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Daniel36

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Publications sur Toute La Poésie

Les amants de vingt ans

26 juillet 2009 - 10:39

Les amants de vingt ans


La journée précédant cette fameuse nuit-là
A été d’inquiétude, au moins, pour l’un des deux.
L’esprit était ailleurs pour les choses courantes.
La dernière rencontre laissant bien présager
Qu’au creux du même lit, on les retrouverait.

L’endroit n’est pas bien grand, il faut le reconnaître.
Mais en fermant les yeux, on peut imaginer :
Les amants réunis pour la première fois.
La patience de la belle le mit en confiance,
La douceur du galant n’en fut qu’améliorée.

Le manteau fut ôté, les pieds furent soulagés
De la paire de bottes devenue inutile.
Elle s’étendit, lascive, s’offrant une nouvelle fois
Aux mains, qui cette fois-ci, iront beaucoup plus loin.
Les ombres de la nuit envahissent la chambre.

Des amants ordinaires, auraient vite conclu.
L’importance capitale de ces préliminaires
Est souvent, trop souvent négligée, voire perdue.
Ils s’en donnent à cœur joie, et ils ont bien raison.
« Pratiques recommandées contre la timidité ! »

Faisons des confidences : Nous avons l’impression
En les regardant faire, d’avoir en face de nous
Des amants de vingt ans, qui découvrent ensemble
Les choses de l’amour. Et de son aveu même
Le plus expert des deux est très impressionné.

Un amour légitime serait-il plus fécond ?
Il est permis de croire en les imaginant
De donner la réponse à l’interrogation :
Sans nul doute, c’est possible, on peut penser que non.
Au diable les préjugés. Laissons-les s’exprimer.

Ils ne pensent pas à mal se conduire et pourtant,
L’un des deux n’est pas libre, son esprit est brouillé.
Ça va le perturber pour l’amour à venir.
Il se concentre donc à donner du plaisir
Par des moyens plus sûrs que sa virilité.

La chambre résonne encore du plaisir abouti.
La belle ne cherchant pas à cacher son émoi.
Elle est compréhensive, et ne reprochera pas
A l’amant prévenant de lui avoir donné
Le plaisir convoité par moyens détournés.

Dans les bras l’un de l’autre, ils vont se reposer.
Les mains cherchent encore dans de folles caresses
A découvrir son corps, s’attardant, çà et là.
Les galbes de la belle, maintes fois parcourus
Le laisse sur sa faim. La nuit n’est pas finie.

Le silence alentour a repris le dessus.
Et les corps alanguis si proches l’un de l’autre
Sans même s’en rendre compte se rappellent à nouveau.
Et la main a repris le chemin des vallons,
Le cœur de l’endormie s’est soudain mis à battre.

Une nouvelle fois, les amants enlacés
Reprennent les baisers que l’amour a dictés
Plus tendrement encore qu’en début de soirée.
Et à la différence de la première fois,
La confiance retrouvée a produit ses effets.

Le manque de sommeil est parfois le plus fort.
A force de veiller, il faut le reconnaître,
On tombe dans d’autres bras, moins solides et pourtant :
Qui a pu résister dans les bras de Morphée ?
L’un et l’autre cette fois-ci, se sont abandonnés.

Le mythe de Morphée n’a pas tenu longtemps.
Le jour n’est pas levé que l’un des deux amants
Par Vénus inspiré, repart à l’aventure.
La possibilité de nouvelles caresses,
De mots doux susurrés, n’est pas du tout exclue.

Les ébats ont repris tout naturellement.
Les caresses du matin sont souvent bien meilleures.
La journée est bercée par ces caresses là.
Elles redonnent à la vie un peu de baume au cœur.
« Un conseil mes amis, ne vous en privez pas ! »

Avant le point du jour, ils vont se séparer.
Dans les bras l’un de l’autre, durant quelques instants,
Comme pour capturer les secondes qui passent,
Sans un mot, ils s’étreignent, dans un dernier baiser.
Les cœurs se sont serrés dans ce dernier élan.

Meurtre en Moselle

18 juin 2009 - 08:29

Meurtre en Moselle

Nous étions fiers d'être ouvriers

Dans notre très chère Lorraine.

Notre moral était d'acier

La région en était la reine.

Au péril de notre vie

Frôlant la mort à chaque instant

Depuis le jour, jusqu'à la nuit

Notre travail était prenant.

