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Bifitailleur

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Publications sur Toute La Poésie

Spiritualité

07 février 2009 - 07:47

Je suis celui qui suit, qui est et qui procède
Soufflant le chaud effroi pour instaurer le tiède,
L'Alpha et l'Oméga, et celui qui précède;
Vous m'implorez parfois dans vos demandes d'aide.

Nul ne connaît mon nom, nul ne sait ma texture
Personne n'a décrit les traits de ma figure;
Le prêtre qui me prie, au secret, sous sa bure

N'entend rien de ma vie, et pas même une épure.

On a dit que j'étais un farouche guerrier;
En cette cirsconstance, on m'appelait "Yahvé."
On m'a prêté beaucoup. Car l'homme est ainsi fait
Qu'il lui faut de tous temps un trône où se tourner.

Je suis l'aigle royal qui plane sur vos têtes,
La pierre et l'animal, et tout ce qui végète
Le faible et le puissant, l'avorton et l'athlète,
Votre souffle de vie. Et la mort qui vous guette.

Mes dessins mystérieux vous sont inaccessibles;
Jamais ne comprendrez où se situent mes cibles
Vous pourrez étudier le Coran ou la Bible
Je vous reste à jamais que clameurs inaudibles.

Des perches sont tendues, que vous ne prenez pas
De vos yeux aveuglés, vous mordez dans l'appât.
Si vous saviez gratter au tréfonds de vous-même
Vous appréhenderiez un peu plus de ma scène.

Mais, vous vous cantonnez à votre petit monde
Où Narcisse repose, telle une bête immonde;
Votre petit cerveau, dans votre tête ronde
A la moindre question gondole et se dégonde.


Je suis la porte ouverte, et vous cherchez la clef,
Qu'on me surnomme Dieu, Jéhovah ou Yahvé!

Qu'Amour

05 février 2009 - 07:46

"On est toujours capable de gentillesse envers les gens qui ne nous intéressent pas."


Oscar Wilde (Aphorismes)



Qu'Amour




Ah, laissez-moi tout seul, je vois bien que je gêne
Et ne m'accablez plus du poids de votre haine
Est-ce vraiment ma faute si je vois vos travers
Comme si votre chair était conçue de verre?
Oui, ma lucidité, je le sais, vous agace
Et ma sévérité, et mon aura de glace
Je cherche perfection aux plus hautes collines,
Ne m'intéresse point qui croupit aux ravines.
Sur les sentes escarpées, je monte patiemment
Sans jamais ne tourner mon regard que devant
L'on me conspue, me craint, me fuit, me vilipende
Cherchant la corde, en vain, où il faut qu'on me pende
Mais si je suis si dur envers vous, à moi-même
Je ne fais de cadeaux, et refuse qu'on m'aime
Ne me supportant pas, abhorrant mon image
Austère et ténébreux, quel bien curieux ramage!
Pourtant, si vous saviez, au secret de mon âme
Combien je puis parfois ressembler à la Femme
Toute tendresse, Amour, pardon et magnanime
Châtiant durement...Pour mieux qu'on vous ranime!