qualcuna

Les monstres de la nuit



Seul dans la chambre noire, allongé sous les draps

Surtout fermer les yeux, car l'ombre noire est là

Elle se répand sans cesse, lui ne peut rien y faire

Sous le lit gisent les monstres enfantins d'hier

Et lui paralysé les entends chuchoter

Comment donc vont-ils le dévorer au souper ?

Pour empêcher d'entrer les monstres de la nuit

Il avait bien pensé à fermer les fenêtres

Mais mille fois hélas pour lui ça n'a pas suffit




Et maintenant ils sont là perchés sur son être

L'un propose de le cuire, l'autre préfère le bouillir

Le loup veut le dépecer, et la goule de dire :

« Arrachons-lui les yeux, découpons donc sa langue

Tranchons les mains, puis quand il sera tout exsangue

Préparons tous ensemble l'élixir de souffrance »

Aussitôt proposé aussitôt adopté

De suite la grande marmite d'or est apportée




La chanson de la nuit en même temps retentit

« Difformes, horribles et malheureux nous sommes ici

Pour faire de vous un nouveau monstre de la nuit

Nous arrivons à minuit pour prendre votre vie

Chez nous tout n'est que cris, fouets, ténèbres et peur

C'est vous qui êtes choisis, pour votre grand malheur

Un solitaire ce soir nous allons transformer

Vous n'aurez plus de langue, même plus d'yeux pour pleurer

Difformes, horribles et malheureux nous sommes ici

Pour faire de vous un nouveau monstre de la nuit

Nous, hideux et honteux, éternels incompris

Ce soir nous nous vengeons en prenant votre vie »




Sa langue est découpée, ses yeux sont arrachés

Et le tout dans la grande marmite est jeté

Sa main gauche comme sa main droite sont toutes deux tranchées

Puis enfin de tout son sang son corps s'est vidé.

Et le tout dans la marmite d'or est déversé

Par un gnome et un nain l'ensemble est mélangé

Pour qu'enfin les cris cessent, que l'alchimie opère

Les créatures des ténèbres savent vraiment y faire

Et sort enfin un nouveau monstre dans la nuit

Pendant qu'encore une fois la chanson retentit.