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J’ai un secret.

Une lettre cachetée

Que le jour de ma mort

Je te ferai délivrer

Quel beau jour que celui là !

Où, -enfin- ! Je pourrai t’avouer

Cet amour que je te porta

En mon sein, et ces mots cachés…

Un amour en otage

De mon manque de courage

J’irai mourir en paix

Si tu lis cette page

Là-bas,

les sentiers tortueux

Des liens amoureux

Ne mènent pas à Rome

Au Printemps comme en Automne

Les courbes de tes mains hostiles,

Aux miennes s’enveniment.

J’y suis déjà,

Là-bas…

Le Diable
Honni
Du nombre,

A table
Sentit
De l’ombre

Les plumes
Des ailes
Des anges,

Posthumes
Car elles
Dérangent

Ma main droite sent le tabac

J'ai envie de fumer mon doigt

Faut que je crache de la fumée

Sentir mes poumons brûler

C'est le manque de nicotine

Mais celui là je peux le combler

Pas comme celui d'Amandine

Qui ne veut pas s'arrêter

Alors je me tue à petit feu

Et le cancer tapera ma porte

Et me dira d'une voix morte

"Tu aurai pu trouver mieux"

Échanger une dépendance?

Moi je voulais tenter ma chance

Mais j'ai tenté le diable.

-Le diable! – Parbleu !

Au diable le diable!

Où est mon feu?

Pourquoi veillé-je tard cette nuit ?

Novembre s’introduit dans ma tête

La pluie, le gris et les feuilles mortes

Voilà que Décembre frappe à ma porte

Le froid, la nuit, dans mon assiette

Je n’y suis pas, suis-je parti ?

Je ne sais pas où, je suis perdu

J’essaye mais ne me rappelle pas

De tes yeux et la couleur des draps

Où nous nagions le soir venu

Mi ré-dièse, deux fois ! Mi ré do la…

Ni de cette musique d’autrefois

Quelques notes pour le deuil d’une idylle

Une lettre serrée entre tes seins

Mais la jouaient-ils, tes dix doigts agiles ?

Le sommeil me prend, je m’en vais dormir

Peut-être si Morphée le veut bien

Que mes rêves mènent à ton souvenir !