Meurtre en Moselle

Le cœur de feu va s'arrêter

Ne le laissez pas refroidir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui ne connait qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.

Tous les pans de notre industrie

Un à un se sont effondrés

Notre pays est tout meurtri

De toute cette avidité.

Pour satisfaire les actionnaires

Sur dos de crise et crack boursier

Il n'y a pas au dictionnaire

De terme pour vous qualifier !

Meurtre en Moselle

Le cœur de feu va s'arrêter

Ne le laissez pas refroidir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui ne connait qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.

Le monde entier a l'œil sur vous

Bientôt vous allez atterrir.

Dans quel pays, sous quel joug

Reviendrez-vous nous asservir ?

La terre est ronde, vous conviendrez !

Vous en aurez vite fait le tour.

On n'vous aura pas oubliés.

On n'oublie jamais les vautours !

Meurtre en Moselle

Le cœur de feu s'est arrêté

Vous nous l'avez laissé mourir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui n'a connu qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.

La neige

08 juin 2009 - 06:29

La neige

La neige tombe doucement.

Elle efface peu à peu

En prenant bien son temps,

Imperceptiblement,

Les traces laissées par ceux

Qui rentrent avant la nuit.

La neige tombe lentement

Mêlant les blancs du ciel

Et du sol recouvert.

La ligne d'horizon

Que l'on voyait hier

N'est plus que souvenir.

Toutes ces taches sombres

Des noirs sommets au loin

Nuisant à l'harmonie

Des cimes enneigées

Ont bien vite disparu.

On les a oubliées.



Le yin et puis le yang

S'affrontent de nouveau.

Dès ce soir, nous saurons

Lequel des deux aura,

En est témoin la nuit,

Remporté la partie.

Ce combat commencé

Depuis la nuit des temps

Est loin d'être fini.

Le sombre l'emportera

Demain ou bien plus tard

Aidé par un répit.

Laissons-les de côté.

Des balades éphémères

Sur le pesant manteau

Que la neige a laissé,

Nous garderons encore

Des souvenirs charmés.

Voici le dernier de la suite de 3 textes sur l'adoption

10 mai 2009 - 08:15

Les cris ont commencé, le langage employé

Est pour nous inconnu. Profitant du soleil,

Les enfants rassemblés comme à leur habitude,

Font des jeux.

La journée qui s'annonce, est bien semblable aux autres.

Ce moment de détente est toujours bienvenu.

Il permet, par tout temps, ne serait-ce qu'un instant,

D'oublier.

Oublier, cela n'est point facile quand on est,

Soit même l'oublié et qu'on ne comprend pas !

Les cris ont redoublé comme un exutoire.

Quand soudain !

Devant cette grande porte, bien trop souvent fermée,

Une grande personne ne voulant faire un pas,

S'adresse aux enfants, les mains en porte-voix :

« Kristina ! »

« C'est mon nom, c'est le mien, ça ne fait aucun doute

Je suis la seule ici à porter celui-là ! »

Kristina ! Qu'il est bon, de s'appeler comme ça !

« Kristina ! »

Le jour est arrivé pour la petite fille.

Elle a compris soudain, elle va savoir enfin,

Ceux qui seront un jour : son papa, sa maman.

Ses parents.

voici le premier d'une suite de 3 textes sur l'adoption

04 mai 2009 - 08:30

L’espoir

Ils traînent dans les rues en ignorant les autres

Qui traîne leur misère tout en suivant leurs pas.

La nuit, tombe doucement, comme les rideaux qui ferment.

Laissant la place à ceux qu’on ne voit que la nuit.

L’indifférence qui règne dans ce pays hostile

Leur semble renforcée par ce bref constat :

Pourquoi les gens qui passent ne s’arrêtent-ils pas

Pour lui donner la main ? A cet enfant qui pleure.

Le chemin fut bien long pour en arriver là.

Les soucis, les tracas les ont déjà usés.

Dans un premier voyage, on leur a refusé,

Par la pire des méthodes, l’enfant déjà choyé.

La chambre préparée est encore restée vide.

Et dans l’intimité, les larmes ont coulé.

Comme une grande famille qui s’est recomposée

Les amis étaient là pour les réconforter.

Cette persévérance, qu’on ne peut qu’admirer

Semble vouloir enfin, redonner un espoir.

Nous sommes restés ici, laissons-les au-deçà.

Le train part pour ce soir. Direction : Odessa.