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LeGénéralAnonyme

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Publications sur Toute La Poésie

Notes pour un feu follet

07 septembre 2009 - 11:14

[...]

On dirait que j'ai accroché mon coeur à ma montre car il saigne à chaque heure qui passe. C'est parce que je ne vous vois pas. Comment vous êtes-vous habillée aujourd'hui ? Je voudrais déja vous deviner assise, couchée. Vos cheveux sur l'oreiller. Parlez-moi, parlez-vous de moi ? C'est parce que je parle de vous. Je fume des cigarillos à trente centimes d'euros la pièce. Vous m'aimez ? Parce que je vous aime. Pensez à moi, je pense à vous. Pensez à moi tout le temps. Regrettez de ne pas m'avoir connu plus tôt. Moi, je regrette. On se trouvera, c'est certain. Moi, à la table d'un café buvant un martini, vous marchant, pourquoi pas sortant d'un bus, en vous recoiffant. Nos regards se croiseront. Je dirais "C'est elle", vous direz "C'est lui". Je me léverais de mon siège, je vous demanderais de vous asseoir. Nous parlerons. Nous parlerons en nous plongeant les yeux dans les yeux. Certainement, on jouera de la musique. Une musique que vous aimez. Puis vous devriez partir car vous auriez un rendez-vous, alors je vous saisirerai le poignet pour vous embrasser. Vous me donnerez votre adresse et je vous attendrais tous les soirs devant chez vous à dix heures du soir précises en fumant un cigarillo à trente centimes d'euros la pièce. Je ne serais jamais ennuyant, je ne vous brutaliserais pas. Je ne serais pas non plus jaloux. Vous pourriez parfaitement voir d'autres hommes, mais en me regrettant. Je ne vous demanderais rien mais je ne vous offrirais jamais rien. En revanche, je vous écrirais beaucoup. Je vous mettrais à nu, tel que vous êtes, tel que je saurais faire, tel que je vous aimerais, et j'aimerais tout en vous.


[...]

Notes pour un feu follet

06 septembre 2009 - 12:04

[...]-Vous m'en voulez ?
-De quoi ?
-De ne pas être libre. De ne pas vous embrassez quand j'en ai envie. D'écrire.
-Oui je vous en veux. Je suis même déçue. Il y a mille types plus passionants que vous. Vous êtes un lâche.
-Je suis un lâche. J'ai des habitudes d'esclave. Je tourne autour du pot. J'invente des choses pour ne pas y tomber et on finit toujours pas être d'accord avec moi sans que moi, vous comprenez, je ne sois d'accord avec moi. Mais si je voulais vivre sublimement il me faudrait de l'argent, beaucoup d'argent. Je vous envie, vous, de vivre dans un tel vertige de beauté. De vous réveiller et de vous dire que tout est possible, que vous avez des gens magnifiques à aller voir, des gens qui brassent la réalité à coups d'euros, qui dînent tout les soirs dans les restaurants de Paris, des mondains qui ont une conversation. Je n'ai aucune conversation.
-J'entends bien.
-Pourtant il faut que je parle et qu'on m'écoute parler. Je suis un bavard, voilà ce que je suis. Je m'ennuie, il faut que j'ennuie les autres.
-C'est vrai.
-Non, vous n'êtes pas assez folle pour m'entendre. Vous en avez marre. Il faudrait que l'on ferme ma bouche d'un baiser ou d'une gifle. Il faudrait me dire "Vit". Vous ne le faîtes pas. Pourquoi vous ne m'embrassez pas ?
-Parce que vous êtes encore un enfant.
-Votre réponse me satisfait à moitié. J'ai tellement de choses à apprendre de la vie alors que je connais presque tout de la mort. Je sais que je vous impressione. Je n'indifférencie personne. Je fais peur, surtout. Je rends triste parce que je suis une figure marquante de ce siècle. Je suis un peu d'espoir désabusé. Vous avez tort de dire que je suis un enfant. Je ne m'émerveille plus. Je survis et je témoigne. Je témoignerais de tout ce que je vois. Je témoignerais même de vous !
-Haha
-Ne riez pas, il n'y a rien de drôle. On dit que j'ai de l'humour mais c'est faux. Je ne suis que très rarement joyeux. Ce que je veux, qu'est ce que je veux ? Je veux être avec une femme. J'ai appris ça en marchant seul dans les rues de Paris. Je crois de plus en plus qu'il y a une femme, une seule, qui m'est destiné. Car je suis singulier n'est-ce pas ? Alors pourquoi n'y aurait-il pas une femme aussi singulière que moi. Cette femme je m'aperçois que ce n'est pas vous. De plus vous êtes déjà amoureuse. Alors pourquoi parlons-nous encore ? Je m'en vais. Ma femme et moi nous serons un. Un couple qui surprendra le monde. Je suis capable d'aimer un autre que moi-même. Et j'ai tellement envie d'aimer que je serais le plus fort à aimer. J'aurais tellement attendu.
[...]

Journal d'un idiot II

02 septembre 2009 - 10:59

Il y a là une grande ouverture comme une plaie. Des impossibilités en sortent et se forment devant vos yeux, comme celle de qualifier sa propre intelligence. L'absence de concevoir un mal n'empêche pas son existence. Le mal s'aperçoit alors en impressions floues. On rêve le mal. Et des choix importants doivent être fait dans la confusion la plus totale !




