent la tête.

Les belles de nuit referment

Leurs courts manteaux

Et l'on devine leurs frissons.



Une douzaine, bien baraqués,

Chrome hyper lustrés,

Tenue en cuir synthétisé

Les chats ont disparu

Les chiens y en a plus

Ce sont des loups devenus.

Les rues sont ternes

Les bars sans enseigne

La vie est morte.



Le bruit des bottes

Annonce les garrottes

Plus personne ne se pelote.

Pour douze cavaliers

Aux chevaux d'acier

Un monde a décliné.



8/10/08

Thérapie

06 octobre 2008 - 11:59

Thérapie

Marcher des heures durant

Jusqu’à l’épuisement

Le visage sous la caresse du vent

Et puis tout là-bas, oublier le temps.

Courir sans s’arrêter

Jusqu’à s’effondrer

Dans l’herbe fraîche du pré

Et puis se laisser emporter

Se regarder droit dans l’âme

Y voir ce qu’il reste d’infâme

Aiguiser minutieusement une lame

Et puis scalper au calame.

Se souvenir en hâte d’un guérisseur

Casser l’arythmie du cœur

Adoucir ainsi la douleur

Et puis repartir avec lenteur.

Cri