hugdup

J'ai cru pouvoir toucher mes songes et mes rêves
J'ai cru vouloir les rendre authentiques et vrais
J'ai cru pouvoir fermer une à une nos plaies
J'avais les yeux fermés, mon illusion s'achève.

Je pars.

Une vie à genoux est un cœur sans amour,
Un soleil sans chaleur, ou un printemps sans fleurs.
Profiter? j'aimerais ; Mais le Grand Créateur
A fait de notre vie un chemin sans retour.

Je pars.

Je n'en veux pas à l'Homme : il est inconscient.
Je n'ai nulle rancune, un seul Amour en moi ;
Je ne mérite pas Son sourire et Sa joie :
Mon cœur est ouragan, le sien est un diamant.

Je pars.

Détaché de la mort, de la ville et des fous,
En parfaite harmonie avec arbres et lacs,
Loin des institutions, des hommes démoniaques,
Mes larmes couleront, je serai part de tout.

Je pars.

L'herbe sera mon lit, le firmament mon toit.
Il n'est pas de plus grande et plus noble maison
Que la Terre, la Mer, le Ciel et l'Horizon.
Nature maltraitée, je crois encore en toi:

Je pars.

Égalité? naïf. Fraternité? traité.
Le bonheur se partage tout seul ou à deux.
Et quand je m'en irai le vent dans les cheveux
Je crierai ma devise : Amour et Liberté!


Hugues

Des flots de sang noir et mille pensées rouges
Inondent tout mon être faible et inconscient
Et noient le bien que j'aimais tant
Pour ne laisser que Mort, mirages, et profondeur.

Diable! Quel est ce mal dont je ne connais rien?
Sa gueule béante saisit de ses crocs tranchants,
Mélange de ténèbres glacées et de larmes brulantes;
Et sans qu'il ne relâche prise, on se sent périr
Au milieu des cris aigus, flous et perdus
De tous ceux qui n'ont pas su vivre sans subir.

Même l'Amour, pourtant si fort, si vrai, si beau
Agonise et se meurt dans cette pénombre funèbre.
Alors on n'est plus homme, mais ruines oubliées.

L'astre d'or disparaît par-delà l'horizon
Laissant ainsi la place à de chaudes nuances
Qui chauffent à leur tour mon cœur et ma conscience
De leur rouge embrasé, de leur sens si profond.

Les palmiers éclairés dansent sous le zéphyr
Et respectueusement plient devant la beauté
Du ciel marocain, des rêves oubliés
Et réveillent en moi mille et un souvenirs.

L'air doux et parfumé m'hypnotise et remplit
Mon être triste et creux de suaves senteurs
Et fait monter en moi une puissante ardeur
M'incitant à pleurer la beauté et la vie.

Si tu pouvais sentir quelque part dans ces fleurs
Une graine d'amour, de joie ou de passion
Alors tu comprendrais mes sentiments rêveurs,
L'impétuosité de ma fascination.

Je ne peux résister à tes charmes divins,
Ces mielleux égards emportant ma raison
Qui viennent me chercher et me prennent la main
Pour partir loin d'ici, vers d'autres horizons.

Tes yeux si profonds enchantent tout mon être
Mélangeant les clartés du soleil et du feu;
Face à leur crépuscule je me sens renaître
Dans un monde plus rose, et sous un ciel plus bleu.

Oh! Que j'aime écouter ta voix mélodieuse,
Ce menuet exquis résonnant dans mon âme,
Qui crée ainsi en moi des visions merveilleuses,
Avec ton timbre doux, tes inflexions en flammes.

Tu es le plus gracieux, le plus beau des trésors
Chacun de tes mots est un poème chanté;
Ta silhouette de cygne et ton visage d'or
Me font tout oublier pour sourire et t'Aimer.

Hugues

Plaines, vallons, collines, contrées verdoyantes
Allongés sous le vent terrible, froid et triste
Où la mélancolie tant incrustée persiste
Vous êtes l'origine de ma plaie béante.
Vos lacs portent en eux une profondeur noire
Où tant de souvenirs enfouis au plus profond
Semblent venir chercher mon esprit moribond,
Et reflètent mon âme, terribles miroirs.

Falaises arrachées par la Mer et le vent
Je me sens votre ami au plus profond de moi
Ensemble nous vivons sans chartes et sans lois
Juste avec la chaleur de vos soleils couchants.
Et quand le rayon vert vient aveugler mon cœur
Sous un ciel nuageux coloré par le soir
Alors je veux comprendre, alors je veux savoir
D'où le monde vient-il, et d'où vient ma douleur.