Commencez par écrire les premières évidences pour arriver aux choses les plus complexes. Il est donné que tout sur cette Terre est affaire d'ascension. On ne monte pas pour descendre. Lois de la pesanteur. En venant au monde est-ce que l'on monte ou l'on descend sur la Terre ? Cela dépend. Non, je propose une autre méthode, commencez par écrire les premières évidences pour en arriver aux choses les plus absurdes. On s'approchera du raisonnement de l'homme et parfois d'un peu mieux. Visez le mieux. Le mieux ne vous donnera pas satisfaction mais vous ne serez plus seulement qu'un frère du caillou. Vous serez plus, de la pensée. Je sais que cela est difficile, mais abandonnez partout où vous allez l'idée de consolation autre que celle divine (renseignez-vous un peu sur ce que fait Dieu pendant que vous êtes là à vous tourner les pouces, bon sang !). Recevez des pierres en pleine face comme un don du ciel. Dites-vous que c'est Dieu qui a fait pleuvoir ces pierres. Mais dites-vous que Dieu est amour. Maintenant, riez. Cependant admettez que l'humour n'est qu'une pâle consolation terrestre. Un plaisir. Voilà pourquoi il était interdit aux moines de rire (Saint Pacôme, Saint Augustin, les Carmélites) sous peine de sévère punition. C'est une distraction qui mène hors de la prière.
Pourtant il existe certainement comme un rire céleste. Il y a bien le rire du diable, qui se moque de la création et de l'homme. Et Dieu, rit-il ? Le rire de Dieu doit-être, à peu près, comme le son victorieux d'une trompette. Si Dieu rit, il rit de la bêtise du diable. Puisqu'il est au-dessus. C'est un rire inintelligible, et pourtant, comme pour toute chose inintelligible, on doute favorablement de son existence. Le doute est l'aboutissement de la littérature sainte et de la contemplation. Son aboutissement mystique. Il est possible de douter. Je parle d'un doute qui soulève les choses et les rend comme volantes, au-dessus de nos têtes. Ce doute inscrit les choses parmi les étoiles alors qu'on est debout à regarder le ciel. Le doute est une question qui imprégne l'âme comme le vin imprégne la soie (ou tout autre tissu). Ses effets sont puissants, souvent géniaux. Le doute pourrait soulever des montagnes, faire parler le vent, comprendre le chant des oiseaux et les aboiements des chiens.

Il m'arrive de me croire démoniaque. Il y a surement du vrai dans cette impression de ne pas pouvoir s'arrêter ou s'empêcher de blasphémer. Ne jamais oublier le mal en soi. Se dire que l'on porte tout le mal de la Terre et en souffrir, tout en faisant le bien, voilà peut-être la croix à porter et la route à suivre. Mais comment porter la croix avec une queue de diable ? Ma face est rouge, ma peau verte comme la carapace d'une tortue, j'ai des signes multicolores et des flèches qui tendent vers le bas partout sur le corps ! Aidez-moi Seigneur ! On ne peut pas inventer Dieu. Voilà une des choses que Job aurait dut penser. Nous souffrons en tant qu'inventions de Dieu. Si Dieu est un carré, nous sommes ses diagonales.

...

26 août 2009 - 11:35

On parlait comme des robots, c'est-à-dire sans invention. On répétait ce qu'on lisait, on le démultipliait, on le pliait, on en faisait des phrases. Le nouveau ne naîssait plus. Décidémment, ce n'était plus comme avant. Le langage était devenu un fast-food, au demeurant très propre, où l'on venait se servir à volonté de ce qu'il fallait de mots. On les jetait ensuite dans une poubelle où ils étaient recyclés dans une usine à gaz, pour être servis un autre jour, sous un autre nom, par une autre personne. C'était très impersonnel, mais ça fonctionait comme ça, et puis on ne disait rien. Ca semblait convenir à la réalité mais ça ne convenait pas. On pensait, non on ne pensait pas, le terrain de la pensée était vierge et à l'abandon, mais l'on croyait que la réalité était rigide, et l'on se trompait. En vérité, la réalité est souple comme une gymnaste russe. Elle se lance en acrobaties à la grâce et à la vitesse parfois incompréhensibles à l'oeil nu ! Ha, l'enthousiasme à être aveugle ne manquait pas. D'ailleurs j'étais le premier à l'être avant la Grande Catastrophe. La Grande Catastrophe c'était la réalité qui débordait des verres, faisait trembler les caisses, qui s'infiltrait dans le béton armé. La Grande Catastrophe ce fût une émeute de sentiments sensoriels. Les gens ouvraient les yeux, pouvaient voir et même entendre et voyaient ceux encore aveugles, ridicules, faisant des aller-retours des tables aux caisses du fast-food, tenus en laisse par de gros chiens noirs aux yeux rouges. Ce fut une révélation, on se promit milles choses et surtout ne plus recommencer à traiter le langage de la sorte. On s'embrassait dans le cou, se serrait les mains, bref, on allait enfin libres dans toutes les directions commencer une nouvelle vie.

Lettre à Hirondelle

26 août 2009 - 04:47

Je crois comprendre pourquoi tu m'en veux : je t'ai supprimé de mon facebook. Mais je l'ai ne fait pas par méchanceté. Tout simplement nous n'avions aucune interaction. Je ne garde de mon facebook que ceux à qui je parle. Voilà pourquoi j'y ai très peu d'amis.

Amicalement.

Alexis